Non seulement le Parti Socialiste a entièrement fait sien le prétendu impératif de la construction européenne inventé et voulu par Washington depuis 1949, mais il en a même été le fer de lance :
- c’est le socialiste Jacques Delors qui a imposé l’Acte unique européen en 1986 ;
- ce sont les socialistes François Mitterrand et Roland Dumas qui ont négocié, signé puis fait ratifier le traité de Maastricht en 1991-92 ;
- c’est le socialiste Pierre Bérégovoy qui a décidé la déréglementation des marchés financiers et des flux de capitaux au début des années 90 ;
- c’est le Premier ministre Lionel Jospin qui a confirmé les critères de Maastricht en 1997 après s’être fait élire pour les modifier,
- etc.
Le déclin accéléré de l’agriculture et de l’industrie française, le drame de l’euro, l’appauvrissement général des Français et la captation du pouvoir par une oligarchie euro-atlantiste des affaires et de l’argent découlent donc au moins autant, et même plus, des décisions prises par les dirigeants socialistes français depuis 30 ans que des décisions prises par les dirigeants des partis RPR et UDF, désormais fusionnés dans l’UMP.
Et ce n’est pas fini. Les dirigeants actuels du PS en rajoutent à qui mieux-mieux dans la soumission à l’ordre établi :
- la plupart d’entre eux ont appelé à voter Oui au référendum du 29 mai 2005 sur la « Constitution européenne ». Pourtant, quiconque lisait avec scrupule et honnêteté ce nouveau traité européen ne pouvait que conclure que son objet était de soumettre encore davantage la France à la dictature des grands groupes industriels et financiers, de l’oligarchie euro-atlantiste, et de l’OTAN ;
- en parfaite complicité avec les médias, les « socialistes » avaient prévu de se ranger unanimement pour soutenir la candidature de M. Strauss-Kahn à la présidence de la République française en 2012. Il s’agissait pourtant du directeur général du FMI, et donc du premier responsable des sempiternelles politiques de rigueur imposées à de nombreux pays à travers le monde, et notamment aux plus pauvres ;
- ces mêmes « socialistes » font désormais feu de tout bois pour exiger la poursuite sans fin des restrictions budgétaires afin de ne pas aggraver, prétendent-ils, l’endettement public de la France. Totalement subjugués par la pensée unique, les responsables du PS n’exercent pas le moindre regard critique ni sur cet endettement ni sur son origine principale.
Cerise sur le gâteau, ce sont les dirigeants socialistes qui ont permis la forfaiture du traité de Lisbonne. Ils pouvaient fort bien l’empêcher et contraindre Nicolas Sarkozy à avoir recours à un nouveau référendum. Ils ne l’ont pas fait.
Bien au contraire, ils ont manœuvré, de façon très politicienne et à l’insu de leurs propres électeurs, pour donner discrètement à Nicolas Sarkozy les moyens de faire ratifier par le Congrès, sous cette nouvelle appellation, un texte identique dans tous ses aspects essentiels à la Constitution européenne que 55% des Français avaient rejetée par référendum trois ans auparavant.
De nos jours, ce n’est donc pas faire preuve de persiflage mais de simple réalisme que de poser deux questions :
- en quoi le Parti Socialiste est-il encore « socialiste » ?
- en quoi ce parti a-t-il encore le moindre point commun analytique et programmatique avec celui qui adopta la « rose au poing » en 1972 ?
Les actuels dirigeants du PS détestent ce genre de questions. Lorsqu’on les leur pose en public, ils prennent un air scandalisé et bottent en touche en invoquant des généralités. En fait, leur réponse est finalement très simple : il suffit de prendre sa carte au PS pour être ipso facto devenu« socialiste ». Cette simple tautologie convient parfaitement à l’UMP, aux médias, et à leurs commanditaires, car tout ce petit monde a le plus grand intérêt à faire croire que le seul débat politique se résume à la pseudo « opposition » entre l’UMP et le PS.
Cette opposition de pacotille se voit cependant de plus en plus comme le nez au milieu du visage. Elle fait rire ou met mal à l’aise beaucoup d’électeurs de droite. Elle irrite ou scandalise un nombre croissant d’électeurs de gauche. C’est pourquoi le logo de la « rose au poing » du Parti Socialiste, inchangé depuis 1972, est devenu périmé, au point d’en revêtir une signification tragi-comique.
Dans l’esprit de ses concepteurs de 1972, la rose au poing symbolisait une « stratégie de rupture avec le capitalisme ». Elle symbolise désormais, sans vergogne, une stratégie d’asservissement complet au capitalisme le plus outrancier et le moins contrôlé, aux « bombardements humanitaires » de l’OTAN et au prétendu « Choc des Civilisations » théorisé par les stratèges de Washington.
Ce n’est plus la « rose au poing » mais carrément « le poing dans la figure » pour des millions d’électeurs de gauche qui croyaient encore que le PS allait « changer la vie », et dont les idéaux sont ainsi trahis au dernier degré.
source : u-p-r.fr/
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