mercredi 30 mai 2012
Chômage : l' équation insoluble du gouvernement Ayrault
Cela fait plus de 30 ans que tous nos plus brillants esprits de gauche comme de droite se sont heurté au problème. Et il faut bien avouer que les maigres résultats obtenus étaient plus dûs à des circonstances économiques favorables qu'à une politique pour l'emploi.
Soit on se dit que tous ces hommes et femmes sont des ânes, qu'ils ne comprennent rien à l'emploi etc... Il y a peut-être un peu de cela (qu'ils ne connaissent pas les entreprises). Soit il faudra bien arriver à regarder les choses en face.
Le monde a évolué, on accepte par exemple aujourd'hui que le mariage ne représente plus l'institution qu'il a été il y a 20-30 ans. Alors pourquoi pas le travail et l'organisation de ce dernier? Les technologies, la Science, tout a évolué à pas de géants. Et force est de constater que beaucoup de personnes ne sont pas formées, pas adaptées, pas préparées à ce nouveau monde complexe, mouvant et diaboliquement rapide.
Fini le temps où un garagiste pouvait régler à lui seul un problème sur une voiture par exemple. Maintenant la complexité est partout, il y a une myriades de micro-processeurs dans chaque voiture, cafetière (même les raquettes maintenant).
Les docteurs ne suivent plus, les usagers de téléphones, télévisions et autres gadgets ne maîtrisent quasiment pas la moitié des fonctionnalités.
Alors que dire de la compréhension des techniques sous-jacentes? Aujourd'hui on n'a plus un tourneur/fraiseur. On a un conducteur de machine à Commande Numérique bac +2 pour faire ce métier. Et sa rémunération correspond à celui d'un tourneur/fraisier auparavant dans l'échelle salariale.
Que deviennent ceux qui n'ont pas cette capacité à maîtriser ces technologies ?
Exit au chômage malheureusement Alors arrêtons de blâmer les Chinois, Indiens et autres patrons avides (il y en a mais certainement pas autant que la gauche veut nous le faire croire).
Le courage sera à terme de s'avouer que l'humain se divisera entre ceux qui suivront et ceux qui n'auront pas cette capacité. Sans méchanceté, ni arrière-pensée juste une constatation.
Et on a beau dire que la solution réside dans la formation, tout le monde n'a pas les capacités cognitives nécessaires. L'ultra mécanisation et les délocalisations des emplois ingrats a mis à jour cet état de fait. Cette complexification touche quasiment tous les métiers non délocalisés (non délocalisables ?), du restaurateur (normes sanitaires, lois sociales...) au mécanicien (électronicien?) au plombier (normes environnementales) au juriste (maquis de textes de plus en plus inextricable)....
Les technologies progressent tous les 6 mois, et le système n'a pratiquement pas évolué. 45000 emplois sont menacés, aucun mécanisme n'est en place pour modifier la structure du marché du travail en fonction de l'environnement.
Les sociétés préfèrent mettre la clef sous la porte, ne pourrait-on envisager un système qui prévoirait la conservation des emplois pour une durée de travail réduite ce qui permettrait : de conserver l'outil industriel ; le reste du temps de travail effectif serait consacrer à une formation choisie par les salariés pour s'adapter aux mutations pendant le temps de sauvegarde, dès lors que l'entreprise est en danger ou autre.
Ce serait une sauvegarde de l'emploi et de l'entreprise, en prévision de la transformation de l'entreprise, du salarié ou de l'environnement pendant une période définie.
En cas de fermeture, ce serait permettre aux salariés de rebondir vers un emploi d'une filière porteuse, ce serait également permettre au salarié d'avoir le temps de rechercher un autre emploi en continuant à percevoir un salaire même réduit pendant la période de sauvegarde?
Ayrault, avec tout son gouvernement en cercle, va tenter une danse magique pour faire pleuvoir les emplois du ciel après trois décennies de sécheresse.
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