jeudi 1 mars 2012
Combats acharnés en Syrie : Homs assiègée et encerclée par l'armée syrienne
Cette enclave insurgée de la ville syrienne de Homs est bombardée et fait l'objet d'un ratissage. En même temps, les tractations pour l'évacuation d' Édith Bouvier blessée peinent à aboutir.
L'armée syrienne assiège Baba Amr, les opposants disent résister
Le quartier en révolte de Bab Amr, à Homs, subissant des pillonages ininterrompus depuis 25 jours, était bombardé jeudi par la 4eme division armée, troupes d'élite dévouées au président de la Syrie, selon l'opposition. Selon un haut cadre de l'Armée syrienne libre (ASL) questionné par Reuters, pas loin de 10000 soldats encercleraient la ville de Homs.
Les rebelles assurent avoir réussi jusqu'à présent à contrer l'assaut. «L'Armée syrienne libre combat encore, a assuré Hadi Abdallah, responsable local de la Commission générale de la révolution syrienne. Ils n'ont pas envahit le quartier, les combats sont à l'extérieur».
Des propos qui contredisent ceux de Damas, qui affirme que les forces syriennes ont bien pénétré dans Baba Amr et progressent rue par rue. «L'armée a déjà procédé à un nettoyage bloc par bloc, maison par maison, et maintenant les soldats fouillent chaque cave et tunnel à la recherche d'armes et de terroristes», a ainsi déclaré mercredi une source de sécurité à Damas.
Edith Bouvier bloquée à Homs
Le président du Conseil national syrien (CNS), principale formation d'opposition, Burhan Ghalioun a assuré jeudi que la journaliste française Edith Bouvier, blessée et vraisemblablement bloquée dans la ville de Homs, se trouvait la veille «dans un endroit protégé». «Je ne sais pas aujourd'hui si elle est toujours dans un endroit protégé», a-t-il toutefois précisé.
Des militants des Comités de coordination locale ont affirmé mercredi soir que la collaboratrice du Figaro «refuserait de quitter seule le quartier rebelle de Baba Amr». Ces déclarations ont été contredites par des sources directes et les efforts en vue de son évacuation se poursuivent.
La journaliste a été grièvement blessée le 22 février lors d'un bombardement qui a coûté la vie à la journaliste du Sunday Times Marie Colvin et au photographe français Rémi Ochlik. Deux autres journalistes, le Britannique Paul Conroy et l'Espagnol Javier Espinosa, qui avaient aussi été bloqués à Homs après ce bombardement, ont pu gagner le Liban voisin ces derniers jours.
Le CNS prend forme
Le CNS a par ailleurs annoncé jeudi la formation d'un «bureau militaire» afin d'organiser et d'unifier la résistance armée. Jusqu'à présent, le CNS avait demandé des armes pour les rebelles mais c'est la première fois qu'il cherche à organiser la lutte armée.
«Nous savons que des pays ont émis le désir d'armer les révolutionnaires. Le CNS, via le bureau militaire, a voulu organiser ce flux pour éviter des livraisons directes d'armes venant de pays particuliers», a expliqué Burhan Ghalioun. «Il est hors de question que les armes passent en Syrie dans le désordre». «Ce bureau militaire sera localisé au plus près du champ d'action, probablement en Turquie. Il aura pour mission de voir quelles armes sont nécessaires et pour quelles missions», a-t-il précisé. «On va déterminer nos demandes, nos besoins en armes, et on verra dans quel pays les chercher. Il s'agit de défendre les civils et pas de lancer la guerre. Il s'agit de protéger la révolution pacifique du peuple. C'est la mission de défense confiée à nos groupes armés».
Le CNS prend ainsi acte de la militarisation croissante du mouvement de contestation contre le régime de Bachar el-Assad, lancé il y a presqu'un an et qui était au départ essentiellement pacifique.
La Syrie prête à discuter de la visite d'une responsable de l'ONU
Le ministère syrien des Affaires étrangères a indiqué jeudi qu'il était prêt à organiser un rendez-vous pour une visite en Syrie de la chef des opérations humanitaires de l'ONU, affirmant que la date proposée auparavant ne convenait pas au régime syrien.
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté une résolution appelant, une fois de plus, le gouvernement syrien à mettre fin aux violations des droits de l'homme et appelant le régime à autoriser un «accès sans entrave» à l'ONU et aux agences humanitaires.
Les 47 États membres du Conseil des droits de l'homme ont procédé, à la demande de la Russie, au vote du projet de résolution, qui a été adopté par 37 voix pour, trois contre (Russie, Chine et Cuba). Par ailleurs, trois pays se sont abstenus (Equateur, Inde, Philippines). Quelque 7500 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début de la répression en mars 2011, selon l'ONU.
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