La Commission européenne et les autorités britanniques analysent l'impact potentiel d'un défaut d'Athènes - alors que Bruxelles met en garde contre des conséquences "dévastatrices".
Les banques centrales à travers l'Europe font un cauchemar collectif. La Grèce vient de faire défaut sur ses dettes, et la mer Égée est couverte de petits bateaux dans lequels les Grecs fuient leur pays avec valises pleines d'euros.
Des gardes patrouillent bien le long de la frontière dans une tentative désespéré pour empêcher la fuite des capitaux sur lesquels le gouvernement compte.
La situation devient tragique, des fusillades éclatent entre forces de l'ordre et candidats à l'exil fiscal, le tout filmé et posté sur le net.
Malgré les meilleurs efforts des décideurs à Athènes, Bruxelles et Francfort, il s'avère impossible de contenir la panique du petit épargnant, qui se propage au Portugal, en Irlande, ainsi qu'en Espagne.
Ces trois autres pays en adoptant les programmes d'austérité bruxellois en échange de plans de sauvetage de l'UE et du FMI ont ruiné la confiance de leur population en l'avenir économique du pays.
Partout en Europe, les gouvernements sont engagés dans une planification de dernière minute pour contrecarrer ce genre de scénario d'apocalypse financière.
Les autorités sont en train d'anticiper ce qui pourrait arrivé dans le cas d'une Grèce répudiant ses dettes et abandonnant la monnaie unique.
La plupart des grandes entreprises à travers l'Euro zone ont également fait des plans visant à se préparer à un effondrement de l'euro , craignant non seulement de l'impact direct sur les ventes, mais, ce qui serait bien pire, l'assèchement du crédit d'affaire. Il y a guère de doutes sur le fait qu'un défaut désordonné de la grèce mènerait à un resserrement du crédit au moins égal à la gravité de qui a suivi l'effondrement de Lehman Brothers en Septembre 2008.
Sir Mervyn King, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, a déclaré qu'il était impossible pour un gouvernement d'être pleinement préparé à un tel scénario, mais a ajouté que les autorités britanniques se sont préparés à toutes éventualités. Les financiers britanniques sont convaincu que le défaut d'Athènes, loin d'ètre un point final à la crise de la dette en zone euro, aurait des conséquences gravissimes pour l'économie européenne dans son ensemble.
Suite à une baisse substantielle des dépenses, les exportations s'effondreraient et l'espoir d'un rééquilibrage de l'économie serait plus hypothétique que jamais, voire illusoire.
Les décideurs politiques de l'UE s'engagent actuellement sur un chemin qui conduit vers une nette détérioration des relations entre la Grèce et ses partenaires de l'euro zone.
Athènes a la conviction désormais que le reste de la zone euro veut expulser la Grèce de la monnaie unique, tandis que l'Allemagne à pris la tête du groupe des pays extrémistes qui exigent des garanties sans cesse plus importantes et sans cesse plus impossible à assumer pour la classe politique à Athènes.
Bien que la Grèce ait voté (dans la douleur) l'austérité necessaire à l'obtention du nouveau pret de € 130 milliards, les exigences de l'Allemagne et de ses partenaires ne cessent d'évoluer à la hausse.
Alors que le ministre des Finances de l'Allemagne , Wolfgang Schäuble, a déclaré «nous sommes mieux préparés à un défaut grec qu'il ya deux ans", d'autres croient que les conséquenses d'une sortie grecque de la monnaie unique se feraient sentir jusqu'au niveau mondial. "Les conséquences seraient désastreuses pour les citoyens grecs et en particulier pour les plus vulnérables», a prédit Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn. "Les Conséquences se feront sentir dans toute la zone euro et même au-delà."
Les décideurs européens sont à la recherche d'un plan d'urgence qui autoriserait un défaut sans que la faillite de la Grèce retombe sur l'euro. La Grèce aurait probablement du imposer des contrôles de capitaux - des limites sur le montant d'argent qui peut être sorti du pays - alors qu'il en metterait en oeuvre le retour à la Drachme. Tous les soldes dans les banques grecques seraient probablement relibellés dans la nouvelle monnaie avec une forte dévaluation de l'épargne, les banques, pendant ce laps de temps resteraient fermées et metteraient en place des limites strictes sur les retraits maximum autorisés au distributeurs automatiques, tandis que les détails de l'abandon de l'euro seraient finalisés au ministère des finances.
Ces contrôles des capitaux, ainsi que la difficulté de se procurer du liquide à l'intérieur de la Grèce, aurait des effets baissiers pour les entreprises.
les étrangers, les touristes seraient piégés en Grèce sans pouvoir se procurer suffisamment de fonds pour en sortir.
L'autre impact direct toucherait le secteur financier - pour toutes les banques détenant encore des obligations grecques, par exemple.
Dans le pire des cas, la Grèce pourrait être suivie par d'autres pays attaqués de plus belle par les marchés spéculatifs qu ianticiperaient leur faillite. Le Portugal, l'Irlande ou l'Espagne seraient au premier rang des candidats au prochain défaut.
Si les obligations de tous ces pays sont remises en question, les banques britanniques pourraient être durement touchés, et le Trésor britannique pourrait même être forcé de faire assumer les pertes au contribuable en procédant à des nationalisations d'urgence.
Il est impératif de prévenir l'effet domino grec par la Banque centrale européenne qui a inondé les banques de l'Europe avec l'argent pas cher au cours des deux derniers mois, facilitant ainsi les problèmes de financement et faisant baisser les taux d'intérêt sur les obligations espagnoles et italiennes.
Bruxelles estime que le remplacement de Silvio Berlusconi en tant que Premier ministre italien par Mario Monti a contribué à créer un pare-feu entre la Grèce et ses voisins du sud. La stratégie de confinement a très bien fonctionné jusqu'à maintenant, mais elle est sur le point de faire face à son plus grand test. Un stress test réel cette fois.
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