Détroit d’Ormuz , l' Iran en route vers la guerre . La marine iranienne peut elle empecher une guerre imminente ?
« Si Israël se décide à attaquer les sites nucléaires basés sur le territoire iranien, Téhéran ne restera pas sans réponse », a déclaré jeudi le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, dans une interview accordée à la chaîne danoise TV2.
« Si Israël commet un jour cette faute, ce sera sa fin. Et ils le savent très bien », a indiqué le ministre, ajoutant que l’Iran n’aspirait à aucunes confrontations avec qui que ce soit, mais était prêt à la guerre.
« Je ne vais pas m’attarder sur les détails, mais nous répondrons pleinement », a-t-il prévenu.
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Les pièces du puzzle sont en place pour un conflit potentiel dans le Golfe persique.
Depuis le 24 Décembre la marine iranienne a effectué 90 exercices navals, couvrant une superficie qui s'étend de l'est du détroit d'Ormuz, entrée du golfe Persique vers le golfe d'Aden.
Le commandant de la marine iranienne l'amiral Habibollah Sayyari a déclaré lors d'une conférence de presse que les manoeuvres avaient pour but de montrer "les prouesses militaires de l'Iran et ses capacités de défense dans les eaux internationales, transmettre un message de paix et d'amitié aux pays de la région, et de tester la nouvelle armée du pays ainsi que son équipement.
" Les manoeuvres ont pour but l'entraînement naval de la marine iranienne depuis mai 2010. C'est le plus grand exercice naval qui n'ait jamais eu. Les forces iraniennes ont été divisées en deux groupes, bleu et orange :
Le groupe bleu représentant les forces iraniennes et le groupe orange l'ennemi.
Est impliquée toute la panoplie des forces navales iraniennes, avec des destroyers, des navires lance-missiles, des navires de soutien logistique, des aéroglisseurs, des avions, des drones et missiles et des torpilles en cours de déploiement. La pose de mines et des préparatifs pour une attaque chimique sont également au programme. Des commandos de la marine iranienne, et des plongeurs participent également.
Plusieurs navires de guerre iraniens se sont retrouvés à proximité de navires de la Flotte des Etats-Unis basée à Bahreïn, y compris dans le fameux détroit d'Ormuz.
Environ 40 pour cent du traffic pétrolier mondial transite au quotidien dans le détroit, transportant 15,5 millions de barils venant de l'Arabie, de l'irak, de l'iran, du koweit, du Bahreïn, du Qatar et des Émirats arabes unis. Le détroit d'Ormuz est de ce fait "le goulot d'étranglement mondial le plus important." La capture récente par l'Iran du drone de la CIA (le RQ-170 Sentinel) lors du mois dernier, a encore fait monter la tension entre Téhéran et Washington.
Afin d'ajouter de l'huile sur le feu, le président Obama s'apprête à signer une loi qui, si elle sest pleinement appliquée, pourraient imposer des sanctions sévères à tous les clients du pétrole iranien, dans le but d'entraver la capacité de l'Iran à vendre son brent.
Les sanctions sont elles si graves pour les Iraniens et que pourraient ils faire pour se défendre si les choses se gâtaient ?
Selon l'Institut international d'études stratégiques, l'Iran dispose de 23 sous-marins en état de combattre, de mines et de navires de débarquement amphibies. Ajoutez à cela le fait que l'Iran a souligné qu'il développe une stratégie de "guerre asymétrique" au coeur de sa doctrine navale. La forme de réponse navale de l'Iran à des sanctions ou à une attaque reste donc encore assez flou. La seule certitude est qu'il est peu probable que cela ressemblera à ce qui est enseigné à l'Académie navale américaine.
Les sanctions proposées par l'administration Obama augmentent le risque de confrontation et risque d'entrainer des perturbations économiques immenses sur le prix du pétrole, étant donné l'imprévisibilité de la réponse iranienne. Le vice-président Mohammad-Reza Rahimi, le 27 Décembre a dit, "S'ils imposent des sanctions sur les exportations pétrolières de l'Iran, alors même une goutte de pétrole ne pourra plus circuler à travers le détroit d'Ormuz."
L'Iran a précédemment averti qu'en cas d'attaque américaine ou israélienne, il visera 32 bases américaines au Moyen-Orient et fermera le détroit d'Ormuz. Le 28 Décembre la marine iranienne par la voix de son contre-amiral Habibollah Sayyari a déclaré : «fermer le détroit d'Ormuz pour les forces armées de la République islamique d'Iran est très facile. Sa taille convient à nos forces navales, mais aujourd'hui nous ne sommes pas dans le détroit d'Ormuz. Nous sommes dans la mer d'Oman et nous n'avons pas besoin de fermer le détroit d'Ormuz. Aujourd'hui, nous sommes simplement face à la mer d'Oman. Par conséquent, nous pouvons le contrôler à partir d'ici et c'est un détroit vital pour nous et notre capacité à le défendre est beaucoup plus importante que l'occident le pense.
Obama pourrait renoncer à des sanctions si elles entrainent les prix du pétrole à la hausse ou à menacent la sécurité nationale. En outre les clients du pétrole iranien, dont le plus important est la Chine, ne serait guère enclin à soutenir des sanctions accrues. Mais une chose doit être claire à Washington, l'Iran sera tenté en cas d'attaque d'utiliser toutes les armes à sa disposition pour se défendre. Compte tenu de ses capacités évidente en matière de cyber-guerre, comme la capture du drone RQ-170 Sentinel l'a prouvé et la doctrine navale "asymétrique" de l'Iran, une victoire éclatante de l'OTAN avec la banderolle «mission accomplie» semble tout sauf assurée. Le front en cas de confrontation militaire passerait de l'Irak à l'Iran jusqu'à l'Afghanistan, un bourbier potentiellement chaotique.
Ce qui se passe actuellement au large du golfe Persique est un jeu d'échecs diplomatique et militaire avec des implications mondiales.
La capacité de Washington à faire pression sur le gouvernement d'un pays en interférant avec sa politique énergétique est une histoire douloureuse qui s'étale sur sept décennies.
Lorsque le Japon a envahi le sud de l'Indo-Chine française en Juillet 1941, alors aux mains du régime de Vichy, les États-Unis exigèrent le retrait de l'empire du soleil levant. En outre, le 1er août les Etats-Unis, premier fournisseur en pétrole du Japon imposèrent un embargo vers Tokyo.
Pearl Harbor survenait moins de quatre mois plus tard.
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