Par Alexander C. R. Hammond.
Voici le vingt-septième épisode d’une série d’articles intitulée « Les Héros du progrès ». Cette rubrique présente brièvement des héros qui ont apporté une contribution extraordinaire au bien-être de l’humanité.
Notre héroïne de la semaine est Kate Sheppard, la première suffragette célèbre dans le monde. Le fait que la Nouvelle-Zélande ait été le premier pays au monde à accorder le droit de vote aux femmes en 1893 est en grande partie dû à son travail inlassable et aux pétitions qu’elle a adressées au parlement dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Après l’adoption du suffrage universel, elle a inspiré avec succès d’autres mouvements suffragistes ailleurs dans le monde. De nos jours, les femmes ont le droit de vote presque partout.
Kate Sheppard, est née Catherine Wilson Malcom le 10 mars 1847 en Angleterre, à Liverpool. Après le décès de son père en 1862, elle part vivre avec son oncle, un pasteur de l’Église Libre d’Écosse, à Nairn. Il lui enseigne les valeurs du socialisme chrétien qui allaient l’accompagner toute sa vie. Bien qu’on ne connaisse pas de détails précis quant à son éducation, elle possédait un savoir étendu à la fois en sciences et en droit.
À la fin des années 1860, elle part s’installer à Chrischurch, en Nouvelle-Zélande, avec sa mère et sa soeur. Elle fait rapidement partie de la scène intellectuelle de Christchurch et se lie d’amitié avec Alfred Saunders, un homme politique et éminent promoteur de la tempérance qui a influencé ses idées sur le vote des femmes. Elle épouse Walter Allen Sheppard, un épicier, en 1871.
Elle prend une part active dans différentes organisations religieuses. Elle enseigne à la Sunday school et, en 1884, se fait élire secrétaire de l’association des Dames de la Trinité dont le but est de rendre visite aux paroissiens qui ne fréquentent pas régulièrement les services religieux.
En 1885, elle s’implique dans la création d’une branche de la Ligue internationale de Tempérance chrétienne des femmes à Christchurch.
L’intérêt de Sheppard pour l’activisme politique découle en grande partie de celui qu’elle porte à la tempérance. À la fin des années 1880, elle commence à rédiger et promouvoir des pétitions au parlement de Nouvelle-Zélande dans le but d’empêcher les femmes d’être barmaids. Après le rejet de ces pétitions par le parlement, elle en est venue à penser que les politiciens continueraient à rejeter celles qui seraient présentées par des femmes tant qu’elles n’auraient pas le droit de vote.
En 1887, elle est nommée directrice nationale pour la franchise et la législation de l’union néo-zélandaise pour la Ligue de Tempérance chrétienne des femmes (WCTU). En 1888, elle accède à la présidence de la branche de Christchurch de la WCTU. Elle devient rapidement une figure de proue du mouvement suffragiste féminin et se révèle une puissante oratrice et organisatrice en coordonnant des événements politiques dans tout le pays.
En 1887 et 1890, des politiciens sympathisants à la cause de Sheppard ont échoué à introduire une législation qui accorderait le droit de vote aux femmes. En 1888, elle rédige une brochure intitulée « Dix raisons pour lesquelles les Néozélandaises devraient voter », envoyée à chaque membre de la Chambre des Représentants. Elle en envoie aussi à des mouvements suffragistes partout dans le monde.
En 1891, elle attaque les pétitions parlementaires pour convaincre les politiciens de soutenir le vote des femmes. La même année, elle crée une pétition qui récolte 10.085 signatures. Celle-ci est présentée au parlement en même temps quâ™un amendement à la loi électorale en vigueur qui autoriserait les femmes à voter par Sir John Hall, un membre de la Chambre des Représentants qui soutient également Sheppard. Cet amendement est adopté par la Chambre des Représentants mais rejeté par la Chambre Haute.
En 1892, elle crée une autre pétition, qui recueille 20 274 signatures, mais là encore, lâ™amendement échoue à la Chambre Haute.
Finalement, avec une pétition de 31 872 signatures, alors la plus importante que le parlement néo-zélandais ait jamais reçue, la loi électorale de 1893 est adoptée. Le gouverneur David Boyle promulgue la loi dâ™Ã©mancipation des femmes le 19 septembre 1893.
Sheppard a reçu un large crédit pour la loi électorale de 1893. Constatant le succès obtenu en Nouvelle-Zélande, des groupes suffragistes féminins partout dans le monde choisissent de suivre ses traces. Elle envoie ses écrits aux suffragettes du monde entier.
En tant que rédactrice en chef du mensuel de la WCTU, The White Ribbon, elle assure la promotion des groupes suffragistes de lâ™Ã©tranger. Très demandée sur le circuit des conférences, avant de partir pour lâ™Angleterre en 1903 afin dâ™y soutenir le mouvement suffragiste local, elle prononce des discours au Canada et aux États-Unis.
à cause de sa santé défaillante, Kate Sheppard revient en Nouvelle-Zélande en 1904 mais se lance dans une tournée en Inde et en Europe quelques années après. En 1916, elle est la première à signer une pétition exhortant Sir Joseph Ward, le Premier ministre de Nouvelle-Zélande, à soutenir lâ™Ã©mancipation des femmes en Grande-Bretagne.
Partout dans le monde, les mouvements suffragistes ont suivi la tactique de Sheppard avec un énorme succès. Lâ™Australie a accordé le droit de vote aux femmes en 1902, la Finlande en 1906, la Norvège en 1913, le Danemark en 1915, et lâ™Autriche, la Grande-Bretagne, lâ™Allemagne, la Pologne et la Russie en 1918. Les États-Unis ont suivi en 1920 (NdlR : la France en 1944).
La tendance sâ™est poursuivie bien après la mort de Kate Sheppard. La Suisse a accordé le droit de vote aux femmes en 1971, un canton faisant de la résistance jusquâ™en 1991. Lâ™Arabie Saoudite nâ™a accordé le droit de vote aux femmes quâ™en 2015.
Elle meurt à Christchurch le 13 juillet 1934, à 86 ans. Aujourdâ™hui, son buste figure sur le billet de dix dollars néo-zélandais et elle est toujours considérée comme la première suffragette célèbre. Sans son travail inlassable, il est probable que des milliards de femmes partout dans le monde attendraient encore longtemps pour jouir des droits civiques qui sont les leurs à présent. Pour toutes ces raisons, Kate Sheppard est notre 27ème héroïne du progrès.
Les Héros du progrès, câ™est aussi :
* Wilhelm Röntgen, les rayons X
* Tu Youyou, lâ™artémisinine contre le palu
* Banting et Best traitent le diabète
* Willis Haviland Carrier invente la climatisation
* Virginia Apgar sauve la vie des nouveau-nés
* Alfred Sommer, la vitamine A
* David Nalin, la réhydratation par voie orale
* Louis Pasteur, père de la microbiologie
* Paul Hermann Müller, les propriétés insecticides du DDT
* Malcom McLean, les conteneurs de transport
* Abel Wolman et Linn Enslow, la purification de lâ™eau
* Pearl Kendrick & Grace Eldering vaccinent contre la coqueluche
* Gutenberg, la diffusion du savoir
* James Watt, la vapeur, moteur du progrès
* Joseph Lister, stérilisation et asepsie
* Maurice Hilleman, des vaccins vitaux
* Françoise Barré-Sinoussi, la découverte du VIH
* Richard Cobden, héros du libre-échange
* William Wilberforce : une vie contre lâ™esclavage
* Ronald Ross : la transmission du paludisme
* Alexander Fleming et la pénicilline
* Jonas Salk et le vaccin contre la polio
* Landsteiner et Lewisohn, lâ™art de la transfusion
* Edward Jenner, pionnier du vaccin contre la variole
* Fritz Haber et Carl Bosch, le rendement des cultures
* Norman Borlaug, père de la révolution verte
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dimanche 26 juillet 2020
Tianwen-1, les Chinois, nouveaux « challengers » des Américains pour Mars ?
Par Pierre Brisson.
Depuis le 23 juillet, Tianwen-1 vogue vers Mars. Les autorités chinoises peuvent se féliciter d’avoir ouvert avec succès le livre de leur «questionnement adressé au Ciel ». Les pages sont encore blanches sauf celles du premier chapitre.
Il reste deux étapes très difficiles à franchir : faire descendre la masse de 250 kg de leur rover à la surface de la Planète-rouge, ensuite le faire fonctionner et communiquer avec la Terre pour dire ce quâ™il observe.
Cette première action est un indéniable succès car il nâ™Ã©tait en effet pas évident de réussir le lancement (deux étages successifs). La fusée « Changzheng 5 » (CZ-5, « Longue Marche 5 ») nâ™est que la cinquième de cette catégorie à être mise à feu et le deuxième vol a été un échec.
Avec la CZ-5 la Chine, dans le domaine des lanceurs, joue maintenant dans la cour des grands, câ™est-à -dire celle des Américains des Russes, des Européens et des Japonais.
Mais en réalité leurs vrais concurrents dans le domaine plus large de lâ™exploration spatiale, ceux auxquels ils se mesurent, ce sont les Américains car leurs ambitions sont les mêmes, politiques plus que scientifiques.
La suite, on la suivra dans 7 mois à lâ™approche de Mars (après que le vaisseau aura parcouru un arc dâ™ellipse de quelques 500 millions de km). Entre temps, quasiment rien ne se passera.
En effet une fois que la fusée a été « injectée » sur sa trajectoire interplanétaire à partir de lâ™orbite terrestre, rien ne peut arriver. On procède deux ou trois fois à de légers ajustements de la trajectoire, par lâ™expulsion bien orientée de quantités très minimes dâ™ergols et câ™est tout. Rappelons que 95 % des ergols sont utilisés pour la mise en trajectoire car la surface terrestre se trouve au fond dâ™un véritable « puits » gravitationnel duquel il faut sâ™arracher.
En février 2021, Tianwen-1 sera, si tout va bien, capturée par le champ gravitationnel martien (car sa vitesse a été calculée au départ de la Terre de telle sorte quâ™elle soit quasi nulle à lâ™approche de Mars).
Pour la suite, les Chinois ont choisi de se comporter extrêmement prudemment. Ils se donnent deux mois pour choisir, à partir de lâ™orbite et grâce à leur caméra embarquée, le site précis de leur atterrissage et sans doute aussi, pour pouvoir profiter des meilleures conditions atmosphériques.
Car il ne sâ™agit pas de se poser sur une pente trop forte, dans des sables mouvants ou lors dâ™une période de forte perturbation atmosphérique. La zone dâ™atterrissage, large, est déjà choisie. Ce sera Utopia Planitia, zone des basses terres du Nord, où le travail de lâ™eau a été important. Ca câ™est le prétexte scientifique.
La raison astronautique câ™est lâ™altitude basse qui permet une portance plus longue et un relief lisse comportant peu dâ™accidents. La densité de lâ™atmosphère étant très faible (probablement en moyenne quelques 700 pascals dans la région choisie), toute perturbation (variation de densité) a des conséquences très importantes.
Lâ™atterrisseur (« lander ») portant le laboratoire mobile (« rover ») devra sâ™aider de lâ™atmosphère pour se freiner suffisamment sans pour autant se consumer, avec dâ™abord un bouclier thermique (la température de la surface extérieure du bouclier peut atteindre 1500°C) affrontant une force de résistance sensible à partir de quelques 120 km dâ™altitude, puis ensuite avec un parachute.
Au dernier moment, au maximum vers 1000 mètres dâ™altitude (on ne peut emporter que très peu dâ™ergols dans ce type de vaisseau spatial) on commence à utiliser les rétrofusées et on dispose de très peu de temps pour éviter les obstacles. A ce moment là le vaisseau est seul, laissé au pilotage automatique de ses robots embarqués. Le « time-lag » entre Mars et la Terre étant de plusieurs minutes, il est en effet impossible de modifier en direct, le lieu précis dâ™atterrissage.
Si les Chinois franchissent cette étape quâ™on peut qualifier de « dramatique », ils pourront se présenter (presque) comme les égaux des Américains. Lâ™expérience sera toutefois à réitérer.
Les Américains ont à leur actif une série impeccable dâ™une dizaine dâ™atterrissages sans crash (le dernier a eu lieu en 1999) et la dernière masse déposée (celle de Curiosity en 2012) est quatre fois plus importante que les 250 kg que veulent déposer en février les Chinois. A part eux seuls les Russes ont réussi un atterrissage. Câ™Ã©tait en 1974, à la « belle » époque de lâ™Union soviétique, câ™est-à -dire avant que lâ™astronautique russe se délite presque complètement.
Car il reste lâ™Â« après-atterrissage ». Pour être crédible, il faut en effet faire « quelque chose » de la masse déposée et le faire sur une durée de temps raisonnable. La sonde des Russes nâ™a survécu que 224 secondes en surface (lâ™atterrissage a-t-il été un peu trop rude ? Il faudra aller voir un jour).
Les Chinois ont un beau petit programme scientifique (il nâ™est pas essentiel de le développer ici) et ils se donnent 90 jours pour le mener à bien (Curiosity fonctionne toujours !). Le contenu de ce programme nâ™est pas vraiment ce qui compte. Ce qui compte câ™est sa réalisation et la démonstration de la capacité de ses concepteurs à le mener à bien. Lâ™essentiel du « questionnement au Ciel » reste à écrire.
Si tout « marche » bien, les Chinois vont se poser en « challengers » des Américains (en exagérant évidemment leur performance). Sur le plan de la communication leur apparente rivalité aura un écho dans le public et il est vrai que dans la réalité, ils commenceront à « exister », en tout cas au moins autant que les Européens qui nâ™ont pas de lanceur dédié (faute dâ™avoir équipé Ariane V en conséquence et pour avoir choisi lâ™Espace dâ™abord pour les services quâ™il pouvait rendre à la Terre).
Cela va forcer les Américains à faire tout ce quâ™ils pourront pour maintenir leur avance et faire des démonstrations de cet avantage tant il est vrai que la concurrence est le moteur de toute action. Je repense à ce sujet à tous les boniments que lâ™on a sortis à propos de la Station Spatiale Internationale (ISS) présentée comme le modèle de ce quâ™il convenait de faire dans lâ™Espace qui devait être forcément le domaine de la coopération et de lâ™entraide internationale.
En fait lâ™ISS nâ™a été choisie par les Américains que pour capturer dans leurs filets lâ™URSS moribonde qui se transformait en Russie. Elle nâ™a servi quâ™Ã endormir les passions et justifier un minimum de dépenses pour mener quantité dâ™expériences en fin de compte assez peu intéressantes. Faute de concurrence, les Russes ayant quitté la partie, la « conquête » spatiale par vols habités est dès lors tombée dans la routine des ronds dans lâ™eau et de lâ™indifférence générale.
Donc, sâ™ils réussissent la mission Tianjen-1, les Chinois vont réveiller les Américains et on va voir qui sont les meilleurs ! Après lâ™exploration robotique câ™est lâ™exploration par vols habités qui se profile. Les Chinois ont des plans à ce sujet.
Je mâ™attends en contrepartie à un durcissement des relations entre Américains et Chinois dans ce domaine aussi. Jâ™imagine que ces derniers seront encore moins les bienvenus aux Etats-Unis pour étudier des sujets sensibles ou considérés comme tels (et les Américains peuvent devenir un peu paranoïaques sur le sujet avec leurs « alliés » par craintes de fuites).
Cela confirmera évidemment une tendance mais il ne faut pas sâ™attendre à quelque cadeau que ce soit. Il est vrai que les Chinois ont sans doute très largement profité des faiblesses de leur adversaire potentiel au cours des dernières présidences précédant celle de Donald Trump.
Après la course à la Lune, la course à Mars commence donc. Les pays « secondaires » comme ceux dâ™Europe et la France en particulier, devront choisir leur camp pour y participer où bien ils feront mine de ne pas sâ™y intéresser, en prétendant quâ™il est plus important de retourner sur la Lune, ou que lâ™espace doit servir en priorité à la Terre1. Il faut toujours chercher un moyen de « sauver la face » comme disent nos amis asiatiques.
* Le nouveau gouvernement français a déplacé le contrôle de sa politique spatiale du ministère « de lâ™enseignement supérieur et de la recherche » à celui « de lâ™Economie, des Finances et de la Relance ». Tout est dit ! ↩
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L’interdiction des produits phytosanitaires tue les agriculteurs
Par Wackes Seppi.
Il n’est pas de notre intention d’accabler le nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie. Qu’il s’installe dans sa nouvelle fonction et fasse ses preuves.
Le 16 juillet 2020, il a été interpellé au Sénat par M.Pierre Cuypers, sénateur les Républicains de la Seine-et-Marne et exploitant agricole.
Bonne question ⦠https://t.co/eujudtE9hQ
â” GUYOT Vincent (@GuyotVincent02) July 18, 2020
Voici ce quâ™en retient le compte-rendu de la séance :
« Menaces sur la betterave
M. Pierre Cuypers :
â“ (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains) En août 2016, le gouvernement Å“uvrait pour lâ™interdiction, au 1er septembre 2018, de certains produits phytosanitaires dont la non-dangerosité pour lâ™homme est pourtant prouvée.
Le président de la République de lâ™Ã©poque avait conditionné lâ™arrêt à lâ™existence de produits de substitution.
Or les alternatives proposées par lâ™Anses sont inefficaces et contre-productives, vous avez pu vous en rendre compte mardi.
Le gouvernement ruine les cultures françaises, en particulier celle de la betterave, attaquée par une invasion de pucerons transmettant la jaunisse virale, qui entraîne une perte de rendement de 30 % à 70 %. Câ™est inadmissible alors que vous connaissiez depuis des mois les risques économiques et sociaux.
Sans mesures dans les quinze jours, il nâ™y aura plus dâ™alcool, de gel hydroalcoolique, de sucre ni de nourriture animale produits localement. Il faudra importer. Voulez-vous anéantir la filière ?
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur plusieurs travées du groupe UC)
M. Julien Denormandie, ministre de lâ™Agriculture et de lâ™alimentation :
ⓠJe partage votre inquiétude. La jaunisse de la betterave causée par le puceron vert réduit les rendements de 30 % à 40 %, car la betterave ne peut plus faire sa racine tubérisée par manque de photosynthèse.
Câ™est toute la filière qui est menacée, jusquâ™Ã la sucrerie locale.
Le gouvernement cherche la solution. Il applique une loi de 2016 ; le 14 juillet, pour rendre hommage au monde agricole, je me suis rendu en Seine-et-Marne sur un champ de betterave ; le 15 juillet, jâ™ai réuni la filière à mon ministère. Soyez assuré de ma détermination totale.
Déroger à la loi est compliqué ; après quatre ans, le produit alternatif nâ™est toujours pas là . Il faut accélérer, investir dans la recherche. (M. Bruno Sido sâ™agace.)
Se pose également la question de la compensation. Je prends lâ™engagement de tout faire, sans démagogie, pour trouver la solution. (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM)
Mme Sophie Primas :
â“ Vite !
M. Pierre Cuypers :
ⓠLe temps presse. Il faut réapprendre à produire ce dont nous avons besoin, dit le président de la République, tandis que le Premier ministre déplore notre trop grande dépendance à nos partenaires extérieurs.
Je prends acte de vos propos, et de vos contradictions.
Jâ™accuse le gouvernement de la destruction de la filière betterave, de la filière alcool, de fragiliser la production dâ™Ã©nergie et lâ™alimentation de notre bétail. La filière est au bord du gouffre, il y a urgence. Faites vite ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains ; Mme Nadia Sollogoub applaudit) »
Y a-t-il meilleure description de la pagaille législative et gouvernementale induite par la complaisance envers les thèses de lâ™Ã©cologisme politique, punitif et suicidaire ?
On prend une mesure démagogique que lâ™on sait irresponsable⦠On est alerté par la filière dès la mi-avril, mais on ne fait pas suffisamment pour répondre à la crise⦠On fait le constat amer des conséquences de lâ™irresponsabilité⦠« Le gouvernement cherche la solution »⦠Mais « déroger à la loi est compliqué »â¦
Il faut changer la loi, M. Julien Denormandie ! Lâ™interdiction des traitements de semences de betteraves avec des néonicotinoïdes est un non-sens agronomique, économique et⦠environnemental.
Il faut avoir faire preuve de courage et de pédagogie pour expliquer les vrais enjeux de la protection des plantes. Plus généralement, il faut changer de logiciel.
Mais on peut craindre que le mot dâ™ordre ne soit : « Tout pour la réélection dans moins de 600 jours ! »
Alors tant pis pour les betteraves et tout ce qui en découle.
â”
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