Source : Foreign Affairs, Philip H. Gordon
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Depuis les années 1950, les États-Unis ont tenté d’évincer des gouvernements du Moyen-Orient une fois par décennie en moyenne. Ils l’ont fait en Iran, en Afghanistan (deux fois), en Irak, en Égypte, en Libye et en Syrie – une liste qui ne comprend que les cas où la destitution des dirigeants d’un pays et la transformation de son système politique étaient les objectifs de la politique américaine, et où Washington a fait des efforts soutenus pour les atteindre. Les motifs de ces interventions ont été très variés, tout comme les méthodes de Washington : dans certains cas, il s’agissait de parrainer un coup d’État, dans d’autres, d’envahir et d’occuper un pays, et dans d’autres encore, de s’appuyer sur la diplomatie, la rhétorique et les sanctions.
Toutes ces tentatives ont cependant un point commun : elles ont échoué. Dans tous les cas, les décideurs politiques américains ont surestimé la menace à laquelle les États-Unis étaient confrontés, ont sous-estimé les défis que représente l’éviction d’un régime et ont cru aux assurances optimistes d’exilés ou d’acteurs locaux peu puissants. Dans tous les cas, sauf celui de la Syrie (où le régime s’est maintenu au pouvoir), les États-Unis ont prématurément déclaré la victoire, n’ont pas su anticiper le chaos qui allait inévitablement s’ensuivre après l’effondrement du régime et se sont finalement retrouvés à supporter des coûts humains et financiers massifs pour les décennies à suivre.
Pourquoi un changement de régime au Moyen-Orient est-il si difficile ? Et pourquoi les dirigeants et les experts américains continuent-ils à penser qu’ils peuvent y arriver ? Il n’y a pas de réponses faciles à ces questions, et il est important de reconnaître que dans chaque cas, les alternatives au changement de régime étaient peu attrayantes. Mais lorsque les décideurs politiques américains considèrent les défis à relever dans cette région difficile, ils devraient constater les tendances à l’aveuglement et les erreurs de jugement qui ont rendu le changement de régime si tentant et, en fin de compte, si désastreux.
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