Par Léonard Bordais.
C’est la rentrée! Et comme chaque année, de nombreux étudiants rencontrent le même problème : trouver un logement. Face à la pénurie de place en résidence Crous, beaucoup se tournent vers lâ™alternative de la résidence privée. Résidences étudiantes : une offre toujours insuffisante
La question du logement étudiant ne date pas dâ™hier. Non réglée, elle revient sur la table à chaque rentrée universitaire. Il faut dire que le problème est de taille. Selon une étude de lâ™Afev (Association de la fondation étudiante pour la ville) réalisée en 2015, 68 % des 18-30 ans rencontrent des difficultés pour trouver un logement. Une offre insuffisante, des loyers souvent trop élevés, etc.
Autant dâ™Ã©léments rendant la recherche dâ™un appartement difficile. De plus, la question de lâ™emménagement soulève de nouvelles difficultés pour beaucoup dâ™Ã©tudiants. Effectuer un déménagement à moindres frais quand on arrive seul dans une ville nâ™est pas une mince affaire.
Certes, lâ™Ã‰tat propose la location de studios en résidences Crous. Ne dépassant généralement pas les 20 m², ils disposent dâ™un mobilier sommaire mais suffisant. Mais le nombre de logements se révèle trop insuffisant. On compte 169 000 places contre un effectif de près de 2,5 millions dâ™Ã©tudiants séjournant en France. La solution des résidences privées ?
De plus en plus dâ™Ã©tudiants se tournent alors vers lâ™alternative des résidences privées. Celles-ci proposent des appartements entièrement meublés. Dans plusieurs dâ™entre elles, les abonnements comme lâ™eau ou lâ™Ã©lectricité sâ™avèrent déjà inclus dans lâ™offre.
à cela sâ™ajoutent divers services complémentaires comme la location dâ™une place de parking ou la présence dâ™une laverie. Ces résidences font donc directement concurrence à lâ™offre étatique. Leur nombre ne cesse dâ™ailleurs dâ™augmenter. Elles sont présentes dans de grandes villes étudiantes (Lyon, Montpellier, Marseille, etc.) et des villes plus petites comme Angers ou Mulhouse. Lâ™Ã‰tat pousse à cette alternative privée
Constatant son incapacité à régler le problème du logement étudiant, lâ™Ã‰tat laisse la place au marché. Comment ? En poussant les particuliers au financement de résidences étudiantes privées ! Investir dans un logement en résidence services donne en effet la possibilité de réduire ses impôts.
Ce type dâ™investissement bien spécifique permet de bénéficier des avantages du statut LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel). Il offre par exemple une déduction fiscale de 11 % étalée sur neuf ans.
Lâ™avenir du logement étudiant se trouverait-il donc dans le secteur privé ? Câ™est en tout cas ce que laisse penser la conjoncture actuelle. Certes, de nouvelles places en résidences Crous se créent. Le gouvernement souhaite dâ™ailleurs la construction de 40 000 nouveaux logements dâ™ici 2017.
Mais cette incitation à lâ™investissement ainsi que lâ™augmentation importante du nombre de résidences privées semblent confirmer cette tendance. Étonnant ? Pas vraiment⦠Comme dans beaucoup de domaines, lâ™initiative privée et le marché apportent une réponse bien plus réactive que les pouvoirs publics.
Article initialement publié en août 2016. Ces articles pourraient vous intéresser: Précarité étudiante : le gel des loyers des résidences nâ™est pas la solution miracle Location saisonnière : 6 conseils pour plaire aux familles nombreuses Bail Mobilité : la guerre contre le marché du logement continue Location meublée : une optimisation fiscale qui va disparaître ?
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