Par Eddie Willers.
Les Français ne s’en rendent peut-être pas tous compte mais leur pays est en voie de paupérisation. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder l’évolution du PIB par habitant depuis une quinzaine d’année et le comparer à ceux de nos voisins. Nous sommes plus pauvres par habitant que l’Allemagne, que la Belgique et depuis récemment que la moyenne de la zone euro :
PIB/habitant 2005-2019
Source : OCDE
Alors qu’une démographie dynamique devrait soutenir la création de richesses, nous remarquons que pour notre pays, celle-ci apparaît comme fortement limitée. Cela est dû à un point évoqué précédemment qui est celui de la faible croissance française, en particulier lors de la dernière décennie. La crise du Covid-19 n’arrangera évidemment pas cette tendance de long terme.
À cette création de richesse insuffisante, nous ajoutons des niveaux de redistribution très élevés et cela peut paraître surprenant, au profit de populations disposant parfois déjà d’un haut niveau de capital : les retraités. Nous nous retrouvons donc dans une situation où les forces productives du pays sont désintéressées à la création de richesse et appauvries par des niveaux de transferts très élevés.
Il en résulte des situations ubuesques où il est presque impossible pour un cadre faisant partie des 10 % des plus hauts revenus du pays d’acheter un appartement à Paris sans un apport très significatif. L’anti-syndrome de l’île de Ré
Nous faisons donc face à ce que j’appellerais l’anti-syndrome de l’île de Ré, en référence aux pêcheurs habitants de cette île dont les revenus étaient faibles mais le capital important du fait de l’appréciation de la valeur de leur maison.
Aujourd’hui il est devenu beaucoup plus difficile pour des cadres faisant partie du décile le plus élevé de la population d’acquérir un patrimoine immobilier comparativement aux générations précédentes.
Ce patrimoine immobilier n’est évidemment pas détenu par les jeunes populations mais essentiellement par les retraités de la génération des baby-boomers. Le Washington Post avait d’ailleurs publié en décembre dernier une infographie très éclairante montrant le pourcentage total des richesses détenues au même âge par les générations baby-boom, X et Y. La différence est sans appel :
Pour le graphique suivre le lien
De nouveau, la crise du Covid-19 impactera massivement les plus jeunes générations tandis que les retraités dont le niveau de revenu est garanti ne seront pas impactés. En France le niveau de vie des retraités pourrait d’ailleurs atteindre 110 % de celui de la population active d’ici la fin de l’année. Les créateurs de richesse de ce pays se constituent donc bien plus difficilement un patrimoine financier que les retraités actuels.
Ajoutez à cela des règles d’urbanisme délirantes et vous obtenez des prix de l’immobilier qui augmentent de façon extraordinaire, en particulier dans les métropoles où se concentre l’activité économique du pays. Le patrimoine des retraités grandit donc tandis que les primo-accédants rencontrent toujours plus de difficultés à acheter.
Faire partie du dernier décile de revenus de la population française ne garantit plus la constitution d’un capital car la France est un pays qui s’appauvrit sous le poids de ses transferts sociaux et de ses réglementations délirantes.
—
Sur le web Ces articles pourraient vous intéresser: Coronavirus : l’enjeu n’était pas de choisir entre les vies ou l’économie Déconfinement et mobilité : certains préparent le jour du pire plutôt que le jour d’après Covid-19 : la mondialisation n’est pas coupable Fusion Fiat-Chrysler Renault : l’échec du capitalisme d’État français
http://dlvr.it/Rc2RxJ
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire