On espère que Matzneff et ses acolytes vont prendre pareil en France, mais c’est espoir perdu car ces crimes ne sont pas sévèrement punis… Par contre, on constate qu’il y a véritablement une justice aux USA, contrairement à la France où il est inconcevable de voir tomber un Frédéric Mitterrand ou un Pierre Bergé pour les mêmes faits. L’ex-producteur de cinéma Harvey Weinstein, coupable de viol et d’agression sexuelle, a été condamné mercredi à 23 ans de prison, une lourde peine à caractère exemplaire dans un monde où la parole des victimes se libère.
La sentence prononcée par le juge de Manhattan James Burke est proche du maximum prévu, soit 29 ans, pour les deux chefs d’accusation dont Harvey Weinstein, 67 ans, avait été déclaré coupable le 24 février.
Les avocats de l’ancien magnat d’Hollywood avaient demandé au juge James Burke une peine de cinq ans, soit le minimum légal selon les textes de l’État de New York.
« Compte tenu de son âge », avaient-ils écrit, « toute peine supérieure au minimum légal […] équivaudrait à une condamnation à perpétuité ». À la sortie de l’audience, l’avocate de la défense Donna Rotunno a qualifié d’« indécente » la peine prononcée et mis en cause l’impartialité du juge. Elle a indiqué que son client prévoyait de faire appel de la décision.
Un autre avocat d’Harvey Weinstein a affirmé que les 23 ans prononcés mercredi représentaient le triple de la moyenne des peines pour des affaires similaires dans l’État de New York.
Les avocats avaient fait valoir que, depuis octobre 2017, leur client avait perdu sa femme, qui l’a quitté, son emploi, sa société (The Weinstein Company) et faisait encore face à des manifestations d’hostilité constantes.
La défense avait mentionné aussi ses deux jeunes enfants, de 6 et 9 ans. « Il se pourrait que je ne revoie jamais mes enfants », a dit mercredi Harvey Weinstein, qui s’exprimait pour la première fois depuis le début du procès.
Durant son allocution, il s’est présenté en victime du mouvement #metoo. « J’étais le premier exemple et maintenant, il y a des milliers d’hommes accusés ».
« Je suis inquiet pour ce pays », a-t-il expliqué.
En face, il y avait les victimes, les six femmes à avoir témoigné au procès, qui se tenaient côte à côte au premier rang, une image marquante de ce procès.
Deux d’entre elles, Mimi Haleyi et Jessica Mann, dont l’agression a mené à la condamnation d’Harvey Weinstein, se sont adressées au juge avant qu’il n’annonce sa décision.
« L’incident avec Harvey Weinstein a changé le cours de ma vie », a expliqué Mimi Haleyi, qui a dû s’interrompre, en pleurs, avant de reprendre son allocution. « Il a détruit une partie de moi. »
« J’espère que (la peine) sera suffisamment longue pour qu’il prenne conscience de ce qu’il a fait, à moi et à d’autres, et se repente vraiment », a conclu l’ancienne assistante de production, agressée sexuellement par le producteur en 2006. « Rendre des comptes »
« Je suis contrainte de porter le poids de cette expérience jusqu’à ma mort », a dit ensuite Jessica Mann, évoquant…
Thomas Urbain Agence France Presse La Presse [Canada] 11 mars 2020
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