Tsunami ou vaguelette sur mer d'huile ?
« Tsunami » : ce mot a été largement repris pour qualifier les résultats de dimanche, comme si une vague historique avait porté la majorité présidentielle vers un triomphe aux législatives. Mais pour qui prend un peu de recul, 32% des voix avec plus de 51% d'abstention, c'est tout sauf un grand succès, la majorité la moins soutenue de toute la Cinquième République, et de très loin.
Apathie, vide et résignation
Idem, en 2012, la majorité présidentielle réunit 37% des suffrages exprimés au premier tour, soit 21% des inscrits, 40% de plus que Macron dimanche. En 2007, la majorité présidentielle rassemble près de 42% des suffrages exprimés, soit près de 25% des inscrits au premier tour, 10 points de plus que LRM dix ans plus tard ! Mais l'immense chance du président, c'est que les Français sont encore moins enthousiastes pour les autres partis que pour lui. Le PS, 46 ans après sa naissance, pourrait ne pas survivre à cette séquence. Les Républicains pourraient perdre la moitié de leurs élus. Et le FN et La France Insoumise ont perdu plus de 50% des suffrages obtenus au premier tour des présidentielles.
Bref, la victoire de Macron, quel que soit le résultat de dimanche, est une victoire étriquée dans une France profondément déçue par ses politiques. Et seule la fragmentation de notre paysage politique et le rejet encore plus fort des quatres principales alternatives à LRM permet à la majorité présidentielle de se diriger vers un succès dont les immenses limites seront lourdes de sens pour la suite.
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