Quand The Economist dénonce les conséquences de ses idées
The Economist est décidément étonnant. S'il s'agit peut-être du plus dogmatique des ultralibéraux, défendant le libre-commerce des reins humains ou des grossesses, et arc-bouté sur un laisser-passer et laisser-faire extrémiste, il continue de nourrir la critique de l'ultralibéralisme dans ses articles, qui ont dénoncé les limites des modèles britanniqueset allemandsces derniers jours.
Toutes les conséquences de l'ultra-libéralisme
Fin mai, The Economist, naturellement favorable à Macron, affirmait étonnamment que si « la France pouvait apprendre du succès des réformes allemandes, mais pas les reproduire » ! Si la bible des élites globalisée défend bien sûr les lois Harz, qui ont inspiré la loi travail du mandat Hollande et son actuel rejeton, elle les remet en perspectives. The Economist note que le coût du travail commence à chuter bien avant, avec la pression des pays d'Europe de l'Est. Il rappelle aussi que la croissance du début des années 2000 facilitait le passage de ces réformes, alors que le contexte actuel est moins favorable. Mais, il oublie un peu vite le fait que l'euro a protégé l'Allemagne d'une appréciation de sa monnaie.
Enfin, The Economist rappelle que la croissance allemande a été très inégale. Le chômage a baissé mais le nombre d'heures travaillées stagne : les heures ont été redistribuées, et si les trop haut salaires ont fortement progressé, les bas salaires ont baissé, rapprochant l'Allemagne des Etats-Unis, au contraire d'une France qui a mieux résisté à l'augmentation des inégalités (même si l'indicateur choisi minore ce qui s'est passé chez nous). La bible ultralibérale note que si Macron applique un tel programme, alors « les classes populaires pourraient se sentir encore plus aliénées qu'aujourd'hui, ce qui pourrait mener la zone euro à une nouvelle crise existentielle, potentiellement terminale ».
Et dans un papier publié avant le vote des britanniques, intitulé « l'été du mécontentement », The Economist rappelle que le salaire des travailleurs a baissé de 10% de 2008 à 2014 et n'est toujours pas revenu au niveau d'avant la crise, rappelle l'explosion des contrats précaires (sans nombre d'heures minimum) ainsi que l'explosion des inégalités (alors qu'il gagnait 25 fois plus que la moyenne en 1980, ce chiffre a atteint 130 en 2016). Bref, The Economist détaille toutes les raisons fondamentales qui font que les britanniques s'éloignent de l'ultralibéralisme qu'il promeut, tout en trouvant le moyen de le regretter, éludant toute remise en question que ce constat lucide devrait pourtant provoquer.
Dans ce papier, il espérait qu'une large victoire de Theresa May la pousse vers un Brexit doux et que cela permette une remise en cause de Jérémy Corbyn par ce qui reste de l'aile blairiste des travaillistes. Encore un argument pour penser que les résultats de jeudi sont de bons résultats.
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