mardi 13 juin 2017

Macron résignation plutôt que Macron-mania

Macron résignation plutôt que Macron-mania


Des borgnes au pays des aveugles

Bien sûr, il y a de vrais enthousiastes à l'égard du nouveau président de la République, que l'on retrouve notamment dans l'intelligentsia politico-médiatique qui ne recule devant aucune exagération dans ses unes ou tribunes pour tresser les louanges de l'hôte de l'Elysée, dont le discours est pourtant tout aussi vieillot que périmé, et ne sert qu'une petite minorité. Mais ce qui est frappant dans le vote d'hier, c'est le fait que, finalement, seulement 15% de l'électorat s'est déplacé pour soutenir ses candidats. Bref, nous sommes très loin de l'enthousiasme des grands moments de la Cinquième République, de l'avènement de la nouvelle république gaullienne, au tournant à gauche de 1981.

La victoire de la République En Marche est avant tout une victoire par défaut, sans réelle adhésion, du fait d'un rejet des autres partis. Le Parti dit Socialiste, s'effondre, beaucoup de ses sortants étant éliminés dès le premier tour, anciens ministres, premier secrétaire ou candidat à la présidentielle. Les Républicains parviennent à repasser le cap des 20%, mais ils devraient perdre la moitié de leurs députés, signe qu'ils ne forment pas une opposition solide, n'ayant obtenu les voix que d'un français sur dix. Le bilan des deux autres principales formations d'opposition n'est guère brillant, avec un fort recul par rapport au premier tour des présidentielles, soit un plus fort recul encore en voix. 


Le record historique d'abstention en dit long. Les Français se montrent pour moitié indifférents à la composition de l'Assemblée, un tiers a voté contre lui et seulement un sixième expriment leur soutien. La fragmentation actuelle du paysage politique lui donnera une forte majorité, mais il faut sans doute en retenir que cette majorité n'est qu'une résignation, faute de mieux, pour l'instant.

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