Entre grêve du vote et vote par défaut
Bien sûr, la majorité présidentielle aura une claire majorité, mais avec une participation encore plus faible qu'au premier tour, à moins de 44%, les Français expriment un intérêt et une confiance limités dans leurs partis. Il est assez logique que les Français aient ajusté leur vote pour éviter une majorité pléthorique, nouvelle illustration du soutien très limité accordé au président.
La grande fracture démocratique
Le résultat d'hier est d'autant plus parlant que la France est un pays très civique, avec en moyenne 80% de participation aux présidentielles, quand le chiffre tourne plutôt autour de 50% outre-Atlantique et que deux tiers des britanniques seulement se déplacent pour les élections législatives, sur un seul tour. Jusqu'à 70% de l'électorat se déplace pour des référendums. La véritable grève du vote des deux tours des élections législatives est extraordinairement révélatrice. On peut penser qu'elle représente une forme de coupure profonde entre les Français et les partis qui disent vouloir nous représenter, au point qu'une partie de la population n'a plus la moindre motivation pour voter.
Bien sûr, certains jetteront la pierre aux citoyens, trop feignants et pas assez civiques. Mais le mouvement est trop fort, trop récent et trop consécutif à deux présidences profondément décevantes pour refuser de voir la lourde responsabilité d'un personnel politique qui a trop déçu pour donner envie de lui apporter son vote. Et les deux principaux partis de véritables oppositions, France Insoumise et le FN ne parviennent pas non plus à convaincre les Français de se mobiliser pour eux, signe éclatant de leurs grandes limites, même si leurs chefs, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont décroché un siège et réuni environ un vote exprimé sur cinq lors du premier tour des élections présidentielles.
Jamais une majorité présidentielle n'aura réuni aussi peu de voix pour l'emporter (au premier tour déjà, la majorité de Hollande avait rassemblé 40% de suffrages de plus que Macron), signe du très relatif succès de Macron, qui ne gagne que par défaut. Plus profondément, les Français ne sont convaincus par personne, des majorités passées et présentes, aux différentes alternatives.
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