samedi 11 mars 2017

Planche à billets (billet invité)

Planche à billets (billet invité)

Billet invité d'André-Jacques Holbecq, auteur de « La dette publique, une affaire rentable »



A Nicolas Dupont-Aignan qui, lors d'une émission le 8 mars sur la 5 (« C'à vous ») disait grosso modo « la BCE prête à zéro pour cent aux banques, je demanderai donc à la BCE de prêter à l'État français au même taux», le journaliste Patrick Cohen a rétorqué instantanément «  planche à billets » avec une moue qui en disait long sur son jugement concernant cette proposition.

Ceci m'amène à deux critiques :

1 – NDA a tort d'espérer pouvoir financer les déficits de l'Etat par des emprunts auprès de la BCE . Outre que l'article 123 du Traité de Lisbonne l'interdit formellement, bon nombre des autres membres de la BCE s'y opposeraient de toute façon (et en premier lieu l'Allemagne). Aucun espoir de ce coté là tant que nous sommes tenus pas Bruxelles et sans intérêts si nous quittions l'euro..

2 – Mais Cohen se trompe également. D'où pense t-il que vient l'épargne qui actuellement alimente la dette des Etats ? Eh bien, des épargnants en grande majorité. Et d'où vient l'argent des épargnants ? Eh  bien de monnaie secondaire émise par les banques à l'occasion de crédits,  qui ont « transités » sur différents comptes avant d'aboutir sur le compte de l'épargnant- prêteur, crédits dont la contrepartie à l'actif sont des « obligations «  (hypothèques, nantissements, reconnaissances de dettes) qui ne sont pas publiques mais privées ! Si ce n'est pas aussi « la planche à billet » c'est quoi ?

Et Cohen se trompe une autre fois car il ne se demande pas non plus d'où vient la monnaie du Quantitative Easing des Banques Centrales, que ce soit celui de la BCE, de la FED ou de la BoJ qui achète chaque année  environ 650 milliards d'euros, 13% du PIB du pays  (La Banque Centrale du Japon possède aujourd'hui plus de 40% de la dette du pays).  N'est ce pas « la planche à billets » ?

En fait, seule la Banque de France, réquisitionnée, pourrait apporter à l'État le financement des 100 milliards de déficits annuels qu'induit nécessairement un programme de relance (qui est une nécessité absolue !), simultanément au rachat des titres arrivant à échéance  de l'ordre de 675 milliards sur les 5 ans


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