Une campagne présidentielle cauchemardesque
Le Pen, Fillon et Macron au coude-à-coude, puis Hamon : les quatre premiers que donnent les sondages pour le premier tour de l'élections présidentielle qui se sera joué dans deux mois, indiquent à quel point la France est engagée dans une nouvelle impasse politique, d'où ne semble pas pouvoir sortir une alternative souhaitable. 2017 est-elle déjà condamnée politiquement ?
Postures, magouilles et apparatchiks
En face, Emmanuel Macron, qui rejoue le côté caméléon du Sarkozy de 2007, un coup à gauche, un coup à droite, tout en s'abandonnant dans des postures plus dignes d'un candidat à un jeu de télé-réalité, disant qu'il aime les Français, sans doute pour entendre qu'il est aimé… Et sur le fond, c'est une continuation de la politique menée depuis 2012. Hamon, l'apparatchik-né du PS, a réussi à se donner un vernis de modernité avec le revenu universel, mais sur le fond, on retrouve également des postures dignes d'un Sarkozy du PS, et pire encore, des positions révoltantes sur la remise en cause des droits des femmes par les islamistes et un soutien que je juge effarant à la légalisation du cannabis.
On en vient à se demander si finalement, Marine Le Pen n'a pas une sérieuse chance d'être élue en mai, le second tour semblant une formalité désormais, malgré les affaires qui touchent son parti, son dilettantisme parlementaire et toutes les raisons de s'opposer au FN. Et si, comme l'ont montré les élections régionales, le FN était suffisamment attractif pour faire créer un vide alternatif, tout en étant assez repoussant pour ne pas être en position de gagner, en somme, le parfait véhicule pour permettre demain l'élection d'un Macron, qui pourrait compter sur un bon report de la gauche (face à Le Pen, il paraitrait moins repoussant), tout en étant préférable au FN pour une partie de l'électorat de Fillon ?
Bien sûr, les Français pourraient également inviter un autre candidat à la table du débat du second tour. Bien des alternatifs espèrent que le moment de Jean-Luc Mélenchon soit venu, comme l'atteste le succès de ces meetings et son activisme numérique, qui le met dans les pas de Sanders ou Corbyn. Lui semble un véritable alternatif, évoquant de manière crédible la sortie de l'UE (certes, seulement comme un plan B) et proposant de véritables mesures chocs pour lutter contre l'explosion des inégalités. Mais le choix de Hamon comme le candidat des dits socialistes pourrait réduire son espace et ses chances de figurer au second tour, ce que le choix de Manuel Valls aurait pu favoriser…
Malheureusement, pour tout un tas de raisons, il me semble que l'opinion n'est paradoxalement pas encore totalement mûre pour les idées alternatives, pas toujours bien défendues, comme l'indiquent des sondages assez effarants, notamment sur les questions économiques. Heureusement, notre pays est solide malgré tout, et même si 2017 est perdu, rien n'est hypothéqué pour l'avenir.
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