Les curieux choix du décret Trump sur les immigrés
Le décret de Donald Trump interdisant temporairement l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays arabes a déclenché une tornade médiatique, puis judiciaire, au point d'être annulé. Même si l'on pense, comme moi, qu'un pays a parfaitement le droit de choisir qui peut rentrer chez lui ou pas, ce décret était critiquable sur plusieurs aspects, même s'il sert la communication de Trump.
Entre impréparations et choix critiquables
Dans un premier temps, même si cela ne plait pas à certains, il faut bien reconnaître que ce décret n'était pas bien préparé, ne prenant pas en compte les cas des bi-nationaux ou des porteurs de carte verte, dont certains, après s'être temporairement vu refuser un retour au pays dans leur famille, ont finalement pu revenir, après un imbroglio individuellement inhumain et guère digne d'une grande démocratie. Ensuite, point que j'avais évoqué il y a dix jours, les choix des nationalités visées posent question, comme l'a bien pointé The Economist dans une analyse qui fait mal et en dit long sur les motivations du président des Etats-Unis, croisant statistiques économiques et sur le terrorisme.
D'où il apparaît que si les 7 pays visés représentent 43% des réfugiés arrivés aux Etats-Unis en 2016, en revanche, les Etats-Unis ne font que très peu d'échanges avec eux, à la relative exception de l'Irak. Plus cruel, The Economist souligne que Washington n'a pas visé l'Egypte, les Emirats arabes unis ou l'Arabie Saoudite, qui bénéficient de plusieurs dizaines de milliers de visas par an, notant l'ampleur des échanges avec ces pays. Plus dur encore, The Economist note qu'aucune des victimes de terrorisme par des citoyens étrangers ne l'a été de terroristes venu de ces 7 pays, alors que plus de 90% l'ont été de terroristes de ces trois pays étonnamment exclus par le décret de Donald Trump.
On peut donc se demander si ce décret n'est pas davantage une entreprise de communication du nouveau président plutôt qu'une mesure destinée à améliorer la sécurité de ses concitoyens. Mais, comme le note The Economist, sur le plan de la communication, on peut penser que pour l'instant, Donald Trump a réussi son coup, ainsi que je l'avais également jugé il y a 10 jours.
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