jeudi 9 février 2017

Du “judéo-bolchévisme” à “l’islamo-gauchisme” : une même tentative de faire diversion, par Shlomo Sand

Du "judéo-bolchévisme" à "l'islamo-gauchisme" : une même tentative de faire diversion, par Shlomo Sand

Intéressant article…

Source : Le Nouvel Obs, Shlomo Sand, 08-06-2016

LE PLUS. “L’islamo-gauchisme”, voilà l’ennemi. C’est le message envoyé régulièrement Manuel Valls dans ses différentes prises de parole publiques. Un concept assez flou dans lequel le Premier ministre englobe à la fois Clémentine Autain et Tariq Ramadan. Professeur d'histoire contemporaine à l'université de Tel-Aviv, Shlomo Sand s’interroge sur l’utilisation de cette rhétorique.

Édité par Sébastien Billard

Le Premier ministre Manuel Valls, le 6 février 2016 (N. MESSYASZ/SIPA).

Dans les années 1930, en France comme dans d'autres pays d'Europe, les communistes et diverses personnalités de la gauche radicale étaient fréquemment qualifiés de “judéo-bolcheviks”. Ainsi, par exemple, mon père qui, avant la Seconde Guerre mondiale, était un communiste polonaisétait considéré par les autorités et la presse du pays comme faisant partie de la “Zydokomuna”.

Étant donné que plusieurs dirigeants de la Révolution d'Octobre, tout comme nombre de communistes et de défenseurs de l'URSS, dans toute l'Europe, étaient d'origine juive, l'association langagière entre judaïsme et menées subversives était très populaire parmi les judéophobes.

Une symbiose propagandiste très efficace

D’Adolf Hitler à Carl Schmitt et Martin Heidegger, de Charles Maurras à Louis-Ferdinand Céline et Pierre Drieu-La Rochelle, l'identification rhétorique entre juifs et bolcheviks a toujours été empreinte de tonalités effrayantes puisées dans une vieille tradition religieuse, mêlée à des menaces pleinement modernes et laïques.

Suite à lire sur : Le Nouvel Obs, Shlomo Sand, 08-06-2016

URL: https://www.les-crises.fr/du-judeo-bolchevisme-a-lislamo-gauchisme-une-meme-tentative-de-faire-diversion-par-shlomo-sand/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Dites ce qui vous chante...
Mais dites-le !