La Russie réaffirme qu'elle n'extradera pas Edward Snowden vers les Etats-Unis
Le visa du lanceur d’alerte a été prolongé, et, malgré la proximité affichée entre Donald Trump et Vladimir Poutine, la Russie a redit qu’elle ne l’expulserait pas.
Edward Snowden, le lanceur d’alerte qui a révélé l’existence des programmes de surveillance d’Internet de l’Agence nationale de sécurité américaine (National Security Agency, NSA), est désormais éligible à la citoyenneté russe, s’il en fait la demande, a déclaré son avocat Anatoly Kucherena, cité par l’agence de presse russe RIA Novosti. Moscou a en effet prolongé le permis de séjour de l’ancien analyste américain mercredi 18 janvier, pour une durée de deux ans ; Edward Snowden, qui vit à Moscou depuis trois ans, pourra ainsi justifier d’une présence légale de cinq ans sur le sol russe, condition nécessaire à l’obtention de la nationalité.
La prolongation du permis de séjour d’Edward Snowden a été décidée moins de vingt-quatre heures après l’annonce de la remise de peine accordée par Barack Obama à Chelsea Manning, autre lanceuse d’alerte américaine, qui purge depuis sept ans une peine de trente-cinq ans de prison pour avoir fourni des rapports de l’armée américaine à WikiLeaks. Chelsea Manning sera libérée en mai. Le permis de séjour d’Edward Snowden, accordé en 2014 pour trois ans, ne devait expirer qu’en août – l’annonce surprise de son renouvellement a tous les airs d’un message envoyé par Moscou à Washington.
« Cadeau »
A la fin de décembre, Edward Snowden avait dit craindre d’être extradé vers les Etats-Unis, où il estime risquer un procès inéquitable. La proximité affichée entre Donald Trump, qui sera investi président des Etats-Unis vendredi, et Vladimir Poutine faisait redouter à certains des soutiens d’Edward Snwoden qu’il soit extradé. « Le gouvernement russe me voit peut-être comme un fardeau », a déclaré le lanceur d’alerte.
La prolongation de son visa semble montrer que la Russie n’est pas prête à « offrir Snowden en cadeau à Trump », comme l’avaient suggéré plusieurs commentateurs, dont l’ancien directeur par intérim de la Central Intelligence Agency (CIA) Michael Morell. Le ministère des affaires étrangères de la Russie a démenti envisager de vouloir renvoyer Edward Snowden aux Etats-Unis. Plutôt que d’attendre un « cadeau », « Trump ferait bien mieux (…) d’expliquer pourquoi ses services de renseignement ont surveillé leurs propres citoyens et ont fait irruption dans leurs vies privées », a dit l’avocat d’Edward Snowden dans une interview à Russia Today.
Source : Le Monde.fr
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