Bac, grammaire : nouvelles folies pseudo-pédagogistes
Mais quand donc les âneries pseudo-pédagogistes cesseront d'abîmer ce qui était un bon système éducatif, et qui ne cesse de se détériorer sous leurs réformes absurdes, dans une course sans fin à la réduction des exigences et des contraintes, qui construit un système de plus en plus inégalitaire. Nouveaux exemples avec le report de l'étude du COD et le débat sur le passage du bac en contrôle continu.
Toujours moins d'efforts, et moins d'opportunités
Il y a une logique derrière les réformes des dernières années : réduire les standards, alléger les programmes en camouflant cela par une notation de plus en plus laxiste, rattrapée par les tests normalisés montrant la baisse du niveau, avec la hausse de 70% des fautes à une même dictée en une génération. Les fautes d'orthographes du compte de l'Elysée ont donné l'occasion à Jean-Paul Brighelli de répondre d'une manière mordante au FigaroVox, dans un texte à lire, qui dénonce l'effarant relativisme des nouvelles règles de grammaire et d'orthographes. Nous sommes engagés dans un cercle vicieux où l'on réduit les exigences, ce qui baisse le niveau, ce qui pousse à les baisser plus encore.
Le dernier exemple, c'est la proposition du président du Conseil supérieur des programmes, Michel Lussault, de repousser l'enseignement du COD et du COI à la cinquième car ceci serait trop complexe. Sa solution : l'ajout de la notion du prédicat, qui qualifierait « boit du lait » dans la phrase « le chat boit du lait » au lieu de parler de sujet-verbe-complément… Une réforme absolument folle, à plusieurs titres. D'abord, ajouter cette notion ne complexifie-t-il pas nos règles ? Ensuite, comment parler des règles d'accord du participe passé avec le prédicat et sans le COD ? A moins que le Conseil supérieur des programmes ne juge que les accords ne doivent être pas abordés avant la cinquième…
Et pour parachever le tout, après avoir sans cesse abaissé les exigences de notation au baccalauréat, un organisme de réflexion qui dépend du Premier ministre, France Stratégie, vient de proposer de faire passer une partie importante de l'examen du bac en contrôle continu. L'argument biscornu évoqué est la « rupture dans les méthodes pédagogiques » avec l'université. Ceci est une pente extraordinairement dangereuse car cela revient à entamer la déconstruction d'une évaluation commune qui permet aux lycéens d'une ZEP de devancer ceux de beaux quartiers de manière incontestable, le moyen de remettre tous les jeunes sur le même pied, ce que ne fera jamais le contrôle continu.
Le plus triste, c'est que ces sinistres réformes ont été portées par des gouvernements de droite comme de gauche, sans que l'on voit distinctement une véritable différence pour les écoliers de la République au gré des alternances. Malheureusement, les résultats sont tellement visibles en mathématiques que les écoles d'ingénieurs doivent revoir leur cursus…
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