Le prix du tabac va grimper avec la marge des buralistes

Le prix du tabac va grimper avec la marge des buralistes

Je suis désolé d'avoir à dire ça, mais le meilleur moyen de leur renvoyer la monnaie de leurs magouilles, c'est d'arrèter de fumer... Ou de suivre nos conseils.... ; )

Amicalement,

f.

Le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, a annoncé une revalorisation importante de la marge des
buralistes - HAMILTON/REA

Christian Eckert a annoncé une revalorisation de 0,6 point en 2017 de la marge des buralistes.

Le contrat d'avenir 2017-2021 entre l'Etat et les buralistes n'est pas encore signé, mais le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, a annoncé vendredi au congrès de la profession que leur remise nette allait passer de 6,9% du prix de vente public à 8% en cinq ans. « Je suis très content du contrat d'avenir que nous a présenté Christian Eckert ! », s'est félicité Bernard Gasq, le président de la Fédération des buralistes d'Ile-de-France, d'Oise et de Seine-Maritime. Il réclamait une hausse de la remise brute (incluant une remise additionnelle et une cotisation retraite) de 9% à 11%, il a obtenu 9,94%.

Un cadeau électoral pour 2017

Mais l'intérêt de cette revalorisation, c'est qu'elle se concentre sur l'année 2017, avec une hausse de 0,6 point dès janvier. Soit une rallonge de 116 millions d'euros - en moyenne 4600 euros dans l'année pour chacun des 25.000 buralistes. En rythme de croisière en 2021, la hausse atteindra 202 millions d'euros, selon les calculs d'un fabricant de tabac, qui évoque un « cadeau électoral » pour les buralistes. « Jamais la rémunération des buralistes n'avait augmenté aussi rapidement » qu'en 2017, souligne-t-il. Ce à quoi Bernard Gasq rétorque : « Vous imaginez les dégâts que le paquet neutre va nous faire ? Pour une fois que quelque chose nous revient à nous, et pas à l'Etat ou aux fabricants... »

Les industriels, quant à eux, tirent la sonnette d'alarme. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, en cours d'adoption, comporte déjà deux mesures qui vont peser sur leurs bénéfices, à moins qu'ils ne décident d'augmenter leurs tarifs : une taxe de 5,6% sur le chiffre d'affaires de la distribution (130 millions d'euros), et une croissance de 15% de la pression fiscale sur le tabac à rouler (125 millions d'euros), qui devrait mécaniquement se traduire par une hausse de 1,10 euro du prix de vente pour un paquet de 30 grammes, à 8,80 euros.

Un paquet de cigarettes à 7,33 euros

« Toutes ces hausses de taxes seront inévitablement répercutées dans les prix de vente au détail des cigarettes et du tabac à rouler et seront, in fine, payées par le consommateur », explique Benoît Bas, directeur des relations extérieures chez Japan Tobacco International France. La hausse tournerait autour de 20 à 30 centimes sur les cigarettes, et 1,30 à 1,50 euro sur le tabac à rouler, estime un fabricant. Même calcul chez un concurrent, qui parle de 1,40 euro pour le tabac à rouler et de 33 centimes pour les cigarettes haut de gamme, type Marlboro. De 7 euros, le prix du paquet devrait passer à 7,18 euros pour absorber la hausse de la remise nette en janvier, plus 15 centimes pour la taxe sur la distribution.

De plus, le gouvernement peut rassurer en disant qu'il n'y aura pas de hausse du prix du tabac en janvier. En effet, les fabricants n'ont pas pu présenter leurs prix à l'homologation en septembre, comme c'est l'usage, et ne seront donc pas en mesure de faire valser les étiquettes en janvier. Ils devront probablement attendre un trimestre, et encaisser la hausse des coûts pendant ce temps.

@Solwii

Source : Les Echos.fr

 

 

Informations complémentaires :

 

 

 

 

Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce samedi 5 novembre 2016

Revue de presse du jour comprenant l'actualité nationale et internationale de ce samedi 5 novembre 2016

Bonjour, enfin le week-end, 24h de trève dans ce monde de brute. Je ne peux pas vous dire le programme du blog, cela dépendra de notre énergie, de notre disponibilité, et bien sûr de l'actualité.

En attendant voici les nouvelles du jour.

Bonne lecture !

f.

revue_de_presse_02_12_2015.png

Actualités françaises :

05.11.2016

Notre-Dame-des-Landes : vers un possible coup d’arrêt du futur aéroport (Le Monde.fr)

i>Télé : les salariés votent la reconduction de la grève jusqu'à lundi midi (Le Point.fr)

2017-2019 : Renault propose 1000 CDI par an (Le Point.fr)

Le prix du tabac va grimper avec la marge des buralistes (Les Echos.fr)

04.11.2016

Swissleaks : le parquet demande qu’HSBC soit traduite en justice (L'Humanité.fr)

Sans domicile en hiver : Combien de familles et de personnes seules dormiront dehors en Seine-Saint-Denis ? (Agoravox.fr)

DIRECT. Paris : les autorités évacuent le campement de Stalingrad, qui abrite plus de 2000 migrants (France Tv Info.fr)

Recrutement : les failles de l'embauche des professeurs contractuels (France Info.fr)


Divers :


Moment détente :

05.11.2016

Il compose au hasard un numéro et tombe sur… Myriam El Khomri (Atlantico.fr)

François Bayrou : "On m'a dit que je ressemblais à l'acteur de Pretty Woman" (L'Express.fr)

01.11.2016

L'UE réclame près de 340.000 euros à Marine Le Pen (Le Point.fr)


Actualités internationales :

05.11.2016

En Grande-Bretagne, des juges « ennemis du peuple » (Le Monde.fr)

Turquie : "on n'est clairement plus dans un état de droit" (France Tv Info.fr)

Mossoul : lente progression des forces spéciales face à la résistance de l'État islamique (France Tv Info.fr)

Du sang, du sperme et du lait maternel : Wikileaks expose les dîners satanistes du camp Clinton (Fawkes)

Les agrocarburants européens, cause majeure du réchauffement climatique (Basta!)

04.11.2016

Julian Assange : «Daesh a été créé en grande partie par ceux qui ont financé la fondation Clinton» (RT.com)

Turquie : au cœur de la répression d'Erdogan (France Info.fr)

Berlin veut plus lutter contre les paradis fiscaux (Les Echos.fr)

Le leader de Daech, Al-Baghdadi, appelle ses troupes à "tenir" Mossoul (L'Express.fr)

Cette Amérique populaire, victime du déclin industriel, qui se tourne vers des alternatives locales (Basta!)

Elections US : Coup de tonnerre – mise en accusation probable d’Hillary Clinton concernant les « indélicatesses » de la fondation Clinton (Le Blog à Lupus)


High-Tech :

05.11.2016

Internet : smartphones et tablettes détrônent les ordinateurs (L'Express.fr)

02.11.2016

Chine : de nouveaux avions furtifs (FranceInfo.fr)


Sciences :

05.11.2016

EN IMAGES. La Chine lance sa fusée la plus puissante, Longue Marche 5 (L'Express.fr)

04.11.2016

La "plus grande super Lune du XXIe siècle" aura lieu le 14 novembre : êtes-vous prêt ? (France Info.fr)


Informatique :


20 Minutes par jour :


Sécurité :

05.11.2016

Des enfants souvent imprudents sur Internet, jusqu'à l'isolement (Le Parisien.fr)

04.11.2016

Microsoft : des pirates attaquent des institutions américaines via une faille de Windows (Le Parisien.fr)

02.11.2016

Google dévoile une faille de Windows, Microsoft est mécontent (Le Monde.fr)

31.10.2016

Interview d’Edward Snowden : pourquoi les médias ne font pas leur travail (Agoravox.fr)


Dossiers :

04.11.2016

Cash Investigation : « Marchés publics, le grand dérapage »  (France 2)


Livres :


Twilligth Zone :

04.11.2016

Les Forces armées canadiennes vont enquêter sur les bruits mystérieux entendus dans la communauté inuite Igloolik, située au nord du Nunavut (anglais) (Conscience du peuple)
 


Cinéma :


Séries :

29.10.2016

Aftermath - Saison 1, épisode 1/10 : RVL 6768 (VOSTFR)

02.10.2016

Damien - Saison 1, épisode 9/10 : The Devil You Know (VOSTFR)

04.09.2016

Mr. Robot - Saison 1, épisode 4/09 : D3m0ns.mp4


 

Le complément de la Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l'actualité française et internationale du 2 au 3 novembre vues par notre Contributeur anonyme.

 


 

BANK : ... le nettoyage des bilans bancaires durera des décennies

= pas besoin, il suffira de faire faillite et de se faire renflouer

http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211453357197-le-nettoyage-des-bilans-bancaires-va-durer-des-decennies-2040000.php

ONU : ... demande des droits sexuels et procréatives pour les enfants dès 10 ans

http://reseauinternational.net/lonu-demande-les-droits-sexuels-et-la-sexualite-procreative-a-partir-de-10-ans/

 

VIDEO DU JOUR

Kleptocratie française : ... le RSI réclama 53.000€ à une entreprise ruinée depuis

https://www.youtube.com/watch?v=xv8dYn9eRcc

Couper dans la fonction publique ... remercier 500.000 fonctionnaires

http://www.boursorama.com/actualites/la-fonction-publique-francaise-est-elle-obese-6ee59def6e1198861b9c6947a088b29a

http://www.boursorama.com/actualites/il-faut-degraisser-et-retirer-500-000-fonctionnaires-selon-l-economiste-christian-saint-etienne-d554809fd1741ae0377adae63206ad61

 

A chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de commencer à réfléchir. Mark Twain

 

SIGNE DES TEMPS :

MONDE : ... le 14 novembre, super éclipse lunaire du siècle depuis 1948 (date de la création d'Israel), la prochaine en 2034, cycle de 70 ans

http://edition.cnn.com/2016/11/02/world/supermoon-november-14-2016/

http://www.smh.com.au/technology/sci-tech/biggest-supermoon-of-the-century-set-to-illuminate-the-sky-20161102-gsgr1p.html

http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-3899534/Biggest-supermoon-living-memory-set-November-14th-won-t-like-2034.html

ISRAEL : ... victoire de Trump prophétisé ? ... l'Egypte soutiendra-t-il Assad ?

http://www.breakingisraelnews.com/77992/trump-victory-prophesied-kabbalah-says-mystical-rabbi/

http://french.almanar.com.lb/80243

 


 

FRANCE DE LA FAILLITE : ... alerte rouge sur la patrimoine + Versailles vu du ciel

http://www.lefigaro.fr/culture/2016/11/02/03004-20161102ARTFIG00254-alerte-rouge-sur-le-patrimoine.php

https://www.youtube.com/watch?v=wi3NlaiwjP4

BELGIQUE : ... sur 57.000 réfugiés, 55.000 sont sans travail

https://fr.express.live/2016/11/03/politique-asile-belgique-emploi-refugies/

 


 

1. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL FINANCIER

FRANCE : ... chèque en sursis ... la CDC teste le blockchain ... 830 millions non budgetés pour les opérations militaires en 2016 ... AMF chasse les Ponzi 2.0 ...

http://www.boursier.com/actualites/economie/argent-ca-sent-le-sapin-pour-le-cheque-33442.html?fil28

http://www.boursorama.com/actualites/la-cdc-teste-un-systeme-de-gestion-du-collateral-sous-blockchain-2d90c0aae5ecff3b4699f7effe62b466

http://www.boursorama.com/actualites/830-millions-d-euros-non-budgetes-pour-les-operations-militaires-francaises-en-2016-6fdac35227a586e712eb68b10e06311c

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211457733611-les-chaines-de-ponzi-20-dans-le-viseur-des-gendarmes-boursiers-2040113.php

USA : ... trop de dépenses militaires ... les robots ont remplacé les emplois américains

https://fr.sputniknews.com/economie/201611021028492842-usa-depenses-guerres-faillite/

https://fr.express.live/2016/11/03/robots-emplois-etats-unis/

MARCHÉS FINANCIERS : ... record des dettes d'entreprises ... acheter de l'or dit HSBC

http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211453430760-vers-une-annee-record-pour-les-levees-de-dette-dentreprise-2039874.php

https://www.goldbroker.fr/actualites/hsbc-qui-gagnera-les-elections-pas-importance-achetez-or-1029

CHINE : ... yuan monnaie de référence ... lie son marché de l'or avec Dubai

http://www.boursorama.com/actualites/le-yuan-chinois-est-desormais-une-monnaie-de-reference-77e40a336da9001e1416a2795239a925

https://www.goldbroker.fr/actualites/chine-lie-son-marche-or-sge-avec-dubai-dgcx-1028

 

2. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SOCIETAL

ROYAUME-UNI : ... le Parlement devra se prononcer sur la sortie de l’UE
http://www.lemonde.fr/referendum-sur-le-brexit/article/2016/11/03/selon-la-haute-cour-de-londres-le-gouvernement-britannique-devra-obtenir-l-aval-du-parlement-pour-sortir-de-l-ue_5024766_4872498.html

JEUNESSE : ... Harcèlement scolaire s'aggrave

http://www.liberation.fr/france/2016/11/02/harcelement-comme-j-etais-mal-je-voulais-que-les-autres-soient-mal_1525771

1 ... signe de la méchanceté qui augmente

2 ... logique vu qu'il y a peu/pas de sanction comme dans les autres domaines

 

3. VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL SPIRITUEL

FRANCE : ... diminution du nombre de prêtres et de fidèles ... que faire des églises désaffectées

http://www.lesalonbeige.fr/europe-diminution-du-nombre-des-pretres-et-de-fideles/

http://www.la-croix.com/Religion/France/Que-faire-eglises-desaffectees-2016-11-03-1200800423

BIG BROTHER : ... les 10 raisons de se méfier du méga fichier identité

http://rue89.nouvelobs.com/2016/11/03/dix-raisons-mefier-fichier-monstre-265566

https://www.franceinter.fr/justice/tes-desormais-tous-les-francais-seront-fiches

UK : ... La Russie est une menace pour le Royaume Uni

https://francais.rt.com/international/28341-pour-chef-mi-5-russie-agressive-menace-stabilite-royaume-uni

 

 

Merci à notre Contributeur anonyme, pour lui faire spécifiquement un don, c'est ICI ! ; )

 


 

Cette Revue de presse vous a intéressé ? Crashdebug.fr a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son activité, faites un don.

Pas rassasiés ? Vous voulez encore plus d'infos ? Je vous rappelle donc l'existence de la page Defcon Room actualisée 7j/7 et 24h/24 en libre service. ; )

Et bien sûr l'ensemble des Revues de presse précédentes dans la section qui leur sont dédiées.

(Si vous venez de découvrir notre petit site voici une vidéo qui vous en expliquera rapidement le mode de fonctionnement)

 Amicalement,

l'Amourfou...

Cash Investigation : « Marchés publics, le grand dérapage »

Cash Investigation : « Marchés publics, le grand dérapage »

Désolé, pas très présent sur le blog aujourd’hui, mais d’un autre côté il n’y a pas foison d’actualité, ou alors toujours les mêmes choses. Pour terminer cette journée et cette fin de semaine, nous vous proposons le dernier Cash Investigation, qui revient notamment sur les backdoor de Microsoft dont on vous avait fait écho (pas mécontent que ça passe dans une émission à forte audience).

Sur ce, je vous souhaite une excellente soirée, et à demain si vous le voulez bien.

f.

Elise Lucet et l'équipe de «Cash Investigation» ont posé leurs valises à Nice pour enquêter sur le grand stade de la ville, construit par le géant Vinci et voulu par le maire de l'époque, Christian Estrosi. Ce chantier représente un budget énorme, pour un équipement sportif surdimensionné. La rédaction a par ailleurs eu accès à des documents confidentiels sur le contrat passé entre le ministère de la Défense et Microsoft. Le leader mondial de l'informatique équipe désormais 200.000 ordinateurs de l'armée française. Un choix coûteux pour les finances publiques et très périlleux pour la sécurité nationale. Dans ce numéro, «Cash investigation» enquête également sur l'une des dernières formes de sous-traitance au privé. Aujourd'hui, l'avenir de centaines de milliers de chômeurs est entre les mains d'organismes privés.

Présenté par Elise Lucet
France 2
#cashinvestigation

Toute l'actualité de Cash Investigation
http://www.francetvinfo.fr/replay-mag...
https://www.facebook.com/cashinvestig...
Twitter: @cashinvestigation

 

Informations complémentaires :

 

Recrutement : les failles de l'embauche des professeurs contractuels

Recrutement : les failles de l'embauche des professeurs contractuels

France 2 fait une plongée édifiante dans les failles du recrutement des enseignants. L'éducation nationale manque de personnel. Malgré son manque d'expérience et de compétence, un journaliste d'"Envoyé spécial" a été embauché en huit minutes.


Recrutement : les failles de l'embauche des professeurs contractuels

Face à la pénurie d'enseignants, l'éducation nationale serait-elle tentée de baisser ses exigences ? Paul Sanfourche, journaliste d'"Envoyé spécial", va tester son système de recrutement. Ce matin-là, il se rend à un entretien d'embauche pour devenir professeur de maths. Pour être engagé comme professeur contractuel, en clair en CDD, pas besoin de concours. Il suffit d'un Bac +3 dans la matière à enseigner. N'ayant pas le bon diplôme, le journaliste en fabrique un.

Premier remplacement sans aucune formation

Pour enseigner dans le secondaire, l'administration n'a pas vérifié son dossier. Face au journaliste, l'inspecteur académique va évaluer ses compétences. Huit minutes de question et surtout de mauvaises réponses plus tard, le verdict défie toute logique : un avis favorable pour enseigner en collège. Une semaine après son entretien, le journaliste Paul Sanfourche fait déjà son premier remplacement sans avoir reçu la moindre formation. La principale est soulagée, car les élèves n'ont presque pas eu de cours de maths depuis la rentrée. Le journaliste donne le premier cours de sa vie face à 25 collégiens sans avoir eu le temps d'ouvrir un manuel.

 

Source : France Tv Info.fr

Informations complémentaires :

 

 

 

Que se passera-t-il après la chute de Mossoul lorsque Daech fuira vers la Syrie ?, par Robert Fisk

Que se passera-t-il après la chute de Mossoul lorsque Daech fuira vers la Syrie ?, par Robert Fisk

05Source : Le Grand Soir, Robert Fisk, 20-10-2016

Robert FISK
arton31059-3a6e3

Toute l'armée du califat de Daech pourrait être dirigée contre le gouvernement Assad et ses alliés – un scénario qui pourrait provoquer une certaine satisfaction à Washington

L'armée syrienne, le Hezbollah et ses alliés iraniens se préparent à une invasion massive par des milliers de combattants de Daech qui seront chassés de l'Irak lorsque Mossoul tombera. L'objectif réel derrière la “libération” de la ville irakienne planifiée par les Etats-Unis et tant claironné serait, selon l'armée syrienne, d'inonder la Syrie avec les hordes de combattants de Daech fuyant leur capitale irakienne pour leur « mini-capitale » de Raqqa à l'intérieur même de la Syrie.

Depuis des semaines, les médias occidentaux, et les experts américains qu'ils aiment citer, prédisent une combat jusqu'à la mort de Daech à l'intérieur de Mossoul digne du siège de Stalingrad – ou une victoire rapide sur Daech suivie par des combats sectaires entre Irakiens pour le contrôle de la ville. L'ONU met en garde contre les colonnes massives de réfugiés qui se déverseront de la ville assiégée. Mais les Syriens – après avoir été témoins de l'effondrement soudain et l'évacuation de Palmyre lorsque leur propre armée a repris l'ancienne ville syrienne plus tôt cette année – pensent que Daech va simplement abandonner Mossoul et essayer d'atteindre les zones de la Syrie qu'elle contrôle encore.

Déjà, les services de renseignement de l'armée syrienne ont entendu des rapports inquiétants d'une demande faite par Daech dans les villes et villages au sud de Hasaka – une ville syrienne contrôlée par les forces du régime et les Kurdes dans le nord du pays – pour installer de nouvelles sources d'électricité et d'eau en prévision d'un afflux des combattants de Daech en provenance de Mossoul. En d'autres termes, si Mossoul tombe, toute l'armée du califat de Daech pourrait être dirigée contre le gouvernement Assad et ses alliés – un scénario qui pourrait provoquer une certaine satisfaction à Washington. Lorsque la ville irakienne de Fallujah est tombée entre les main de l'armée et des milices irakiennes plus tôt cette année, de nombreux combattants de Daech ont immédiatement fui vers la Syrie.

Sayed Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, qui a envoyé des milliers de ses hommes pour combattre (et mourir) dans la lutte contre Daech et Jabhat al-Nusra en Syrie, a déclaré dans un discours marquant les commémorations de l'Achoura la semaine dernière que les Américains « ont l'intention de répéter le complot de Fallujah lorsqu'ils ont ouvert une voie à Daech pour leur permettre de s'échapper vers l'est de la Syrie » et a averti que « le même plan pourrait être mis en oeuvre à Mossoul. » En d'autres termes, une défaite de Daech à Mossoul encouragerait Daech à fuir ver l'ouest pour essayer d'abattre le régime Assad en Syrie.

Ces soupçons n'ont pas vraiment été apaisées par une série de commentaires de généraux américains et de sources militaires américaines au cours ces dernières semaines. Le commandant américain nouvellement nommé dans la région, le Lt Gen Stephen Townsend – à la tête de ce que les États-Unis ont pompeusement appelé « Opération Résolution Inhérente » – a dit que non seulement Mossoul, mais aussi la ville syrienne de Raqqa, seraient capturées « sous son commandement ». Mais qui croit-il va prendre Raqqa ? L'armée syrienne a toujours l'intention de se battre jusqu'à Raqqa par la route militaire de Damas-Alep à ouest de la ville, après une première tentative plus tôt cette année qui a été abandonnée plus pour des raisons politiques que militaires. La Russie semble penser qu'il est préférable de concentrer sa puissance de feu sur d'autres milices, en particulier al-Nosra / al-Qaïda, que à la fois Moscou et Damas considèrent désormais comme beaucoup plus dangereux que Daech.

Tous deux ont remarqué comment Nosra – qui a changé son nom à Jabhat Fateh al-Sham, le “Front de soutien du peuple du Levant”, dans d'effacer ses liens avec Al-Qaïda – est de plus en plus qualifiée par les politiciens et les journalistes occidentaux de « rebelles » [gras par le traducteur qui l'avait effectivement remarqué – NdT], ainsi qu'une pléthore d'autres milices qui combattent le régime syrien. Un général américain non identifié a été cité le mois dernier exprimant sa préoccupation que les forces chiites irakiennes pourraient s'emparer de la ville de Tal Afar, à la frontière irako-syrienne, afin de piéger les combattants de Daech en Irak – et empêcher ainsi leur fuite vers la Syrie. Il a été rapporté que Daech aurait abandonné Tal Afar il y a quelques jours.

Le magazine en ligne Military Times aux États-Unis (qui est, comme on dit, « proche » du Pentagone) a fait valoir que le général Townsend, qui a à peine 5 000 troupes étasuniennes sur le terrain en Irak et l'extrême nord de la Syrie, doit « poursuivre Daech en Syrie, où les Etats-Unis ont peu d'alliés sur place » – c'est le moins que l'on puisse dire – tandis que Townsend lui-même parle d'une « bataille longue et difficile » pour Mossoul. Il a également parlé d'un « siège » de Mossoul. Ce sont les terribles prédictions auxquelles les Syriens ne croient pas.

La propre armée d'Assad, avec ses 65 000 morts dans une guerre qui dure depuis maintenant cinq ans, a déjà été bombardée par les Américains à Deir Ezzor, où au moins 60 soldats syriens ont été tués – Washington a qualifié l'opération d'erreur – et se prépare maintenant à confronter l'énorme afflux de combattants de Daech qui pourrait traverser la frontière après la chute de Mossoul. Nasrallah lui-même y a fait allusion dans son discours. Il a suggéré que si les forces de Daech ne sont pas vaincues par les Irakiens eux-mêmes à Mossoul, alors les Irakiens – sans doute la milice chiite irakienne qui est l'un des fers de lance de l'armée gouvernementale – « seront obligés de se déplacer vers l'est de la Syrie pour combattre le groupe terroriste ».

Compte-tenu de la possibilité que les troupes syriennes et leurs alliés russes pourraient avoir à faire face à ce même groupe, il est peu étonnant qu'ils essaient de conclure leur capture des quartiers est d'Alep – quel que soit le coût en vies humaines – avant la chute de Mossoul.

Robert Fisk

Traduction “encore des pannes de satellites US à prévoir” par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

Source : Le Grand Soir, Robert Fisk, 20-10-2016

Brexit : un nouveau référendum écossais sur l’indépendance en préparation, par Romaric Godin

Brexit : un nouveau référendum écossais sur l'indépendance en préparation, par Romaric Godin

Source : La Tribune, Romaric Godin, 13/10/2016

Nicola Sturgeon, premier ministre écossaise, a annoncé qu'elle lançait un nouveau référendum sur l'indépendance. (Crédits : RUSSELL CHEYNE)

Nicola Sturgeon, premier ministre écossaise, a annoncé qu’elle lançait un nouveau référendum sur l’indépendance. (Crédits : RUSSELL CHEYNE)

La première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé qu’elle déposera la semaine prochaine un projet de second référendum sur l’indépendance la semaine dernière. Mais la situation en Catalogne rend la situation très périlleuse pour l’UE.

C’est un nouveau défi pour la première ministre britannique Theresa May. Devant le congrès du Parti national écossais(SNP), Nicola Sturgeon, cheffe du gouvernement écossais a confirmé qu’un « projet de loi proposant un référendum d’indépendance sera publié pour consultation » la semaine prochaine.  « Je suis déterminée à ce que l’Écosse puisse reconsidérer la question de son indépendance et ce avant que le Royaume-Uni ne quitte l’UE si c’est nécessaire pour protéger les intérêts de notre pays », a-t-elle indiqué. Et, sans attendre le résultat de cette consultation, Nicola Sturgeon a appelé ses troupes à faire campagne pour l’indépendance, tout en mettant en garde contre tout sentiment de trop forte assurance. « Il faudra prouver l’intérêt de l’indépendance et la gagner dans les urnes », a-t-elle terminé.

Cette annonce constitue une réponse à la stratégie de Theresa May de refuser de consulter les parlements régionaux sur les négociations avec l’Union européenne concernant la sortie du Royaume-Uni et de prendre le chemin d’un « Brexit dur » en faisant le choix de prioriser la maîtrise des frontières sur l’accès au marché unique. Pour Nicola Sturgeon, toute cette stratégie est contraire aux intérêts de l’Ecosse qui, le 23 juin, a voté à 62 % en faveur du maintien dans l’UE. Et d’interpeller Theresa May : « l’Ecosse n’a pas choisi d’être dans cette situation – c’est votre parti qui nous y a mis. En 2014, vous nous avez dit que l’Ecosse était un partenaire égal dans le Royaume-Uni. Eh bien, c’est le moment de le prouver  ».

La situation a changé par rapport à 2014

Le 18 septembre 2014, les Écossais avaient, à 55 %, choisi de rester dans le Royaume-Uni. A l’époque, l’Union européenne avait fait campagne en faveur du « non » à l’indépendance, menaçant les partisans du « oui » d’obliger le nouvel Etat à se retrouver exclu de facto en dehors de l’UE, obligé de recommencer la procédure d’adhésion depuis le début. La situation est évidemment désormais très différente. Le Royaume-Uni sortant de l’UE, l’argument n’est plus valide. L’exclusion de l’Ecosse de la procédure de négociation est aussi un argument pour les Nationalistes écossais qui peuvent y voir le retour de la domination des intérêts « anglais » et un retour sur la dévolution des pouvoirs de la fin des années 1990.

Mais Nicola Sturgeon aura fort à faire pour imposer un deuxième référendum. D’abord, parce que les 62 % d’Ecossais qui ont voté contre le Brexit ne voteront pas tous en faveur de l’indépendance. Selon l’institut BMG, ce nouveau référendum reste peu populaire et n’est soutenu que par 38 % des Ecossais, 47 % y étant opposés, même si en cas de “Brexit dur”, le camp des Indépendantistes pourrait progresser. La baisse du prix du pétrole a réduit les ressources écossaises et certains mettent en garde contre le coût économique d’une rupture avec Londres. Les questions qui se posaient en 2014 restent d’actualité, notamment celle de la monnaie de la future Ecosse indépendante. En 2014, ces questions avaient aussi joué en faveur du « non » qui avait été porté principalement par la population la plus âgée de la région. Le Brexit peut changer les lignes, mais sera-ce assez ? Rien n’est moins sûr, notamment parce que l’attitude de l’UE reste équivoque.

L’UE moins enthousiaste vis-à-vis de l’Ecosse

Dans les jours qui ont suivi le 23 juin, la Commission européenne a beaucoup choyé Nicola Sturgeon. Alors que son prédécesseur José Manuel Barroso avait toujours refusé de rencontrer Alex Salmond, le premier ministre écossais avant le référendum de 2014, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne avait reçu chaleureusement Nicola Sturgeon.

Mais, rapidement, on en était resté là. L’idée avancée par Bruxelles d’utiliser l’Ecosse comme un moyen de pression sur Londres en lui proposant un statut particulier, voire en soutenant une adhésion directe en cas de référendum avant la sortie officielle du Royaume-Uni de l’UE, avait fait long feu. Car le cas écossais n’est pas isolé.

Il est observé de très près en Catalogne où la majorité parlementaire est indépendantiste. Le gouvernement espagnol, qui refuse toute autodétermination à la Catalogne, n’entend pas favoriser l’indépendance de l’Ecosse. Car si l’UE soutient le séparatisme à Edimbourg, comment pourrait-il s’opposer au séparatisme à Barcelone ? L’attitude négative de l’Espagne est, du reste, fortement soutenue par la France, terrorisée par un précédent qui pourrait donner des idées aux régionalistes. Dès lors, même en cas d’indépendance, le maintien dans l’UE n’est plus assuré et l’Ecosse pourrait devoir demander son adhésion à l’UE. Dans ces conditions, l’attrait direct de l’indépendance pourrait en être réduit.

Quel référendum ?

De fait, une des questions les plus brûlantes du second référendum écossais sera la méthode. En 2014, le référendum avait fait l’objet d’une longue négociation avec le gouvernement britannique. En octobre 2012, un accord entre Londres et Edimbourg avait permis de mettre en place le cadre du vote qui devait être organisé par le parlement écossais selon le principe d’une seule question simple. Le gouvernement britannique s’engageait à respecter le résultat. L’indépendance en cas de « oui » devait intervenir dans les deux ans suivant le scrutin. La légalité de l’accord avait pu être contestée, mais l’engagement de Londres assurait le fait que le vote aurait un impact. Cette reconnaissance par les autorités britanniques conduisait naturellement les puissances étrangères à reconnaître de facto le résultat du référendum.

Mais cette méthode simple ne semble pas d’actualité aujourd’hui. Le parlement écossais peut-il, de son propre chef, décider d’organiser un référendum sur l’indépendance en se passant de l’accord de Londres ? Cela semble peu probable. Le gouvernement britannique est-il prêt alors à renouveler les accords d’octobre 2012 ? C’est ce que Nicola Sturgeon invite Theresa May à faire ce jeudi 13 octobre. Mais le gouvernement britannique a beaucoup changé, désormais. Le Brexit a provoqué un virage à droite vers un style plus autoritaire. Le magazine de gauche New Stateman titre ce mois-ci sur la « revanche de l’Angleterre ». Il n’est pas certain que l’exécutif britannique accepte comme le précédent d’ouvrir un second front en Ecosse en plus de celui qu’il va devoir mener face à l’UE.

Mais alors ? La situation écossaise pourrait ressembler de plus en plus à celle de la Catalogne. Une majorité indépendantiste serait confrontée à un refus du pouvoir central de reconnaître le droit à l’autodétermination de la région autant que son droit à disposer d’un mot à dire dans la politique étrangère du pays. Dès lors, la seule voie pourrait être pour Edimbourg l’unilatéralité et la rupture avec la légalité britannique. C’est la voie qu’est sur le point de prendre la Catalogne puisque le parlement catalan a validé la semaine dernière une nouvelle feuille de route incluant un référendum d’autodétermination unilatéral durant la deuxième semaine de septembre 2017.

Le jeu entre l’Ecosse et la Catalogne, un casse-tête pour l’Europe ?

Ceci rend encore plus complexe la situation écossaise. Si l’Ecosse emprunte le chemin catalan, Londres et Madrid se retrouveront de facto des alliés de fait face à leurs séparatistes. La France elle-même, si elle poursuit sa politique de refus de toute modification de frontières en Europe occidentale devra refuser toute reconnaissance de l’Ecosse comme de la Catalogne.

Il ne sera pas possible, si les situations sont analogues, d’opérer une distinction entre le cas catalan et celui écossais, sous prétexte que l’un serait favorable à l’UE et pas l’autre. Si l’UE reconnaît une indépendance de l’Ecosse issu d’un référendum unilatéral, alors on ne pourra dénier cette reconnaissance à la Catalogne. De même, il sera difficile de soutenir l’indépendance écossaise ici et de combattre celle de la Catalogne là. Ce sera alors un casse-tête considérable pour les Européens.

Car si l’affaiblissement d’Edimbourg devient la priorité de Madrid et Paris, il faudra faire des concessions à Londres pour démobiliser les tentations indépendantistes écossaises. De plus, il sera alors impossible de tenter d’affaiblir Londres en soutenant l’indépendantisme écossais. Au final, le référendum de Nicola Sturgeon pourrait devenir un atout pour les Britanniques dans le cadre des négociations avec le Brexit. C’est pourquoi Londres n’a pas d’intérêt à l’accepter dans l’immédiat. Le grain de sable écossais pourrait donc entraver l’objectif actuel de la France et de l’Allemagne qui cherchent à faire du Brexit une leçon pour les Eurosceptiques français. C’est dire si l’annonce de Nicola Sturgeon rend la situation complexe. Et si ce n’est pas alors une bonne nouvelle pour les dirigeants européens.

Source : La Tribune, Romaric Godin, 13/10/2016

[Vidéo] Privés de savoir ?

[Vidéo] Privés de savoir ?

Intéressant sujet, auquel je suis souvent confronté…

Source, Youtube, #Datagueule, 17-10-2016

savoir

Dans le monde de la recherche scientifique, publier ses travaux est un passage obligé. Cela permet aux chercheuses et chercheurs de faire connaître leur travail mais aussi d’être identifié par leurs pairs et pourquoi pas d’obtenir un poste, à condition d’être publié dans les bonnes revues. Sauf que cette mécanique de publication – qui permettait à la base de faire circuler le savoir – est devenue une vraie chasse gardée économique : celle des éditeurs scientifiques. Quelques grands noms comme le neerlandais Elsevier ou le groupe Springer/Nature se partagent un marché juteux et privatisent au passage des travaux scientifiques la plupart du temps financés par des fonds publics.

Source, Youtube, #Datagueule, 17-10-2016

À Jacques Julliard, l’oligarchie reconnaissante – Acrimed …

À Jacques Julliard, l'oligarchie reconnaissante – Acrimed …

05Source : ACRIMED, Denis Souchon, 07-10-2016

b_1_q_0_p_0

« C'est avec des hochets qu'on récompense les éditocrates. »

François Hollande remet la cravate de commandeur de la Légion d'honneur au subversif auteur de La Faute aux élites [1], suite à la promotion du 14 juillet dernier, qui élève par la même occasion Alain Duhamel au rang de grand officier. Pour services rendus – mais à qui ?

Si l'on considère qu'on peut évaluer le capital social d'un individu à partir de la composition d'un groupe d'individus qu'il peut rassembler dans une circonstance particulière, alors on conclura de la cérémonie de remise à Jacques Julliard de sa dernière récompense officielle que cet « intellectuel » médiatique a réussi une belle carrière au service des dominants. Décoré le 3 octobre 2016 par le président de la République, cet éditorialiste de Marianne et du Figaro avait convié ses amis issus de différents secteurs du champ du pouvoir.

Voici, par ordre d'apparition dans le compte rendu de ce raout fait par Raphaëlle Bacqué, « grand reporter » au Monde [2], celles et ceux qui en célébrant Jacques Julliard célèbrent une certaine idée de « l'indépendance » de la presse à l'égard des pouvoirs. Une indépendance si sûre d'elle-même qu'elle ne craint ni le mélange des genres ni la connivence.

– Edmond Maire, ancien patron de la CFDT de 1971 à 1988 [3] qui a participé en 2008 à un livre d'hommage à Jacques Julliard [4].

– Jack Lang, dans son propre rôle (d'ex-ministre de la culture et de la communication).

– Pierre Nora, fondateur de la revue Le Débat, éditeur chez Gallimard, directeur d'études à l'EHESS comme Jacques Julliard, et ayant appartenu, toujours comme Jacques Julliard, à la Fondation Saint-Simon [5].

– Jean-Noël Jeanneney, producteur de l'émission « Concordance des temps » sur France Culture, ancien secrétaire d'État, ancien président de Radio France, ancien président de la Bibliothèque nationale de France… et co-auteur en 1979 avec Jacques Julliard de « Le Monde » de Beuve-Méry, paru au Seuil, une maison d'édition où Jacques Julliard fut directeur de collection et dont Jean-Noël Jeanneney fut membre du conseil d'administration [6].

– Mona Ozouf, longtemps collaboratrice au Nouvel Observateur comme… Jacques Julliard.

– « Les patrons de Libération et de Marianne devisent avec celui du Figaro », nous apprend Raphaëlle Bacqué. Comment ne pas reconnaître Laurent Joffrin dont la route croisa celle de Jacques Julliard au Nouvel Observateuret à la Fondation Saint-Simon ? Et comment ne pas être touché par la présence des actuels employeurs du décoré, qui croient manifestement aux bienfaits du travail des seniors (Jacques Julliard a 83 ans) ?

– Jean d'Ormesson, dont Jacques Julliard a fait l'éloge dans le numéro du Figaro daté du jour même de la remise de la breloque : « Passer d'Alfred de Musset à Jean d'Ormesson n'exige aucune transition particulière. C'est la même liberté de ton, la même gaieté d'écriture. Mais il y a plus de tohu-bohu chez Jean que chez Alfred. » Et tous deux sont désormais disponibles dans la « Bibliothèque de la Pléiade », aux éditions Gallimard [7].

– Manuel Valls, le mari d'Anne Gravoin.

– Alain Finkielkraut, ce « philosophe »-médiatique-indépassable (dans son genre), qui co-signa avec Jacques Julliard en 1995 la pétition « Esprit » de soutien au plan Juppé de destruction de la sécurité sociale, et qui invite régulièrement le nouveau commandeur de la Légion d'honneur dans « son » émission « Répliques » sur France Culture [8].

– Luc Ferry, ancien ministre de l'Éducation de Jean-Pierre Raffarin et « philosophe »-médiatique-insurpassable (dans son genre), qui fut membre, comme Jacques Julliard, de la Fondation Saint-Simon, et avec lequel il forma sur LCI un duo mythique de débatteurs d'accord sur tout et opposés sur rien, comme le montrait une savoureuse séquence du film Les Nouveaux Chiens de garde.

Comment expliquer la présence de ces dominants multi-positionnés à cette cérémonie d'hommage à Jacques Julliard ? C'est très simple, il suffit d'appliquer à ce dernier ce qu'il écrit lui-même à propos de Jean d'Ormesson dans Le Figaro du 3 octobre 2016 : « Au fond, [il] mange à beaucoup de râteliers, mais il les choisit bien. »

Le cocktail en l'honneur de Jacques Julliard analysé ci-dessus est certes anecdotique, mais il est exemplaire. Et s'il est dérisoire, il n'est pas insignifiant. Tous les invités de cet éditocrate ont été et seront célébrés, selon des modalités similaires, à l'occasion d'« événements » médiatico-mondains (entrée d'Alain Finkielkraut à l'Académie française, entrée de Jean d'Ormesson dans la « Pléiade », parution du dernier opus de Luc Ferry, colloque consacré à Mona Ozouf, etc., etc.).

Ces pratiques d'auto-célébration ritualisées et continues sont l'un des outils d'intégration et de renforcement de l'entre-soi des dominants – et, apprivoisant ses chefferies, l'un des symptômes, sinon des vecteurs, de l'asservissement du « quatrième pouvoir » au pouvoir politico-économique.
Denis Souchon

Source : ACRIMED, Denis Souchon, 07-10-2016