dimanche 24 avril 2016

Merci Bernie Sanders !

Merci Bernie Sanders !




Grande divergence des deux côtés de l'Atlantique

Il est stupéfiant de voir le grand écart entre les Etats-Unis et les pays européens. Il semble que la grande crise de 2008 a produit une véritable prise de conscience des limites du laisser-faire, même si l'émergence des Tea Party avait pu faire craindre à la seule victoire de la vision ultralibérale des choses. La victoire de Bill de Blasio à New York avait déjà montré que les citoyens pouvaient vouloir autre chose des démocrates que ces centristes si proches des Républicains. Le débat sur le salaire minimum dans quelques Etats est l'exemple qui montre que les Etats-Unis sont travaillés par les inégalités. C'est ce qui explique le succès de Bernie Sanders, qui a su canaliser les aspirations d'une jeunesse étasunienne dont une part grandissante semble vouioir se détourner du laisser-faire et du laisser-passer.

Parce qu'il a su incarner ces aspirations, il faut remercier le candidat aux primaires, qui montre une voie qui sera peut-être gagnante prochainement. Quel contraste avec nos pays européens, où, ce qui fait office de gauche converge de plus en plus économiquement avec la droite, jusqu'à Syriza en Grèce, qui a renoncé à ses promesses pour les yeux d'une construction européenne qui l'envoute au-délà du raisonnable et même de l'humain et de la démocratie. En France, le PS a dépassé l'UMP par la droite, poussant les roseaux dérisoires qui se disent républicains à épouser des idées toujours plus extrêmes. On peut se rassurer en se disant que notre temps viendra, et que le décalage vient du fait que les Etats-Unis sont allés beaucoup plus dans l'ultralibéralisme, sur les inégalités, l'éducation ou la santé.


Merci donc à Bernie Sanders de rappeler à des pays européens dont les citoyens semblent attirer dans le piège ultralibéral, que dans la patrie de l'ultralibéralisme, une prise de conscience commence à grandir. Merci d'être cette petite lumière d'espoir qui nous donne du courage alors que notre société semble partir dans le mur et accélérer, sans se poser la moindre question.

PIB en parité de pouvoir d’achat : quand l’instrument de mesure trahit les rêves secrets du FMI 2/2 (billet invité)

PIB en parité de pouvoir d'achat : quand l'instrument de mesure trahit les rêves secrets du FMI 2/2 (billet invité)




Pourquoi « l'idéal famélique » n'est pas seulement éthiquement condamnable mais économiquement défaillant

Au-delà de sa faiblesse éthique, cette nouvelle vision est économiquement fausse et inefficace. Elle souffre – comme tous les raisonnements néo-libéraux – d'une myopie totale et d'une incapacité à anticiper. Les soubresauts et rechutes des BRICS, dont les résultats ne sont pas ceux attendus, en témoignent. L'instabilité qu'ils connaissent et les crises qui s'y succèdent à grande vitesse suggèrent quel est le raisonnement juste.

Tant qu'à raisonner de façon systémique, nos Diafoirus ont oublié que trois facteurs et non deux définissent la performance globale d'un système : la puissance, la légèreté et le troisième qu'ils ont omis : la robustesse.

Si un système est très efficace mais qu'il ne cesse de tomber en panne, ou de sortir de la route, occasionnant au passage des dégâts croissants pour l'appareillage, il ne peut être qualifié de performant. Le bon économiste connaît cet arbitrage classique entre efficacité et robustesse, deux termes contradictoires qu'il convient de concilier de façon équilibrée pour atteindre la performance. 

Le modèle économique du FMI – et d'ailleurs celui de l'ensemble des néo-libéraux – est intrinsèquement instable, avec une fragilité croissante. Cela se vérifie aussi bien dans le domaine financier par la multiplication des bulles spéculatives que dans la mise en œuvre du développement économique des BRICS.

Le « lean management » a ainsi engrangé échec sur échec dans les dernières années. Un exemple saillant est celui des « call-center », de tous les dispositifs d'assistance au client dans les sociétés de service. Le lean management a aminci les dispositifs de relation client jusqu'à en faire le minimum. Il s'en est suivi non seulement un service client déplorable et déshumanisé  mais surtout incapable de faire face au moindre imprévu.

Après passage au « lean management », les équipes faméliques de support au client ne savent traiter que le cas nominal, celui où tout se passe bien, dans les limites prévues. Toute erreur de procédure, qui nécessite de revenir quelques étapes en arrière, est rendue impossible. La mécanisation et l'anonymisation croissantes nécessitent des efforts colossaux pour de tels retours arrière. 

Le pauvre client moyen se retrouve généralement pris entre les mâchoires de tels dispositifs, prisonnier de l'anonymat qui dresse un écran à l'avantage des sociétés. Les individus paient des préjudices parfois très graves, devant finalement supporter les effets du « lean management », enfonçant les particuliers dans la précarité et l'inquiétude, selon une dissymétrie de rapport de force qui devient écrasante. Et le néo-libéralisme parle sans cesse de « CRM », qualité client », mise en valeur de l'individu …

La réduction des coûts comme seul principe, sans qu'il soit mis en équilibre avec une qualité de service préservée, aboutit à ce genre d'absurdité : l'on finit pas laisser des lacunes béantes dans un processus industriel ou de service, pour économiser quelques centimes. Les échecs colossaux de l'offshoring dans la plupart des grands projets informatiques en sont une autre illustration.

L'équilibre à trouver entre compétitivité-prix et compétitivité-qualité, intrinsèquement contradictoires, est pourtant un classique de l'économie. Qu'importe, la plupart des cabinets de conseil grassement payés continueront de ne prôner que des solutions simplistes de réduction des coûts sans aucune connaissance approfondie des processus industriels ou de service sur lesquels il faudrait s'appuyer, sacrifiant cyniquement le simple individu au passage.

Proposition d'un indicateur du PIB non simpliste

Le troisième terme oublié dans l'indicateur de calcul du PIB est celui de la capacité potentielle d'innovation. La richesse immédiate n'est pas tout, il est nécessaire de savoir si un pays va prendre un temps d'avance sur les secteurs innovants de l'économie, s'il a préparé ses capacités pour le faire.

Il n'est pas facile de trouver une mesure quantitative de ce facteur. Mais l'on sait que les efforts d'éducation, de santé, de transport public, de police, de retraite, de soutien au monde associatif multiplient les opportunités de chaque individu à prendre des initiatives.

L'on gagne peut être une seule bataille désespérée avec des faméliques en condition de survie, l'on ne déploie pas une stratégie économique. La plupart des pays de l'Asie de l'Est – Corée et Japon en tête – maintiennent un coût de la vie assez élevé, corrélatif de structures publiques importantes. 

Selon la nouvelle mesure du FMI ils perdent ainsi en compétitivité, pourtant ce sont eux qui parviennent à défier les économies occidentales sur les secteurs de l'innovation. Même la Chine qui possède encore un niveau de vie assez faible du fait de son ancrage encore important dans un modèle social ancestral, s'engage sur un modèle d'infrastructures publiques qui le fera monter.

Voir par exemple l'investissement du gouvernement chinois dans le Maglev, l'une des premières lignes de train à sustentation magnétique au monde. La Russie ne s'engage pas non plus sur les nouveaux standards du FMI et résiste bien mieux que ne le fait l'Europe à l'hégémonie digitale des USA, en ayant développé Yandex, un moteur de recherche au moins aussi performant que Google et VKontakte, réseau social bien plus utilisé que Facebook en Russie.

Ces pays ont compris que des standards élevés d'éducation, de transport et de santé restaient des clés primordiales de la compétitivité d'un pays. Ils élèvent globalement le coût de la vie, mais permettent de garder l'initiative dans la course aux innovations.

Le discours néo-libéral se veut souvent à la pointe de la modernité. Se rend-il compte que son nouvel idéal famélique est le fait de mentalités arriérées et dépassées ? Les thuriféraires de la mondialisation heureuse n'ont généralement en tête qu'une baisse sans limite des coûts de production, masquant une idée aussi univoque et simpliste derrière des modèles prétendument savants. Ils en sont restés à des industries anciennes, dans lesquelles le coût marginal de production était la clef, débouchant vers des délocalisations de plus en plus sauvages, allant jusqu'à des violations de flagrantes de la légalité et de l'éthique, telles que le travail des enfants sur lequel ils ferment les yeux.

La plupart des nouveaux secteurs économiques basculent sur un modèle dans lequel les coûts marginaux de production et de distribution sont faibles, voire nuls. Même des industries lourdes telles que l'automobile changent leurs modes de production à tel point que les coûts se concentrent de plus en plus en amont, dans l'effort de conception. La guerre économique est ainsi de plus en plus une guerre de la connaissance.

Dans ces conditions, ce ne sont pas les pays dont le faible coût de la vie n'est qu'une incidence de la mauvaise qualité de vie qui tirent leur épingle du jeu. Mais ceux qui articulent intelligemment puissance publique et privée pour que la première serve de réserve de capacités à la seconde. Un famélique n'a « plus rien sous le pied ». 

L'art économique moderne consiste à équilibrer finement un triangle de contraintes contradictoires : puissance de la production instantanée, faibles coûts de structure, importantes capacités d'innovation permettant de changer de cap rapidement. Les néo-libéraux, parce qu'ils s'en remettent aux seuls ratios financiers, n'ont qu'une obsession de la baisse des coûts qui tient de la pathologie mortifère.

Un véritable indicateur corrigé du PIB intégrerait non seulement la PPA, mais un facteur important de capacité d'innovation. Les pays de l'Asie de l'Est ainsi que la Russie auraient déjà gagné de nouvelles places au classement avec ce mode de calcul. 


Mais il est dérangeant d'admettre qu'ils maintiennent un haut niveau d'infrastructures publiques : a contrario des charlataneries austéritaires du FMI, ils savent que soigner l'éducation, la bonne santé et la sécurité de leurs citoyens est le premier facteur d'opportunités économiques, en n'hésitant pas à rester dans des standards très élevés.

Uber commande 100.000 voitures semi-autonomes… pour se passer des chauffeurs ?

Uber commande 100.000 voitures semi-autonomes… pour se passer des chauffeurs ?

C’est beau le progrès, mais on va faire comment pour les emplois – that is the question… ?

Uber signe une méga-commande avec Mercedes … pour se passer des chauffeurs ? Par Jonathan Chelet

Source : Capital, Jonathan Chalet, 22-03/2016

© Mercedes Tous droits réservés

Uber aurait commandé 100.000 voitures semi-autonomes à Mercedes, selon le magazine allemand Manager Magazin. Un contrat à long-terme estimé à 10 milliards de dollars. L'absence de chauffeurs permettrait au service de VTC de casser les prix et d'éviter les ennuis juridiques mais pas seulement…

C'est peut-être la plus grosse commande de l'histoire de Mercedes. Selon le magazine allemand Manager Magazin, le service de VTC Uber a commandé 100.000 Mercedes Classe S au constructeur automobile allemand Daimler. A plus de 90.000 euros pièce, ce méga-contrat à long terme (jusqu'en 2020) est estimé à 10 milliards d'euros par le magazine.

Une voiture ultra-moderne et semi autonome

Uber n'a pas choisi n'importe quelle Mercedes. La Mercedes-Benz Classe S est le modèle le plus confortable et le plus moderne du constructeur de Stuttgart. En effet, depuis son lancement, cette limousine a toujours intégré les dernières technologies inventées par Mercedes comme l’ABS, l'Airbag ou encore l’ESP. Les tout derniers modèles de Classe S commandés seraient dotés du système “Intelligent Drive” de Mercedes qui rend la luxueuse voiture semi-autonome.

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Le système d'aide développé par Mercedes permet, par exemple, de respecter les distances de sécurité sur route et de suivre les véhicules qui précèdent. En d'autres termes, plus besoin de freiner ou d'accélérer, y compris dans les virages. La voiture lit aussi les panneaux, ajuste automatiquement sa vitesse, et freine en l'absence de réaction du conducteur.

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Si le pilotage de la Classe S est, pour l'instant, seulement semi-automatique, on peut imaginer que les voitures pourront conduire toutes seules dans quelques années (après une simple mise à jour comme le promet Tesla). Dans un premier temps, ces technologies permettront d'aider les chauffeurs et d'optimiser les courses mais à long terme, Uber ne cache pas vouloir développer sa propre technologie de voiture autonome.

Rendre le taxi encore moins cher

D'abord, avec des taxis autonomes, Uber réaliserait d'incroyables économies. Aujourd'hui, les chauffeurs récupèrent 75% du prix de la course. Le service pourrait alors baisser drastiquement ses prix tout en augmentant ses marges. Uber éviterait aussi les nombreuses difficultés juridiques qu'il rencontre presque partout dans le monde sur le statut de ses chauffeurs. A San Francisco, la ville de son siège, les conducteurs Uber doivent, par exemple, être considérés comme des salariés à la suite d'un procès.

Malgré son jeune âge, la start-up, fondée en 2009, est la société non cotée la plus valorisée au monde selon Forbes (62 milliards de dollars). Elle a donc les moyens de voir beaucoup plus loin : elle veut « uberiser » les transports en ville. En commençant par sortir les chauffeurs des voitures.

Et l’entreprise investit déjà dans cette optique. En 2015, Uber a racheté plusieurs sociétés de cartographie et financé deux universités américaines travaillant sur des systèmes de caméras et de capteurs indispensables aux voitures autonomes.

Une flotte totalement autonome en 2030

Le fondateur, Travis Kalanick, a déclaré vouloir une flotte totalement autonome en 2030. Des études montrent que le service de VTC sera alors si répandu et peu cher qu'il n'y aura plus d'intérêt à posséder une voiture !

Une étude de l'université de Colombia a calculé qu'avec seulement 9.000 voitures autonomes, Uber pourrait remplacer tous les taxis de New-York, avec un temps d'attente de 36 secondes pour un coût de seulement 30 centimes par kilomètre.

De son côté, la banque Barclays prédit qu'un taxi autonome pourrait remplacer neuf véhicules, ce qui aurait pour conséquence de faire plonger les ventes de voitures particulières de 40% sur les 25 prochaines années. Sauf peut-être pour les fournisseurs de belles berlines noires comme Mercedes…

Une telle commande pourrait donc marquer une étape cruciale dans la digitalisation de l'industrie automobile mais elle signifierait aussi un changement total du modèle d'Uber, qui repose aujourd'hui uniquement sur son logiciel : les chauffeurs utilisent et entretiennent leur propre véhicule, à leur charge. Que va donc devenir Uber dans 10 ans ?

Interrogé par Capital, la direction d’Uber France a démenti l’information du magazine allemand.

Jonathan Chelet

Source : Capital, Jonathan Chalet, 22-03/2016

[GEAB] Retour du souverainisme national : Vers un nouveau baroud d’honneur des États-nations ?

[GEAB] Retour du souverainisme national : Vers un nouveau baroud d'honneur des États-nations ?

Source : Laboratoire Européen d’Anticipation Politique, avril 2016.

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La crise systémique globale compose depuis bientôt 10 ans un impressionnant « canon »[1]symphonique où crise financière, crise économique, crise sociale, crise politique, crise idéologique et crise géopolitique, toutes de nature globale, jouent des lignes mélodiques semblables mais s'enchaînant de manière différée.

Nous le disons depuis de nombreux mois désormais : c'est l'aspect politique de la crise qui domine actuellement l'agenda global de façon impressionnante et très préoccupante. L'affaiblissement des Etats sous le coup de ces crises politique, combiné aux chocs géopolitiques ou économiques auxquels sont exposés ces Etats, aboutit actuellement à un repli national qui n'augure rien de bon pour la démocratie sur le plan intérieur ni pour la paix sur le plan international. Tout ceci, nous l'avons déjà vu en détail. Mais il s'agit de bien comprendre les caractéristiques de ce repli national multidirectionnel.

Crises politiques en série et fragilisation des états, dans un premier temps

Le cas le plus emblématique actuellement de cette crise politique nous est fourni par le Brésil et cette deuxième tentative des classes politiques du pays de destituer leur présidente démocratiquement élue[2]. Mais ce cas de figure, s'il touche désormais des pays modernes et de taille et d'importance globales, est loin d'être isolé. Quasi-simultanément, une tentative de destitution, finalement avortée, a touché Jacob Zuma, le président sud-africain[3]. Auparavant, bien que plus populaires comme dynamiques, nous avons assisté à des remises en question violentes en Turquie envers Erdogan[4] ou en Russie envers Poutine[5]. Bien entendu, le cas Ianoukivitch[6], en Ukraine, est à mettre dans cette même catégorie des destitutions ou tentatives de destitutions de chefs d'état élus. Même l'Europe a son exemple avec l'Italie, pays dirigé par un chef de gouvernement non élu depuis la démission contrainte d'Enrico Letta en 2014[7] (bien peu liée à une quelconque demande populaire, celle-ci). Bien entendu, toutes ces perturbations trouvent leur modèle dans les printemps arabes, même s'il est intéressant de remarquer que, au fil du temps,  les dirigeants sont expulsés dans le cadre de systèmes démocratiques de moins en moins contestables.

De manière générale, cette tendance est  à relier à l'impératif de transparence qu'impose désormais internet et à celui, également issu de la révolution internet, de réinvention de nouvelles méthodes démocratiques que nous relevons souvent dans ces pages. Indéniablement, à l'ère d'internet et des tissus sociaux globalisés et ultra-connectés, l'ancien système de validation démocratique des dirigeants politiques par élections périodiques ne suffit plus à créer une légitimité suffisante pour gouverner. De nombreux intellectuels travaillent à la réinvention des outils de la légitimation démocratique du politique, mais à ce stade, ce que les citoyens voient de ce travail n'est pas très impressionnant, consistant essentiellement en l'apparition de nouveaux partis, en reversements de dirigeants élus, et en referenda sans effet[8]. La réforme attendue sur cette question majeure est infiniment plus profonde.

Durcissement des états et abandon des principes d'ouverture et de démocratie, dans un deuxième temps

Or en l'absence de solutions, les déstabilisations politiques de plus en plus importantes auxquelles nous assistons fournissent les conditions idéales pour le durcissement des Etats, l'abandon des principes démocratiques et la mise au pas, par des intérêts autochtones ou non, des collectifs nationaux. Entre mise sous tutelle étrangère et nationalisme bon teint, partout où ces bouleversements au sommet des pyramides politiques ont lieu, les peuples ne vont pas avoir la priorité sur le débat public dans les années à venir.
Coté nationalisme, nous avons les exemples de Poutine et d'Erdogan, dirigeants endurcis par les crises qui les ont frappés. Coté mise sous tutelle, nous avons l'Ukraine, l'Egypte,…

Amérique du Sud : mise sous tutelle US ou entrée dans le XXIème siècle ?

Pour ce qui est du Brésil, nous avons anticipé il y a au moins un an dans ces pages que l'Amérique du Sud, après s'être débarrassée de ses dictatures militaires à la fin du XXème siècle, pourrait aussi avoir à tourner la page sur les révolutions populaires avant de pouvoir regarder l'avenir sereinement. Bien sûr, on est en droit de s'inquiéter d'un retour de la main-mise des Etats-Unis sur le sous-continent dans les chocs affectant les Cristina Fernandez en Argentine[9], les Dilma Rousseff au Brésil, les Nicola Maduro au Venezuela[10]… Mais tous ces politiques ont pour caractéristique d'être les héritiers de ces gauches révolutionnaires au passé indiscutablement glorieux, mais également ancré dans une histoire désormais anachronique.

Or, leurs pays ne parviendront pas à prendre la place qui leur revient dans le monde de demain tant que cette filiation pourra être utilisée contre eux. Lorsque Dilma Rousseff, en toute modernité, œuvre au renforcement du MERCOSUR ou à la contribution du Brésil à la réforme de la gouvernance mondiale via les BRICS, il est trop facile pour certains de mettre cela sur le compte d'un anti-américanisme primaire.

Alors bien sûr, dans un premier temps, les changements de régime dans ces pays vont créer de l'incertitude et un sentiment de retour en arrière, en partie justifié d'ailleurs. Mais l'Amérique d'aujourd'hui et celle des années 50 n'ont aucune mesure commune. La Chine n'est pas près de rentrer chez elle ni Internet de disparaître durablement. Et le durcissement politique que vont connaître ces pays sera équivalent à celui que tout le monde va expérimenter dans les prochaines années. Les Macri et autres Temer[11], certes amis de la finance et des Américains, auront vite fait de s'apercevoir que leurs sponsors ont les poches et la tête plus vides qu'ils croient. L'exemple italien est éloquent de ce point de vue : Matteo Renzi, mis au pouvoir en pleine crise euro-russe et très certainement poussé par des intérêts transatlantiques, a tôt fait de devenir l'un des principaux critiques des sanctions contre la Russie[12].

Iran : Vers un sort identique ?

Cela dit, ce durcissement des systèmes politiques en réaction aux risques de désordre véhiculés par les innombrables crises frappant tout le monde, n'est pas fait pour rassurer. Voici un exemple d'une remise en question politique qui aurait des conséquences dramatiques. En Iran, le dirigeant réformiste qu'est Rouhani (qui a connu en février une nouvelle victoire électorale[13]), pourrait ne pas être aussi solide en fait. Il surfe actuellement sur le succès de la levée des sanctions internationales et les perspectives d'ouverture qui s'offrent enfin à cette grande puissance. Cela dit, les lenteurs d'application de la levée effective des sanctions de la part des Etats-Unis[14] font monter en Iran un sentiment de trahison. Or, les ultra-conservateurs n'ont pas disparu du pays. Si les succès de Rouhani en matière d'ouverture économique du pays font décliner leur influence, il ne faudrait pas que l'attitude des Etats-Unis fasse perdre la face au camp réformiste et créé un regain d'influence du camp conservateur. Inutile de préciser que ce sont exactement là les circonstances qui autoriseraient Israël, l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis à attaquer l'Iran, à la rescousse duquel viendraient la Russie, l'Inde et la Chine, déclenchant probablement un effet domino des plus dramatiques pour le Moyen-Orient et bien au-delà. Si l'Amérique d'Obama a prouvé qu'elle était capable de comprendre qu'il fallait éviter ce genre d'erreur, celle d'une Clinton ou d'un Cruz pourrait bien avoir cette bêtise.

Europe : Super-état ou espace d'harmonisation de politiques nationales ?

Un dernier mot sur l'Europe qui elle aussi se barricade graduellement derrière ses frontières, ses certitudes, et le modèle national qu'elle a inventé. Cela dit, dans ce cas particulier, le recours aux outils « durs » de la souveraineté (armée, police, frontières) se mobilise à deux niveaux, le niveau national et le niveau supra-national européen, en un mélange d'alliance objective et de lutte entre les deux étages du système politique unique européen. Et le continent oscille entre deux évolutions :

– l'une d'elle consiste à transférer les outils de la souveraineté au niveau européen, mettant en perspective l'émergence d'un super-état qui aura tous les attributs nécessaires pour prendre sa part à la confrontation globale qui se dessine peu à peu

– mais l'autre est beaucoup plus intéressante et réellement à l'œuvre également : le niveau européen assume en partie le rôle de gardien des valeurs européennes (celles d'après 1945, espérons-le) tout en laissant la main aux niveaux nationaux qu'elle s'attache à coordonner entre eux. Par exemple :

. dans le cas des banques italiennes, l'Europe a simplement produit une règle, légitime et compréhensible de surcroît, consistant à interdire les aides d'état au secteur bancaire[15]. Puis elle laisse les pays se débrouiller avec ça. C'est ainsi que l'Italie a mis en place un fond de sauvetage abondé par le secteur bancaire lui-même et non sur deniers publics[16]

. sur la question des frontières, les parlementaires européens proposent actuellement que les nouvelles forces douanières soient sous contrôle du Conseil de l'UE (Etats-membres) et non de la Commission ; cela dit, le niveau européen légifère en autorisant le voisin d'un pays qui déciderait de ne pas fermer sa frontière à recréer la sienne[17]

. en matière de pollution, les échecs constatés en Mer Baltique justifient aujourd'hui un rapport incendiaire de la Cour des Comptes européenne mettant la pression sur les états riverains à appliquer les décisions communes[18]

Dans les trois cas, l'Europe produit les orientations stratégiques et les règles/lois, et les Etats-membres utilisent leurs outils de souveraineté pour les appliquer. Aux deux bouts de cette chaîne de gouvernance, il y  des chantiers : d'un côté, le renforcement de l'autorité européenne en matçère d'application des règles ; et, de l'autre, l'invention du mécanisme de légitimation démocratique des orientations stratégiques décidées par le niveau européen, une fonction essentielle que le Parlement européen en l'état actuel ne parvient pas à remplir.

Dans le premier cas, on voit se mettre en place une Europe qui s'accapare les outils nationaux de la souveraineté et échoue dans son projet originel d'invention d'un nouveau modèle politique. Dans l'autre, la voie s'ouvre vers une Europe fondée sur ses Etats et responsable de leur mise en cohérence (qui n'autorise pas pour autant à faire l'économie de la démocratisation européenne).

Nous l'avons toujours dit, la voie que choisira l'Europe influencera celle que prendra le monde, notamment sur l'aspect des risques de conflictualisation globale. A ce jour, notre équipe estime que le niveau national est le plus inquiétant (montée de mouvements xénophobes, mise en berne de la démocratie, augmentation des budgets militaires,…) et que le niveau européen contribuerait plutôt, quant à lui, à maintenir le cap des principes fondateurs[19].

Monde multipolaire : D'un monde composé de grandes régions intégrées à un monde de super-puissances nationales

Mais en dehors de l'Europe dont le processus d'intégration régionale, malgré son échec sur la dimension politique, est le plus avancé au monde, l'espoir d'un monde multipolaire fondé sur de grandes régions intégrant tout le monde, est en train de disparaître sous nos yeux. On voit bien un monde multipolaire émerger mais il est composé de super-Etats menant des politiques régionales de plus en plus clairement hégémoniques :

. les Etats-Unis, bien sûr, tentant de reprendre le contrôle de ce qu'ils considèrent comme leurs deux back-yards, l'Europe et l'Amérique du Sud ;

. l'Europe, aussi en fait, en tous cas une certaine Europe qui rêve d'une gigantesque zone d'influence constituée de pays faisant allégeance et s'offrant aux entreprises d'Europe occidentale en échange de libéralisation des visas… et de promesses d'intégration éternellement déçues (Géorgie, Turquie, Ukraine….)[20] ;

. la Russie inévitablement, qui se bat pour maintenir sa sphère d'influence historique en Europe orientale, dans les Balkans, le Caucase et les républiques turcophones – dans le but notamment de repousser le plus loin possible l'encerclement auquel procède inexorablement l'OTAN depuis la chute du Mur ;

. la Chine (comme on le verra plus loin dans ce numéro de GEAB), qui s'installe dans le monde et a elle aussi besoin d'établir sa zone de sécurité autour d'elle et d'assurer les routes nécessaires à l'approvisionnement de son milliard et demi de citoyens ;

. l'Arabie Saoudite qui, en dehors des radars, avance ses pions depuis de nombreuses années, ayant transformé les principautés du Golfe en zones franches et ayant étendu, à coups de pétro-dollars, son influence idéologique dans tout le pauvre monde arabe qui ne les aime pas plus pour autant et dont les tissus sociaux souffrent considérablement de cette polarisation entre modernité occidentale et archaïsme saoudien, choix dans lequel les aspirations authentiques peinent à trouver leur place[21] ;

. l'Afrique du Sud, à son échelle, présente également des caractéristiques hégémoniques, bien peu repérées dans nos médias mais réelles et documentées[22].

D'un renforcement du nationalisme au retour des idéologies

Ce renforcement de pôles nationaux, au lieu de pôles régionaux, s'accompagne d'une idéologisation croissante de chacun de ces méga-acteurs, annonciatrice de la prochaine dimension de la crise systémique globale, qui pointe déjà son nez : la crise idéologique.

Le monde « multi-giga-pôles-nationaux » se retranche aussi graduellement derrière ses spécificités culturelles en un mouvement de rejet complet du modèle dominant occidental auquel la planète entière a dû faire allégeance pendant des décennies. Désormais la Russie revendique la légitimité de son modèle de leadership, l'Arabie Saoudite son modèle religieux, les Etats-Unis présentent une version du modèle occidental de plus en plus divergente de l'acceptation habituelle, la Chine élabore son modèle spécifique ancré dans 3000 ans d'histoire, et l'Europe, l'Europe… continue à penser ses valeurs universelles et indépassables, parangon du Bien, oubliant bien facilement l'inquisition et le nazisme.

On le voit, l'émergence de super-états aux intérêts désormais ouvertement en compétition et construisant des idéologies polarisantes n'annonce rien de bon, inutile d'élaborer là-dessus. Le jeu des postures agressives et de retranchement est lancé depuis 2014 et la crise euro-russe, toujours non résolue. Les camps ne dialoguent plus. Il est par exemple inconcevable que les négociations en cours entre les Balkans et l'UE, notamment avec la Serbie, continue à se faire en bilatéral et non en invitant la Russie à la table, faisant courir à cette région le risque d'un embrasement à tout moment.

Nouvelle gouvernance mondiale : Des raisons d'espérer tout de même

En 2014, le monde a pris le mauvais aiguillage. Il reste néanmoins des moyens de canaliser les évolutions dans des directions moins effrayantes. Tout va dépendre de la capacité de ces Etats et super-Etats à travailler ensemble, à reconstituer des enceintes de dialogue et de coopération.

Nous avons souvent parlé dans ces pages du travail de la Chine et des BRICS en matière de réforme de la gouvernance mondiale.

Actuellement, notre équipe met beaucoup d'espoir dans la conférence des pays producteurs de pétrole qui doit avoir lieu le 17 avril[23], destinée à mettre d'accord 17 pays sur un ralentissement de la production. Cette conférence va mettre autour de la table des pays aussi peu amis que possible : Russie, Arabie Saoudite, Venezuela, Iran, Mexico[24]… Pour éviter une conflagration générale à l'horizon 2020, le monde multipolaire doit acter de ses différences, reconnaître la légitimité des contraintes de chacun et chercher les terrains d'entente. Le succès ou non de la conférence de Doha incitera à l'optimisme ou au pessimisme sur le potentiel de réinvention de nouveaux mécanismes de gouvernance mondiale. A suivre donc…

Guerre ou paix, le pivot US

En effet, les Etats-Unis sont opposés à cette conférence et souhaitent la voir échouer. Il faut d'ailleurs se demander pourquoi un pays prétendument producteur de pétrole peut ne pas souhaiter le succès d'une telle initiative[25]. Mais au-delà des raisons que cet article n'a pas pour objet d'explorer, force est de constater que tous les indispensables efforts de réorganisation du monde se voient contrecarrés par les Etats-Unis. Tant que cette situation perdurera, les citoyens du monde auront du souci à se faire.

Ce qui incite à l'optimisme, c'est certains progrès tout de même dans la prise de conscience américaine de leur place dans le monde. Au nombre de ces avancées, on trouve le fait que la Fed cesse enfin de parler de remontée de ses taux et prenne cette décision dans le cadre d'une prise en compte de la situation globale. Il est assez rassurant que Yellen produise enfin un discours responsable et cohérent avec le statut de monnaie de réserve internationale du dollar[26] : on ne peut pas, d'un côté, s'accrocher à ce statut international et, de l'autre, gérer sa monnaie de manière provinciale en visant des objectifs de taux national d'inflation de 2%.

Il serait de bon ton que les Etats-Unis soient également cohérents avec leur récente arrivée au nombre des pays exportateurs de pétrole[27] et participent donc aux enceintes internationales destinées à harmoniser les politiques dans ce domaine.

Sur l'Iran enfin, pour être crédibles dans le rôle qu'ils prétendent avoir joué dans la levée des sanctions internationales, les Etats-Unis se doivent d'être les plus prompts à l'appliquer. Ou alors, des questions vont se poser : qui était à la manœuvre en fait dans cette levée des sanctions ? et quelle influence les Etats-Unis ont-ils réellement sur le plan international ? ou même chez eux d'ailleurs ?

Obama a clairement contribué à amener son pays à prendre conscience de ses responsabilités internationales et de ce que cela signifie qu'être une puissance globale dans un monde où l'on n'est plus tout seul. Mais le grand danger, c'est un grand retour de bâton : repli et provincialisation définitive des Etats-Unis qui sortent du jeu international faisant tomber un rideau de fer sur eux-mêmes dont le fracas risque de retentir très loin.

Aujourd'hui leur « establishment », comme beaucoup d'autres de par le monde, est éminemment divisé sur les pistes d'avenir que le pays doit emprunter. Comme nous l'analysons plus loin dans ce numéro du GEAB, cette division est rendue visible par le chaos complet des primaires de l'élection présidentielle à venir. Bien malin celui qui peut prédire à quoi ressemblera l'Amérique à la fin de l'année, sachant que l'option Clinton est loin d'être aussi bénigne qu'on veut nous le faire croire.

Face à cette immense incertitude, le monde se prépare, beaucoup de monde se prépare… et l'année promet de continuer à être riche en rebondissements…

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[1] Source : Wikipedia
[2] Source : Reuters, 15/04/2016
[3] Notre équipe a suivi les deux tentatives de destitution, dont l'une, en Afrique du Sud, touche un personnage au profil beaucoup plus trouble que l'autre, au Brésil. Nous nous étions amusés à spéculer que, ironiquement, c'est le plus trouble qui échapperait à la destitution tandis que l'autre, non. Pour ce numéro du GEAB, à peu de chose près, nous ne pourrons pas être certains d'avoir eu raison à 100%, mais nous avons déjà eu raison à 50%…
[4] Source : Al Monitor, 02/06/2013
[5] Source : CSMonitor, 06/05/2013
[6] Source : KyivPost, 22/02/2014
[7] Source : The Guardian, 14/02/2014
[8] Le référendum néerlandais sur l'accord de partenariat économique EU-Ukraine fournit un bel exemple de ce genre de désillusion : des citoyens se mobilisent, obtiennent un referendum, font campagne, dépensent une énergie gigantesque, obtiennent le minimum de participation requis (30%)… tout cela pour rien car le système démocratique européen, en l'état, est bien incapable de faire quoi que ce soit d'un tel effort : la décision concerne l'Europe mais la démarche est nationale, une grosse moitié d'un tiers de néerlandais disent « non » et alors ? Les institutions totalement illégitimes qui signent ce genre d'accord, ont la partie belle à balayer d'un revers de main ces initiatives démocratiques. Non, décidément, nous sommes loin du compte pour faire valoir nos intérêts collectifs. Source : NLTimes, 07/04/2016
[9] Cristina Fernandez qui a quitté le pouvoir par respect de la Constitution se voit aujourd'hui poursuivie pour corruption alors que c'est son opposant, Macri, désormais au pouvoir, qui figure dans les Panama Papers… Source : StraitTimes, 08/04/2016
[10] Source : Washington Times, 10/02/2016
[11] Michel Temer, successeur probable de Rousseff en cas de destitution. Source : Bloomberg, 29/03/2016
[12] Source : Reuters, 16/12/2015
[13] Source : BBC, 28/02/2016
[14] Source : Step, 21/01/2016
[15] Source : Irish Times, 07/04/2016
[16] Source : Financial Times, 12/04/2016
[17] Source : EUObserver, 12/04/2016
[18] Source : EUObserver, 12/04/2016
[19] L'exemplaire réaction des médias belges aux attaques terroristes, questionnant leur système plutôt que se répandant en invectives contre l'Islam (contrairement aux médias français), nourrit ce sentiment que partagent actuellement les membres de notre équipe selon lequel l'Europe (dont Bruxelles est également la capitale) contribuerait à amortir les réactions aux événements. Source : Le Vif/L'Express, 08/04/2016
[20] Source : Visa-free.eu
[21] Nous ne parlons pas des deux autres super-puissances régionales, actuellement hors-jeu, que sont l'Iran et la Turquie. Mais derrière la domination de fait de l'Arabie Saoudite sur le monde arabe en lambeaux, se profile bien entendu, au niveau régional, l'émergence d'un Moyen-Orient multipolaire autour de ces trois puissances, et dont il convient bien sûr d'observer attentivement les évolutions.
[22] Source : South Africa's Symbolic Hegemony in Africa, Chris Alden and Maxi Schoeman, 2014, Palgrave Macmillan
[23] Source : GulfTimes, 14/04/2016
[24] Source : Financial Times, 14/04/2016
[25] Source : CNBC, 12/04/2016
[26] Source : Bloomberg, 29/03/2016
[27] Source : Wall Street Journal, 13/01/2016

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