dimanche 24 avril 2016

Uber commande 100.000 voitures semi-autonomes… pour se passer des chauffeurs ?

Uber commande 100.000 voitures semi-autonomes… pour se passer des chauffeurs ?

C’est beau le progrès, mais on va faire comment pour les emplois – that is the question… ?

Uber signe une méga-commande avec Mercedes … pour se passer des chauffeurs ? Par Jonathan Chelet

Source : Capital, Jonathan Chalet, 22-03/2016

© Mercedes Tous droits réservés

Uber aurait commandé 100.000 voitures semi-autonomes à Mercedes, selon le magazine allemand Manager Magazin. Un contrat à long-terme estimé à 10 milliards de dollars. L'absence de chauffeurs permettrait au service de VTC de casser les prix et d'éviter les ennuis juridiques mais pas seulement…

C'est peut-être la plus grosse commande de l'histoire de Mercedes. Selon le magazine allemand Manager Magazin, le service de VTC Uber a commandé 100.000 Mercedes Classe S au constructeur automobile allemand Daimler. A plus de 90.000 euros pièce, ce méga-contrat à long terme (jusqu'en 2020) est estimé à 10 milliards d'euros par le magazine.

Une voiture ultra-moderne et semi autonome

Uber n'a pas choisi n'importe quelle Mercedes. La Mercedes-Benz Classe S est le modèle le plus confortable et le plus moderne du constructeur de Stuttgart. En effet, depuis son lancement, cette limousine a toujours intégré les dernières technologies inventées par Mercedes comme l’ABS, l'Airbag ou encore l’ESP. Les tout derniers modèles de Classe S commandés seraient dotés du système “Intelligent Drive” de Mercedes qui rend la luxueuse voiture semi-autonome.

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Le système d'aide développé par Mercedes permet, par exemple, de respecter les distances de sécurité sur route et de suivre les véhicules qui précèdent. En d'autres termes, plus besoin de freiner ou d'accélérer, y compris dans les virages. La voiture lit aussi les panneaux, ajuste automatiquement sa vitesse, et freine en l'absence de réaction du conducteur.

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Si le pilotage de la Classe S est, pour l'instant, seulement semi-automatique, on peut imaginer que les voitures pourront conduire toutes seules dans quelques années (après une simple mise à jour comme le promet Tesla). Dans un premier temps, ces technologies permettront d'aider les chauffeurs et d'optimiser les courses mais à long terme, Uber ne cache pas vouloir développer sa propre technologie de voiture autonome.

Rendre le taxi encore moins cher

D'abord, avec des taxis autonomes, Uber réaliserait d'incroyables économies. Aujourd'hui, les chauffeurs récupèrent 75% du prix de la course. Le service pourrait alors baisser drastiquement ses prix tout en augmentant ses marges. Uber éviterait aussi les nombreuses difficultés juridiques qu'il rencontre presque partout dans le monde sur le statut de ses chauffeurs. A San Francisco, la ville de son siège, les conducteurs Uber doivent, par exemple, être considérés comme des salariés à la suite d'un procès.

Malgré son jeune âge, la start-up, fondée en 2009, est la société non cotée la plus valorisée au monde selon Forbes (62 milliards de dollars). Elle a donc les moyens de voir beaucoup plus loin : elle veut « uberiser » les transports en ville. En commençant par sortir les chauffeurs des voitures.

Et l’entreprise investit déjà dans cette optique. En 2015, Uber a racheté plusieurs sociétés de cartographie et financé deux universités américaines travaillant sur des systèmes de caméras et de capteurs indispensables aux voitures autonomes.

Une flotte totalement autonome en 2030

Le fondateur, Travis Kalanick, a déclaré vouloir une flotte totalement autonome en 2030. Des études montrent que le service de VTC sera alors si répandu et peu cher qu'il n'y aura plus d'intérêt à posséder une voiture !

Une étude de l'université de Colombia a calculé qu'avec seulement 9.000 voitures autonomes, Uber pourrait remplacer tous les taxis de New-York, avec un temps d'attente de 36 secondes pour un coût de seulement 30 centimes par kilomètre.

De son côté, la banque Barclays prédit qu'un taxi autonome pourrait remplacer neuf véhicules, ce qui aurait pour conséquence de faire plonger les ventes de voitures particulières de 40% sur les 25 prochaines années. Sauf peut-être pour les fournisseurs de belles berlines noires comme Mercedes…

Une telle commande pourrait donc marquer une étape cruciale dans la digitalisation de l'industrie automobile mais elle signifierait aussi un changement total du modèle d'Uber, qui repose aujourd'hui uniquement sur son logiciel : les chauffeurs utilisent et entretiennent leur propre véhicule, à leur charge. Que va donc devenir Uber dans 10 ans ?

Interrogé par Capital, la direction d’Uber France a démenti l’information du magazine allemand.

Jonathan Chelet

Source : Capital, Jonathan Chalet, 22-03/2016

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