samedi 19 mars 2016
[Vidéo] Désinformation, Media et Conflits Contemporains
[Vidéo] Désinformation, Media et Conflits Contemporains
Conférence du 2 mars 2016 à Genève Cette table ronde a pour objectif de se pencher sur la désinformation dans les médias quand ils traitent des conflits contemporains. M. Gyula Csurgai présentera les composantes et caractéristiques de la désinformation. M. Arnaud Dotézac parlera des nouvelles formes du mensonge d’Etat et Mme Hélène Richard-Favre fera le point sur l’information et la propagande. (Source : Club suisse de la presse) Intervenants: M. Gyula Csurgai Directeur de l'Institut d'Etudes Géopolitiques de Genève Composantes et caractéristiques de la désinformation M. Arnaud Dotézac Directeur des rédactions – Market magazine Les nouvelles formes du mensonge d'Etat Mme Hélène Richard-Favre Ecrivain Information et propagande Modérateur : M. Guy Mettan Directeur du Club Suisse de la Presse |
URL: http://www.les-crises.fr/video-desinformation-media-et-conflits-contemporains/
Lettre de Pérez Esquivel à Obama
Lettre de Pérez Esquivel à Obama
Source : ALAI, Adolfo Pérez Esquivel, 06/03/2016 A Monsieur Barack H. Obama, Président des Etats-Unis d'Amérique Reçois un fraternel salut de Paix et de Bien. Nous avons appris récemment que tu vas faire un voyage historique à Cuba et que bientôt tu viendras en Argentine pour resserrer des liens étroits de coopération avec le gouvernement récemment élu. Nous suivons attentivement les avancées positives qui, grâce à l'intervention du Pape François, ont permis d'ouvrir les portes à l'espérance et au dialogue entre le peuple de Cuba et celui des Etats Unis. Tu sais très bien qu'il reste encore un long chemin à parcourir pour parvenir à la levée du blocus de Cuba et à la fermeture de la base militaire que ton pays maintient à Guantanamo où l'on viole les droits humains des prisonniers, sans jugement et sans qu'il leur soit possible d'accéder à la liberté. Nous savons que des progrès ont été faits, malgré la forte opposition que tu rencontres dans le Congrès de ton pays. Dans la lettre que tu m'as envoyée l'an dernier, tu as reconnu, à la différence de tous tes prédécesseurs, que ton pays viole les droits humains et tu as fait mention de ta volonté "d'en terminer avec ce chapitre de l'histoire des Etats-Unis". Il est important que tu saches que tu ne viendras pas en Argentine à n'importe quel moment. En1976, tu n'avais que 14 ans et ton pays fêtait les deux siècles de son indépendance; c'est alors qu'a commencé chez nous la période la plus tragique de toute notre histoire avec l'instauration d'un terrorisme d'état qui a soumis notre peuple à la persécution, à la torture, à la mort et aux disparitions forcées en lui enlevant son droit à la liberté, à l'indépendance et à la souveraineté. C'est en tant que survivant de cette période d'horreur que je t'écris car, comme beaucoup d'autres, nous avons tous été victimes de persécutions, et condamnés à la prison et aux tortures, alors que nous défendions les droits humains face aux dictatures latino-américaines qu'avait imposé la "Doctrine de la Sécurité Nationale" et "l'Opération Condor", toutes deux endoctrinées et financées sous la Coordination des Etats-Unis. C'est pour cette lutte collective qu'on m'a attribué le Prix Nobel de la Paix que j'ai accepté au nom de tous les peuples d'Amérique Latine. Tout ceci a eu lieu pendant que les Etats Unis formaient les Forces Armées latino-américaines dans les "Ecoles des Amériques" en leur enseignant les techniques de torture et de séquestration. C'est alors qu'avec l'aide des élites locales, on pratiquait des politiques néo-libérales qui ont détruit les capacités productives du pays et ont imposé l'idée de la dette extérieure illégale et illégitime. Nous avons dénoncé cette façon d'agir tout en reconnaissant la solidarité du peuple des Etats-Unis et de quelques rares exceptions comme celle de l'ex-président Jimmy Carter et celle de Patricia Derian qui ont dénoncé cette façon d'agir de la dictature. Tu viendras dans mon pays juste pour "le Jour National de la Mémoire pour la Vérité et la Justice", le jour même des 40 ans du début de la dernière dictature génocidaire en Argentine et lors de l'année des 200 ans de notre indépendance nationale. Tu ne peux certainement pas ignorer que ton pays a encore beaucoup de dettes envers le nôtre ainsi d'ailleurs qu'envers beaucoup d'autres. Si ton intention est de venir ici pour reconnaître au nom des Etats-Unis d'Amérique que ton pays a été complice des coups d'état du passé et du présent dans la région et pour annoncer qu'il va signer et ratifier le "Statut de Rome" et se soumettre à "la Cour Pénale Internationale", ton pays ne sera plus le dernier pays d'Amérique à ne pas avoir encore ratifié la "Convention Américaine des Droits Humains". Si tu nous annonces que ton pays va fermer "l'Institut de Coopération pour la Sécurité Hémisphérique" (WHINSEC) et "l'Académie Internationale pour l'Accomplissement de la Loi" (ILEA), ces deux organismes imposés par l'Ecole des Amériques, et si tu nous dis que tu vas fermer les bases militaires US en Amérique Latine, alors, tu seras toujours le bienvenu en Argentine le jour où tu viendras. Mais si tu viens avec l'intention de nous imposer les "Traités de Libre Commerce" pour défendre les privilèges des entreprises internationales qui dépouillent nos peuples ainsi que la Terre Mère, ou si tu viens pour avaliser les illégitimes réclamations des pays internationaux avec leurs "Fonds Vautour" ou "buitres" comme on les appelle ici, et qui prétendent nous spolier à travers la justice de ton pays. Ou si tu as l'intention de nous recommander la recette désastreuse de l'intervention des Forces Armées dans les affaires de sécurité intérieure sous le prétexte de la lutte contre le narcotrafic, tout en réprimant les mouvements populaires. Si c'est le cas, je ne peux que te rappeler les paroles du libérateur Simon Bolivar qui déjà nous alertait ainsi : "Les Etats-Unis paraissent destinés par la providence à infliger des misères à toute l'Amérique Latine au nom de la liberté". La puissance mondiale que tu représentes a toujours été et est encore derrière tous les essais de déstabilisation des gouvernements populaires de notre continent, particulièrement au Venezuela, en Equateur, en Bolivie, au Honduras et dans bien d'autres pays. A 200 ans de notre indépendance, je dois te dire que nous n'accepterons plus ni les anciens, ni les nouveaux colonialismes et que nous n'accepterons pas les nouveaux "Consensus de Washington" avec leurs réformes qui provoquent la faim et les exclusions. Les peuples latino-américains, nous avons déjà mis en déroute le projet impérial de l'ALCA et nous affronterons aussi tous les nouveaux essais de semblables impositions. Si ton intention n'est pas d'annoncer des réparations, pour éviter de nouvelles souffrances, alors, malheureusement ta visite sera reçue par la plus grande partie du peuple argentin comme un geste de provocation contre un axe central de notre identité nationale : la défense des droits humains et des droits des peuples. Nous avons pour beaucoup d'entre nous fait très attention au communiqué officiel de ta visite qui annonce que tu viendras reconnaitre les contributions de Mauricio Macri (le président de l'Argentine) à la défense des droits humain dans la région. La première fois que Macri a défendu publiquement les droits humains, c'était en se référant à un autre pays qu'il ne connaissait pas, il parlait alors d'une manipulation contre le Venezuela qui banalisait les politiques des Droits Humains. Nous espérons que cette précédente reconnaissance n'était pas une offensive déstabilisatrice de notre soeur la République Bolivarienne (proclamée par Chavez, l'ancien président du Venezuela). Récemment le Venezuela a approuvé la "Loi Spéciale pour Prévenir et Sanctionner la Torture et les autres Traitements Cruels, Inhumains ou Dégradants" en augmentant les peines de ceux qui appliquent ces pratiques. En Argentine nous sommes préoccupés par le fait que dans la seule année 2014, nous avons eu 6843 cas de tortures dans les prisons et que Macri, qui est actuellement notre président n'en a pas dit un seul mot. Ni avant, ni maintenant. Les USA possèdent la plus grande quantité de prisonniers du monde (un prisonnier sur quatre est nord-américain) et de plus, ils ont des centres de détention et de torture dans bien d'autres pays comme l'a démontré l'information complète du "Programme de Détention et d'Interrogatoires de la CIA" du Congrès Nord-américain pour l'année 2014. Il est urgent pour nous de lutter contre ces pratiques dans le monde entier. "La Paix est le fruit de la Justice" (c'est la devise du SERPAJ) et pour que cela devienne réalité, nous continuons tout au long de notre chemin, à nous engager auprès de ceux qui ont faim et soif de Justice pour garantir la pleine application des Droits des Personnes et des droits des Peuples, hier comme aujourd'hui. Ceci nous a permis en Argentine de juger et de faire condamner ceux qui ont commis des crimes contre l'humanité Pour cela, il est important que tu saches que tous les 24 mars,(date du début de la dictature) aucun président ni aucune personnalité ne peut représenter le peuple argentin qui avec toute sa diversité s'est toujours représenté lui-même à travers ses consignes et sa mobilisation pacifique dans toutes les rues et dans toutes les places du pays. Comme l'a si bien fait remarquer le Pape François dans la "Rencontre des Mouvements Sociaux en Bolivie" : "Le futur de l'humanité n'est pas seulement entre les mains des grands dirigeants, des grandes puissances et des élites. Il est fondamentalement entre les mains des Peuples".
Je vous réitère le salut de Paix et de Bien.
Adolfo Pérez Esquivel
Source : ALAI, Adolfo Pérez Esquivel, 06/03/2016 |
URL: http://www.les-crises.fr/lettre-de-perez-esquivel-a-obama/
[Canada] Pourquoi Justin Trudeau nous fait “capoter”* ?
[Canada] Pourquoi Justin Trudeau nous fait "capoter"* ?
Le Premier ministre canadien, reçu ce jeudi à la Maison Blanche, soulève un enthousiasme proche de celui provoqué il y a quelques années par Barack Obama himself. Outre son charisme, c’est sa politique, à l’opposé de celle de nos dirigeants européens, qui séduit.La photo fera date. C’est en effet la première fois en 19 ans qu’un Premier ministre canadien en visite officielle aux Etats-Unis est reçu à un dîner d’Etat à la Maison Blanche ce jeudi 10 mars. Smoking et robe de gala, sourires étincelants et poses décontractées devraient faire le tour du monde. L’engouement international pour Barack Obama, désormais dans la dernière année de son second mandat de président des Etats-Unis, n’est plus à souligner. Celui pour Justin Trudeau ne cesse, lui, de progresser. Car si la popularité mondiale des premiers jours du mandat du jeune Premier ministre trouvait sa source, ne nous le cachons pas, essentiellement dans son physique avantageux, elle est bien davantage due aujourd’hui à ses premières décisions politiques, à contre-courant de la crispation identitaire et sécuritaire européenne. Retour sur les cinq mesures qui font battre nos cœurs pour le libéral Justin Trudeau. # Déchéance de nationalitéC’était une promesse de campagne et Justin Trudeau a tenu parole. Alors que la France veut constitutionnaliser la déchéance de nationalité, le premier ministre a supprimé cette sanction pour les binationaux condamnés pour actes de terrorisme ou crimes contre l'intérêt national. “Tous les citoyens canadiens sont égaux devant la loi, qu'ils soient nés au Canada, aient été naturalisés au Canada ou possèdent une double citoyenneté”, a déclaré son ministre de l’Immigration John McCallum. “On ne peut faire son choix entre les bons et les mauvais Canadiens.” # Accueil des réfugiés“Sortis de l’avion ce soir en tant que réfugiés, ils ressortiront de l’aérogare en tant que résidents permanents au Canada avec un numéro de sécurité sociale, une carte de santé et une opportunité de devenir pleinement Canadiens”.C’est ce qu’a déclaré Justin Trudeau en décembre dernier peu après l’atterrissage du premier avion militaire amenant au Canada des réfugiés syriens. Une déclaration qui a fait le tour du monde et forcé l’admiration des partisans d’un accueil de ces hommes et ces femmes qui fuient la guerre dans leur pays quand les chancelleries européennes ferment leurs frontières à double tour. “Le Premier ministre canadien Justin Trudeau vient juste de donner aux politiciens américains une leçon rafraîchissante de compassion”, avait alors titré le magazine “GQ“. Depuis, le Canada, qui a accueilli en 2015 26.000 réfugiés syriens a décidé de doubler ce chiffre pour le porter en 2016 à entre 51.000 et 57.000. # Frappes en IrakLe Canada s’illustre également dans la lutte contre Daech. L’armée canadienne a mis fin en effet aux bombardements du groupe armé État islamique (EI) en Irak et en Syrie. Outre que l’efficacité des frappes pour éradiquer l’EI a été remise en cause, celles-ci sont à l’origine de nombreux morts civils. Et ce désengagement n’en est toutefois pas un : Ottawa continue de soutenir ses alliés de la coalition internationale, mais en se consacrant d’abord et avant tout à des efforts de formation et d’aide humanitaire, dans le cadre d’une nouvelle approche. Le gouvernement Trudeau entend ainsi tripler sa mission de formation et d’assistance aux forces de sécurité irakiennes et du personnel médical des Forces armées canadiennes offrira notamment de la formation à l’armée irakienne pour la prise en charge des blessés. La nouvelle approche prévoit aussi 840 millions de dollars en aide humanitaire au cours des trois prochaines années dont 270 millions pour améliorer les services de base offerts aux réfugiés (eau potable, éducation, santé, services d’hygiène, etc.). # Droits des LGBTIQSi les droits des LGBTIQ (lesbiennes, gays, intersexuels ou queer) progressent lentement dans le monde, Justin Trudeau a, lui, fait de cette cause un engagement personnel et a annoncé sa prochaine participation à la Gay Pride de Toronto. Il a fait cette annonce sur Twitter en postant une photo de lui formant un cœur avec les mains sur un fond rose, avec le logo de l'événement. “Je suis très heureux de participer à nouveau, cette fois en tant que Premier ministre”, a-t-il déclaré. Justin Trudeau a déjà participé à cet événement mais c’est la première fois qu’un Premier ministre se déplace à une marche des fiertés au Canada. Le directeur de l’événement de Toronto s’est déclaré très heureux : “Non seulement parce qu'il est probablement le politicien le plus sexy du monde, mais aussi parce qu'aucun dirigeant d'un pays n'a encore participé à une parade (…) C'est une belle façon d'entrer dans l'histoire”.# Légalisation du cannabisAutre promesse électorale que le Premier ministre canadien souhaite tenir durant son mandat, et autre sujet éminemment polémique : la légalisation de la marijuana. Lors d’une rencontre publique fin décembre, Justin Trudeau a même évoqué la possibilité de mettre en place une telle mesure rapidement, en 2016 ou 2017. “L’important pour moi, c’est de le faire comme il faut”, a-t-il répondu à une jeune fille de 15 ans qui l’interrogeait sur sa promesse. Il a d’ailleurs confié le dossier début 2016 à un ancien chef de la police de Toronto, élu sous la bannière libérale lors des dernières élections fédérales. Affaire en cours. Céline Lussato Source : Le Nouvel Obs, Celine Lussato, 10-03-2016 |
URL: http://www.les-crises.fr/canada-pourquoi-justin-trudeau-nous-fait-capoter/
Revue de presse du 19/03/2016
Revue de presse du 19/03/2016
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