dimanche 4 décembre 2016

A cause d’un avion américain, “l’explosion d’une bombe nucléaire évitée de justesse” en 1961, par Eric Schlosser

A cause d'un avion américain, "l'explosion d'une bombe nucléaire évitée de justesse" en 1961, par Eric Schlosser

Source : BBC, le 21/09/2013

Le 21 septembre 2013

Eric Schlosser : “Nous avons échappé de peu à l’explosion d’une bombe à hydrogène quelques jours après l’inauguration de JFK” [aéroport de New-York, NdT]

Un document américain récemment déclassifié confirme que l’on a été à deux doigts de voir une bombe nucléaire de 4 mégatonnes exploser aux États-Unis en 1961.

Deux bombes étaient à bord d’un B-52 quand l’avion est parti en vrille incontrôlée au-dessus de la Caroline du Nord – les deux bombes sont tombées et l’une d’elles a enclenché son processus de détonation.

Le document a été publié pour la première fois par le journal anglais le Guardian.

Le gouvernement américain avait reconnu l’accident auparavant, mais n’avait jamais précisé à quel point la bombe avait été proche d’exploser.

Le document a été obtenu par le journaliste Eric Schlosser selon le Freedom of Information Act.

Schlosser a précisé à la BBC qu’une telle explosion aurait “littéralement modifié le cours de l’histoire.”

L’avion effectuait un vol de routine quand il a commencé à se disloquer au-dessus de la Caroline du Nord, le 23 janvier 1961.

Alors qu’il partait en morceaux, une commande à l’intérieur du cockpit a libéré les deux bombes à hydrogène Mark 39 au-dessus de Goldsboro.

L’une est tombée au sol, non armée. Mais la seconde “a supposé qu’elle avait été délibérément larguée au-dessus d’une cible ennemie – et a commencé à armer tous ses mécanismes excepté un, et a failli exploser au-dessus de la Caroline du Nord,” a précisé M. Schlosser à Katty Kay de la BBC.

Un seul mécanisme de sécurité, un simple interrupteur basse tension, a évité le désastre, a-t-il dit.

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La bombe était environ 260 fois plus puissante que les bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki.

L’accident est intervenu au pic de la Guerre froide entre les USA et la Russie, juste un an avant que la crise des missiles de Cuba fasse craindre le risque nucléaire à la porte des USA.

Il y a eu des questionnements depuis, notamment dans un livre en 1961 rédigé par l’ancien scientifique du gouvernement, le Dr. Ralph Lapp.

Le nouveau document déclassifié a été rédigé huit années après l’incident par le scientifique du gouvernement américain Parker Jones – qui était responsable de la sécurité mécanique des bombes nucléaires.

Dans ces pages, il commente et corrige le texte de l’accident par Lapp, dressant la liste des trois mécanismes de sécurité qui ont failli sur les quatre, et non pas cinq sur six comme imaginé auparavant par Lapp.

“L’un a été brisé par la chute. Deux ont été rendus ineffectifs par la rupture de l’avion,” a écrit M. Jones. “Il y aurait eu de mauvaises nouvelles à la pelle.”

“Un simple interrupteur dynamo-technologique basse tension se tenait entre les États-Unis et une catastrophe majeure.”

Il n’y a eu aucun commentaire officiel à la suite de la diffusion des nouveaux détails déclassifiés.

Source : BBC, le 21/09/2013

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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