mercredi 2 novembre 2016

Un côté obscur de l’Internet des objets

Un côté obscur de l'Internet des objets

Décidément, les Français ont raison de se méfier d'Internet. Cette nouvelle économie sensée libérer les individus est souvent un outil pour mettre en place des rapports de force visant à asservir et prendre un maximum d'argent aux individus, comme le montre cet exemple de The Economist.



Pieds et poings liés à une imprimante HP

Il faut remercier The Economist de conter une telle histoire, démontrant les aspects positifs du libéralisme, quand il ne se transforme pas en une idéologie extrémiste et intolérante, dans laquelle tombe parfois la bible des élites globalisées. Le 13 septembre, certains des possesseurs d'imprimantes HP OfficeJet ont découvert qu'ils ne pouvaient plus imprimer qu'avec des cartouches HP alors qu'ils pouvaient utiliser n'importe quel type de cartouches la veille ! En effet, pendant la nuit, HP avait mis en ligne une mise à jour du logiciel de l'imprimante bloquant l'impression avec d'autres cartouches que les siennes, qui peuvent coûter jusqu'à 75% moins chères que les vaches à lait de l'entreprise.

The Economist cite un expert qui se demande « si on peut même avoir une pleine propriété si la gestion des droits digitaux donne au producteur d'une partie du produit perpétuellement » ? Cet expert souligne que cela permet une extension des droits de certains industriels, ce que fait déjà General Motors. Bien sûr, il y aura des rebondissements, certains trouveront sans doute des moyens de contourner le nouveau logiciel de HP, mais le géant de l'impression pourrait avoir trouvé de reprendre les devants en rachetant les imprimantes de Samsung, qui saurait rendre la tâche des autres fabricants particulièrement difficile. Bref, l'Internet des objets peut aussi uniquement servir les industriels…

Et c'est tout le point négligé par des média qui manquent trop souvent de distance par rapport à la nouvelle économie qui les a pourtant saignés, mais qui semble exercer une fascination telle qu'ils en perdent souvent la distance critique qui devrait leur permettre d'en souligner les côtés obscurs. Car le modèle d'affaires qu'a inspiré Microsoft, ce sont des systèmes fermés qui se transforment en juteuses rentes de position, quand ce ne sont pas des modèles encore plus effarants, comme celui de Uber, où de pauvres chauffeurs à sa merci se chargent de l'investissement sans le moindre droit, laissant la licorne consacrer toute son énergie au grand ménage de la concurrence, subventionné par les marchés.


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