Les 56 ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’Union européenne, dont Jean-Yves Le Drian
et Ursula von der Leyen, sont parvenus, lundi à Bruxelles, à un accord pour renforcer l’Europe de la défense
AFP
Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’Union europénne ont convenu lundi de renforcer une politique commune de défense.
Le dossier a été lancé dès juin et certains, comme Jean-Marc Ayrault, refusent d'y voir à ce titre une conséquence de l'élection de Donald Trump, que « le monde n'a pas attendue pour être de plus en plus incertain ».
Difficile pourtant de ne pas faire le lien entre la menace que laisse planer le futur leader américain sur l'avenir de l'Otan et l'empressement avec lequel les 56 ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'Union européenne sont parvenus, lundi à Bruxelles, à un accord pour renforcer l'Europe de la défense. Le risque d'un isolationnisme croissant des Etats-Unis a donné un nouveau souffle à un dossier que la France et l'Allemagne, ses grands promoteurs, peinaient jusqu'ici à faire avancer. L'élection, dimanche, d'un président russophile en Bulgarie a aussi contribué à souligner l'urgence du dossier face aux tensions croissantes à l'Est.
Certes, « il n'est pas question de créer une armée européenne », a rappelé Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, tant les réticences restent fortes chez les Etats les plus atlantistes,et « l'idée n'est pas de concurrencer l'Otan mais de venir en complément ». Mais les conclusions adoptées, qui affirment la volonté de l'UE de renforcer « son rôle stratégique global et sa capacité à agir de manière autonome » en améliorant sa « capacité à agir plus vite et plus efficacement », constituent des « avancées importantes », a salué Jean-Marc Ayrault. Au-delà des promesses de collaboration accrue entre ministres, le texte entrouvre même la porte à la création d'un centre commun de programmation des missions civiles et militaires.
Renforcement des moyens d'intervention
Le texte, qui devra être validé par un sommet des chefs d'Etat en décembre, prévoit le renforcement des moyens d'intervention, dans les opérations de maintien de la paix comme dans les conflits, via notamment les « battle groups », ces corps armés mis à la disposition de l'UE par des Etats membres mais jusqu'à présent jamais déployés.
Pour donner corps à cette ambition, « on a brisé le tabou d'un financement communautaire de la défense », se réjouit un diplomate européen. Mais la réalité de l'effort reste en suspens, le texte se contentant d'évoquer la création future d'un « fonds commun de la défense » et de défendre l'accès de l'industrie de la défense à des fonds d'aides aux entreprises (BEI, plan Juncker).
Les conséquences du séisme Trump
Le séisme Trump et ses conséquences diplomatiques n'ont officiellement pas été abordés lundi, mais ont été au coeur d'un diner informel, dimanche soir, des ministres des Affaires étrangères. A son issue, l'essentiel d'entre eux ont affirmé vouloir maintenir un « partenariat fort » avec Washington tout en faisant mieux « entendre la voix de l'Europe ».
Et l'ombre de Donald Trump a plané sur les échanges de lundi, où l'UE a réaffirmé son « engagement résolu » à appliquer l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien et appelé « toutes les parties à respecter leurs engagements ». Durant la campagne, Donald Trump a promis de le « déchirer » ... Les 28 Etats membres ont aussi profité de la rencontre pour réaffirmer leurs « inquiétudes » face aux répressions en cours en Turquie tout en soulignant la nécessité, a indiqué Federica Mogherini, de « maintenir le dialogue » avec le pouvoir en place.
Derek Perrotte
Source(s) : Les Echos.fr via Contributeur anonyme
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