Frexit, populisme, néolibéralisme, parasite fiscal : du choix des mots dans le débat public
Le choix des mots, c'est aussi le choix des armes dans le débat d'idées. Malheureusement, on peut voir apparaître certaines déformations ou des choix malheureux :
- On peut penser à la mauvaise traduction qu'est « paradis fiscal », aux connotations positives, pour qualifier ce qui ne sont que des « parasites fiscaux »
- On peut également se demander s'il est avisé de dénoncer le néolibéralisme : qualifier notre adversaire de nouveau libéralisme est-il pertinent et habile ? Ne vaut-il pas mieux parler d'ultralibéralisme, ou même d'extrémisme libéral ?
- En matière de déformation, l'utilisation du terme populisme par ses détracteurs est révélateur d'une forme de mépris du peuple, comme le soutenait Vincent Coussedière dans son livre sur le sujet
- Mais on peut également contester l'utilisation du terme « Frexit », aux consonances très anglaises, même s'il est possible de le raccorcher à d'autres origines. N'est-il pas totalement paradoxal (pour être charitable) que des partisans de la sortie de l'UE fassent campagne sous un terme évoquant d'abord l'anglais que le français alors même que nous devons veiller à la défense de notre langue dans un monde qui pousse tellement l'anglais ?
Le choix des mots dans le débat public n'est pas neutre. On peut parfois se tromper, mais il faut toujours se demander si l'on choisit la bonne bannière pour éviter les choix contre-productifs.
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