vendredi 28 octobre 2016

[Votre santé] “Cholestérol, le grand bluff” : le doc qui défie la doxa

[Votre santé] "Cholestérol, le grand bluff" : le doc qui défie la doxa

Aujourd’hui, le blog s’occupe de votre santé, pour vous garder longtemps comme lecteur 🙂

Fantastique reportage d’Arte sur un sujet que j’ai beaucoup creusé.

J’aurais voulu en faire une série de billets, mais hélas je n’ai pas trouvé de volontaires (motivés, compétents et intègres) pour m’aider, donc je ne l’ai pas fait.

C’est un excellent exemple de propagande – sujet fétiche du blog.

Si je parle d’un tel sujet Santé, c’est qu’il y a un vrai sujet, et que des personnes très compétentes en parlent, comme Michel de Lorgéril, cardiologue et chercheur au CNRS – qui est la personne qui a montré les bienfaits du mode d’alimentation méditerranéen / crétois dans les années 1990 (ce ne sont pas des charlatans inconnus, comme dans d’autres polémiques).

Je vous laisse voir ce documentaire, et le débat qui a suivi, et je vous donnerai mon avis (à simple titre informatif) à la fin.

Cholestérol : le grand bluff

Source : Arte

Comment le cholestérol a été érigé en coupable idéal des maladies cardio-vasculaires par une série d’approximations scientifiques. Un dogme dont un nombre croissant de chercheurs dénoncent les dangers.

Le cholestérol, que tout un chacun se représente comme un excès de mauvaise graisse dans l’organisme, est désigné à la vindicte médicale et populaire depuis les années 1950 comme responsable des maladies cardio-vasculaires qui terrassent jeunes et vieux avant l’heure. Or, un nombre croissant de chercheurs en médecine dénoncent ce qu’ils considèrent comme un vaste mensonge, façonné à la fois par une série d’approximations scientifiques et par de puissants intérêts économiques, de l’industrie agroalimentaire d’abord, des laboratoires pharmaceutiques ensuite. Les facteurs avérés de risque, affirment ces recherches convergentes, sont en réalité le tabac, l’hypertension, l’obésité et le manque d’exercice. Mais depuis la mise sur le marché, en 1993, de nouveaux traitements anticholestérol, les statines, une écrasante majorité de médecins mise sur leur prescription avant toute autre mesure préventive. Consommées par 220 millions de patients à travers le monde, les statines sont devenues en quelques années le médicament le plus vendu dans l’histoire de la médecine. Or, les fabricants eux-mêmes commencent à reconnaître qu’elles peuvent entraîner des effets secondaires graves, tels que des douleurs musculaires, des problèmes hormonaux, des pertes de mémoire, des dépressions et aussi, selon des études récentes, le déclenchement d’un diabète. Une reconnaissance tardive qui, étrangement, intervient alors que les derniers brevets en la matière tombent dans le domaine public et qu’une nouvelle molécule anticholestérol s’annonce.

Pour démonter ce qui a constitué pendant plus d’un demi-siècle un dogme inattaquable, Anne Georget donne la parole à une quinzaine de spécialistes – chercheurs en médecine, cardiologues, journalistes médicaux, nutritionnistes… – qui expliquent à la fois ce que l’on sait du cholestérol et réfutent, études à l’appui, ce qu’ils estiment être des conclusions scientifiques biaisées. Ainsi le physiologiste américain Ancel Keys, qui, le premier, avait attribué à la surconsommation de graisses saturées la stupéfiante épidémie d’accidents cardio-vasculaires survenue dans les années 1950 dans certains pays occidentaux, a-t-il délibérément passé sous silence les contre-exemples statistiques. Tandis que les études cliniques des statines ont été financées à 80 % par les laboratoires qui avaient le plus intérêt à ce qu’elles s’avèrent positives. Dense et documentée, une roborative enquête à décharge.

et le débat avec Lorgéril :

Source : Arte

“Cholestérol, le grand bluff” : le doc qui défie la doxa, par Anne Crignon

Source : Le Nouvel Obs, Anne Crignon, 18-10-2016

Le nutritionniste Ancel Keys
Le nutritionniste Ancel Keys

Le cholestérol serait le grand responsable des maladies cardio-vasculaires. Un consensus auquel s’attaque le documentaire d’Arte “le Grand Bluff”, témoignages de scientifiques à l’appui.

Incroyable, et pourtant : la théorie du cholestérol qui bouche les artères est contestée par des gens très sérieux. En 2013, “le Nouvel Observateur” mettait ce sujet en une en relayant leurs arguments et les informations sur la toxicité des statines, puissants réducteurs du cholestérol. Sur ces questions, “Que choisir Santé” sonne le tocsin régulièrement. L’an dernier, Bruno Timsit enquêtait pour France 5 et découvrait “une réalité tout autre” que celle véhiculée par la doxa. Idem pour Anne Georget qui présente ce mardi, sur Arte, un travail d’investigation de trois ans et conclut à une possible erreur de diagnostic depuis plus d’un demi-siècle.

Culpabilité du cholestérol

Pour comprendre, la documentariste a remonté le temps jusque dans l’Amérique des années 1950 où une épidémie d’arrêts cardiaques fait des ravages. Un nutritionniste de renom, Ancel Keys, va mener l’étude dite “des 7 pays”, qui s’ajoute à celle de “Framingham”. Toutes deux établissent la culpabilité du cholestérol. Le monde entre en guerre contre la molécule. Le problème, c’est qu’à chaque fois qu’un chercheur indépendant revisite ces études et celles, nombreuses, qui sont venues, depuis, les renforcer, son immersion se termine toujours par les mêmes conclusions sidérantes. Rien de sérieux scientifiquement n’établit de lien de cause à effet entre le taux de cholestérol et l’athérosclérose (artère obstruée). L’idée qu’il existe un “mauvais” cholestérol est absurde. Plus fou encore : sauf dans des cas – très rares – de dysfonctionnement, le corps véhicule exactement le taux de cholestérol dont il a besoin : diminuer dans l’organisme une molécule aussi vitale est un non-sens biologique qui met la santé en péril.

Autour du chercheur danois Uffe Ravnskov, les contestataires venus de tous pays se regroupent depuis 2003 dans l’association The International Network of Cholesterol Skeptics (Thincs). Leur parole est peu relayée car deux superpuissances ont bâti leur empire sur le cholestérol ennemi : l’industrie agroalimentaire, en diabolisant les graisses saturées de type beurre pour les remplacer par des graisses chimiquement modifiées (les acides gras “trans”) et accessoirement néfastes pour l’organisme ; et l’industrie pharmaceutique avec la politique mondiale en faveur d’un cholestérol abaissé qui représente le plus gros marché de toute l’histoire du médicament, avec 250 millions de personnes sous statines et un chiffre d’affaires annuel de plus de 25 milliards de dollars.

Aidée de scientifiques américains comme John Abramson, Cristin Kearns ou Beatrice Golomb, présents dans ce film, Anne Georget montre que toute tentative pour expliquer autrement que par le cholestérol les plaques d’athérome dans les artères est toujours piétinée. Kilmer McCully, à l’université du Massachusetts, a publié dès 1969 un article sur le rôle de l’homocystéine (un acide aminé) dans la composition des plaques, estimant le rôle du cholestérol bien secondaire. Aujourd’hui retraité, il raconte avoir alors reçu 400 demandes de reproduction de l’article avant d’être “blackboulé” par sa hiérarchie, déménagé dans un vieux bâtiment et un bureau sans fenêtre.

L’horrible toxicité” des statines

“Est-ce le gras ou le sucre qui cause les maladies cardiaques ?”, titrait, à la même époque, le “New York Herald Tribune” au sujet d’une étude qui mettait le sucre (raffiné) en accusation. L’industrie sucrière a alors pesé de tout son poids pour braquer l’attention sur le seul cholestérol et disqualifier les travaux établissant un lien entre sucre et accidents cardiovasculaires. Inaudible aussi, la voix de George Mann qui observa que les Masai du Kenya, en dépit d’une alimentation hyper riche en viande et en lait et un taux de cholestérol élevé, ne faisaient guère d’infarctus.

On écoutera également le vaillant Michel de Lorgeril, docteur en médecine et chercheur au CNRS de Grenoble, qui réfute la théorie depuis vingt ans et tient une chronique dans un blog dédié au “cholestérol delirium”. Il travaille aussi sur “l’horrible toxicité” des statines – diabète, empoisonnement des mitochondries (centrales énergétiques de la cellule) et des muscles, perte de vitalité, entre autres (1). Pour ce chercheur, il ne fait aucun doute qu’en diminuant dans le cerveau le cholestérol nécessaire à la myéline qui borde les neurones, on retire une molécule protectrice contre Alzheimer.

(1) “L’Horrible Vérité sur les médicaments anti-cholestérol : comment les statines empoisonnent en silence” (Thierry Souccar Editions, 2015).

Source : Le Nouvel Obs, Anne Crignon, 18-10-2016

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Alors, qu’en penser ?

Je vais donc vous donner mon avis, issu de beaucoup de lectures et d’analyse, à simple titre informatif. Mais le sujet le mérite : on parle de la deuxième cause de mortalité du pays, avec 150 000 morts par an, dont 20 000 avant 70 ans.

Je rappelle évidemment que je ne suis pas médecin (mais j’ai déjà construit des tables de mortalité…), mais ce qui est intéressant c’est que finalement, on en parle pas d’un problème vraiment médical, on est plus dans le l’épidémiologie, ou plus précieusement, dans un sujet de simple analyse statistique d’essais cliniques.

Il faut savoir qu’on ne comprend toujours pas bien comment se forment les plaques artérielles qui aboutissent à l’infarctus, il y a toujours plusieurs théories – c’est un sujet médical très complexe.

En revanche, savoir si le cholestérol joue un rôle important dans la survenance d’un infarctus, et si sa baisse par des statines est bénéfique est assez enfantin : vous menez un essai clinique, indépendant, sur une large population, et la science vous apportera une réponse définitive (et donc reproductible).

Et donc, le fait qu’il ait encore débat, depuis le temps, sur ce sujet, avec des gens sérieux, montre bien qu’il y A forcément un problème.

Et quand on passe du temps à étudier sérieusement le dossier, on en arrive à la conclusion qu’il est en effet peu probable que le taux de cholestérol ait un effet majeur sur l’infarctus – sauf, peut-être, dans des cas où il est vraiment très élevé (je mets à part les graves maladies génétiques familiales qui aboutissent à des taux délirants, c’est autre chose, et infinitésimal).

En revanche, en ne jouant pas les ayatollahs, il semble que, au mieux (et c’est vraiment discutable), il puisse y avoir une corrélation entre le taux de cholestérol et la mortalité cardiovasculaire.

Dans cette hypothèse, on serait alors dans un cas identique à un autre problème d’analyse, que je connais bien, et dont vous avez déjà entendu parler :  “Six ans d’écart d’espérance de vie entre cadres et ouvriers“, marronnier qui fait la joie des “journalistes” :

esperance-de-vie-2

Record du monde ce titre, qui laisse à penser naturellement que c’est le travail qui serait à l’origine de cet écart de 6 ans – qui est effroyable et marque les esprits.

Pourtant, l’analyse des chiffres montre qu’il y a un souci :

esperance-de-vie

  • Une ouvrière vit plus longtemps qu’un cadre homme
  • L’écart “ouvrière/cadre femme” est deux fois moindre que “ouvrier/cadre homme”

Ainsi, cette présentation est très manipulatoire. Car s’il y a une corrélation évidente, la causalité est bien moindre.

Pourquoi ? Eh bien les principaux facteurs de mortalité précoce sont : tabac, alcool, cancers, suicide et accidents de la route.

Et par exemple, le pourcentage de fumeurs ou d’alcooliques est hélas bien supérieur chez les ouvriers que chez les cadres, de même que l’obésité dûe à la malbouffe, etc.

Et que comparer dans ces conditions la mortalité des “cadres” et des “ouvriers” est une horreur statistique.

Dès lors, des analyses précises montrent que l’écart de mortalité entre un “cadre non fumeur de 75 kilos” et un “ouvrier non fumeur de 75 kilos” est bien moindre que les 6 ans de départ…

Donc en conclusion, vous pouvez bien nommer Cadre un Ouvrier : s’il ne change pas ses habitudes, sa mortalité restera inchangée.

 

Eh bien, c’est pareil pour le cholestérol.

Je trouve que c’est mal expliqué dans le documentaire (pas du tout même) ; sa conclusion ne doit surtout pas être “Youpi, le cholestérol n’est pas très dangereux, bouffons du beurre !”

En fait, ce qui cause l’infarctus, c’est un mode de vie à savoir principalement :

  • le tabac
  • le mode d’alimentation
  • l’activité physique
  • le surpoids

Et il semble qu’un mode de vie dégradé ait parfois 2 conséquences :

  • augmenter le cholestérol
  • et entrainer des infarctus,

sans grand lien entre les deux.

Et donc, quand on prend des statines, le taux de cholestérol baisse énormément, mais il semble bien que la probabilité de mourir, elle, soit à peine impactée – si ce n’est dégradée…

Pour moi, le très grand danger des statines, ce n’est pas qu’elles aient des effets secondaires dangereux, (ou même que la baisse du cholestérol puisse être elle-même dangereuse, ce qui est possible, c’est discuté), c’est que les gens, voyant le miracle sur leur taux de cholestérol, se croient protégés par la magie de la carte bancaire, et ne changent pas leur mode de vie – erreur potentiellement fatale. Je connais plusieurs personnes comme ça, s’empiffrant de sucre et de beurre, tout heureux de leur traitement par statines – bonne chance !

Pas convaincu ?

C’est normal au début, on a envie de se dire : “Noooon, ce serait trop énorme !”

Niveau “énorme”, pensez cependant à ce qu’on fait gober dans l’actualité aux gens. J’ai retrouvé les mêmes méthodes de trucage sur le sujet Cholestérol (et comme vu dans le film).

Pensez ensuite à cette histoire d’ “rtères qui s’encrassent comme un tuyau avec du calcaire”, puis au “gentil et méchant cholestérol” – ne manque que le shérif ! Sérieusement, on croirait une fable pour enfants – on se doute bien que le mécanisme réel est bien différent, bien plus complexe (puisque d’ailleurs les spécialistes ne la comprennent toujours pas bien !).

J’ai également vu des études sur des milliers de patients hospitalisés pour infarctus – et qui avaient en moyenne un niveau de cholestérol tout à fait moyen…

Il en faut d’ailleurs de la propagande pour être content de voir baisser son taux de cholestérol (qui est par exemple à la base de la composition de l’enveloppe de nos cellules ! Il se trouve dans les membranes nucléaires afin d’assurer la fluidité de la membrane lors de changements de température, il est situé entre les molécules de lipides. Il y a entre 15 et 50% de cholestérol dans une membrane selon la cellule) ! Mais serait-on heureux de voir baisser son taux sanguin de calcium ou de magnésium ?

membrane-cellulaire

Une membrane cellulaire

Pour mémoire, le cholestérol est aussi, entre autres, un précurseur de la vitamine D3, des sels biliaires et des hormones stéroïdiennes (cortisol, cortisone, et aldostérone) et des hormones stéroïdiennes sexuelles (progestérone, œstrogènes, et testostérone) – ce qui explique probablement certaines baisses de libido constatées chez les patients traités par statines (ce qui est très peu expliqué aux patients en général).

Mais il y a mieux…

Le scandale des essais cliniques

Il est vrai que les statines ont un effet colossal sur le taux de cholestérol (ça n’est pas discuté ça). Mais là, il y a un souci : si le cholestérol est causal dans l’infarctus, et comme on le diminue fortement, on se dit qu’une baisse de 30 ou 40 % du taux de cholestérol par statines devrait aboutir, disons, à 60 % ou 80 % de baisse des infarctus ! Or voici ce qu’on observe sur des essais cliniques : “Statines contre placébo”.

En 1996, l’essai Care donne ceci quant à l’efficacité d’une statine (personnes ayant déjà fait un infarctus) :

essai-2

Cliquez pour agrandir

=> plus de 10 % de baisse de la mortalité cardiovasculaire, ce n’est pas Broadway, mais c’est toujours ça de pris… (on n’a pas la mortalité globale cependant)

En 1998, l’essai Lipid (c’est de lui dont on parle dans le film) donne de bons résultats d’une statine (personnes ayant déjà fait un infarctus) :

essai-1

=> près de 30 % de baisse de la mortalité globale ! (vous voyez, ce n’est pas compliqué…) Bon, on n’est pas à 60 % mais enfin…

En 2002, l’essai Prosper donne ceci quant à l’efficacité d’une statine (personnes ayant déjà fait un infarctus) :

essai-3

=> Là, on a plus de 20 % de baisse de la mortalité cardiovasculaire… MAIS pratiquement aucun effet que la mortalité globale DONC OUPS, la statine a forcément  AUGMENTÉ la mortalité non-cardiovasculaire (cancers…)

Et c’est là qu’on voit le problème, car si les population ne sont pas exactement les mêmes, on a 3 essais de la même statine (vendue sous le nom ELISOR) qui indiquent :

  • dans un cas, une baisse de 10 % de la mortalité cardiovasculaire ;
  • dans un cas, une baisse de 30 % de la mortalité cardiovasculaire et de la mortalité totale ;
  • dans un cas, une baisse de 20 % de la mortalité cardiovasculaire et presqu’aucun effet sur la mortalité totale !

La conclusion est évidente : si on ne sait pas quoi penser de la statine, on conclut facilement qu‘il y a un sérieux problème sur la qualité des essais cliniques !

En 2002, l’essai Allhat-Llt teste la statine par rapport à un traitement classique ne faisant pas trop baisser le cholestérol donne ceci !

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OK : efficacité quasi-nulle par rapport à un traitement classique, la baisse du cholestérol n’a pas d’effet supplémentaire…

En 2005, le fameux essai Jupiter, qui teste la Rosuvastatine (vendue sous le nom de… CRESTOR) sur des populations n’ayant pas eu d’infarctus :

essai-5

Prévu pour durer 5 ans, il est interrompu au bout de 1,9 ans, en raison du succès prétendument fabuleux : baisse de 24 % de la mortalité… mais seulement avec 6 morts de moins sur 8900 personnes, ce qui statistiquement significatif, mais pas cliniquement significatif comme l’a écrit un médecin… Il a été hautement critiqué pour ses biais méthodologiques.

C’est à ce stade que, suite au scandale du Vioxx en 2005 (quelques dizaines de milliers de morts…) , qui a montré que les laboratoires (qui financent, réalisent et analysent ces essais pour mémoire !) tripatouillaient malhonnêtement les résultats, la réglementation change, et devient plus sévère (en étant encore loin d’être parfaite).

 

Essai suivant : en 2005, le stupéfiant Aurora (Crepuscula aurait été mieux…) teste la Rosuvastatine sur des patients très malades (donc avec des volumes de décès significatifs) :

essai-7

Cette fois, on un fabuleux 0 % d’efficacité du Crestor sur la mortalité des patients à haut risque (dont le taux de cholestérol a néanmoins baissé de 43 % !) – et on n’a même pas le chiffre de mortalité non-cardiovasculaire, dont on a vu qu’elle pouvait être dégradée.

En 2007, Woscops montre ceci avec l’Elisor sur des patients n’ayant pas eu d’infarctus :

essai-8

près de 30 % de baisse de la mortalité cardiovasculaire (sans information sur la mortalité globale – qui est pourtant bien le but du patient !!!) (méthode avant réforme Vioxx, donc sujette à caution)

En 2007, Corona montre ceci avec le Crestor :

essai-9

oublions la fluctuation statistique : de nouveau, efficacité nulle sur la mortalité cardiovasculaire du Crestor (sans information sur la mortalité globale)

On a donc 2 essais payés par les labos qui ont montré que dans le meilleur des cas le Crestor était inefficace (et donc, forcément, on peut vraiment les croire là !) ; comme il n’y a guère de raison que 2 statines peu différentes, induisant la même baisse du cholestérol, aient des effets globaux très différents, on voit quelle conclusion en tirer sur toutes les statines, et l’honnêteté des précédents essais…

Par la suite, il y a peu eu d’essais Statines contre Placebo ; malins, les labos considérant que les statines ont prouvé leur efficacité, testent Nouvelle Statine contre Ancienne Statine, ou regardent juste si elle fait baisser le cholestérol…

On peut aussi citer l’essai Illuminate de 2007 : il testait en fait un médicament qui n’était pas une statine, mais qui baissait de 25 % supplémentaire le “mauvais cholestérol” de patients déjà sous statine, et augmentait le “bon cholestérol” de 72 % ! Miracle ! Mais bilan : essai interrompu en urgence suite a augmentation de 60 % des décès – et c’est probablement bien dû aux conséquences du niveau de cholestérol, et non pas à des effets secondaires… Voici pour information quelques détails sur les effets secondaires (mortels !) de ce produit : augmentation de 21 % des décès par maladie cardiovasculaire, de 20 % des décès par AVC et de 71 % des décès par cancer…

P.S. si des volontaires (profils scientifiques et rigoureux) ont envie de creuser ce sujet Cholestérol pour faire des billets détaillés, écrivez-moi en vous présentant, ce serait bien utile – ce sujet me tient à coeur, et est très illustratif des dérives actuelles…

Conclusion

On a donc vu que 2 essais coutant les yeux de la tête, menés par les labos, ont montré que le Crestor était au mieux non efficace.

Bilan : c’est le 3e médicament remboursable le plus vendu en France !

essai-6

Pourquoi les médecins prescrivent ? Eh bien ils écoutent l’avis des pontes du secteur. Comme l’invité du débat d’Arte :

essai-11

Mais Arte n’a pas parlé de ses légers conflits d’intérêts… Les voici issus d’une de ses publications :

essai-12

Lorgéril, chercheur public, n’en a aucun…

Je vous conseille d’ailleurs vraiment son livre, Cholestérol, mensonges et propagande, si le sujet vous intéresse. Parcourez son site internet aussi. Je parle de lui, car c’est une référence, mais il est loin d’être seul…

 

En conclusion, je ne vous donnerai évidemment aucun conseil médical, c’est à vous de voir avec votre médecin – et n’arrêtez pas un traitement sans en parler avec lui. Je rappelle aussi que l’académie de médecine déconseille actuellement l’arrêt des traitements par statines.

Après, honnêtement, cela ne va pas être simple, j’ai testé pour vous. D’abord, il va vous regarder en levant les yeux façon “encore un couillon qui se croit plus malin qu’un médecin et qui a lu des conneries sur Internet” – ce qui se comprend. Mais le souci, c’est que si vous lui parlez des essais cliniques, ou des résultats d’études précis, vous verrez qu’il n’est pas au courant, vu qu’il n’a généralement pas bossé le sujet, ce qui est gênant…

Et pire, si ça peut à l’extrême rigueur se comprendre d’un généraliste, vous vous rendrez compte que des cardiologues n’ont pas forcément plus creusé les avis des Divergents, et continuent à prêcher la sainte parole de la Société Européenne de Cardiologie – dont tous les pontes sont en énormes conflits d’intérêts avec les labos… Cf le documentaire d’Arte.

 

C’est d’ailleurs une des choses les plus scandaleuses. Car donnez un beau budget à de Lorgéril, il va tester une bonne fois pour toutes les statines sur 10 000 patients, dans un cadre public et sans conflits d’intérêts. Et on saura s’il faut foutre tout ça à la poubelle ou pas. Mais les pouvoirs publics s’y refusent, préférant ne pas toucher au plus gros marché médicamenteux dans le monde (stupéfiant !), 6 à 7 millions de Français étant traités pour 2 milliards d’euros tous les ans…

Je souligne de nouveau ce scandale incroyable : ce sont les labos qui mènent les essais de leurs propres médicaments ruineux, et ils ne communiquent ni aux autorités publiques, ni évidemment au public, les données détaillées des essais (“secret industriel !”). Alors qu’il suffirait de décharger les labos de cette fonction, et de les faire dans un cadre public, financés par la fraction du prix de vente qui n’ira plus aux labos… Mais si on le faisait, de nombreux médicaments seraient retirés de la vente. Car désormais, comme l’industrie a du mal à inventer des médicaments, elle invente des maladies…

 

Après, il ne faut pas oublier que la France affiche le taux le plus bas d’Europe pour la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires, pour les deux sexes (en 2009, 158 morts pour 100 000 chez les hommes et 92/100 000 chez les femmes). Les écarts sont considérables avec les pays qui ont les taux les plus élevés, comme la Bulgarie (745/1000 pour les hommes et 492/1000 pour les femmes), la Roumanie et les pays baltes.

Les écarts sont stupéfiants et ce paradoxe français montre que beaucoup de choses sont à notre main de façon naturelle…

france

Alors, que faire ?

Des statines pourraient peut-être être utiles si vous avez en effet un très fort taux de cholestérol et des facteurs de risques (et si vous avez déjà fait un infarctus ; la distribution actuelle à robinets grands ouverts à des personnes n’en ayant jamais fait est pour le coup un scandale…), à vous de voir avec votre médecin, soyez prudent. Mais retenez bien que cela ne sera jamais miraculeux, et qu’il vous faut changer votre mode de vie. Prendre ou ne pas prendre des statines n’est finalement pas si central (il ne faut pas être trop dogmatiques à ce stade ; prenez des statines si ça vous rassure…), par rapport au fait que des choses bien plus efficaces sont à votre main :

  1. arrêtez de fumer, en premier lieu (sinon, à ce stade, ne vous souciez pas d’infarctus et de statine, c’est comme conduire à 200 km/h bourré…)
  2. faites du sport
  3. rapprochez-vous à terme d’un indice de masse corporelle de 25 (testez ici)
  4. et adoptez un mode d’alimentation méditerranéen.

 

En effet, le grand mérite de Logéril est d’avoir montré l’efficacité du mode d’alimentation méditerranéen

Regardez ce que donne un essai clinique public avec quelque chose qui marche vraiment, et qui a été reproduit sans problème à de multiples reprises (outre que c’est testé ne vrai depuis des siècles en Grèce…) :

essai-10

etude-de-lyon

Alors c’est quoi ?

Ne l’appelons d’ailleurs pas “Régime”, ce n’est pas un Régime pour maigrir : mangez simplement comme un Grec ou un Méditerranéen – surtout si vous êtes au Nord de la Loire (sérieux, les frites mayo, on oublie…).

 

Le mode d'alimentation méditerranéen (basé sur plantes ; frugalité ; diversité ; saisonnalité ; localisé) repose sur :

  • une activité physique quotidienne, comme la marche à pieds (20 minutes) ;
  • une consommation importante et quotidienne de légumes et de légumineuses (lentilles, haricots, pois, fèves, pois chiches) (400 g de légumes et 400 g de fruits par jour), qui doivent être la base du repas principal, et non pas un simple accompagnement ;
  • une consommation importante et quotidienne de fruits, dont ceux à coque (noix : 30 g par j.);
  • une consommation importante et quotidienne de céréales (surtout entières et bio: pain, semoules, pâtes, riz, biscottes), avec très peu de pain blanc ;
  • une consommation importante et quotidienne d'herbes aromatiques (oignon et ail en priorité, persil, menthe, ciboulette, coriandre, basilic…) et d'épices (cannelle…), peu de sel;
  • une consommation importante et quotidienne d’eau ;
  • une consommation quotidienne d’huile olive (ou de colza) ; occasionnellement margarine Saint-Hubert oméga-3 ; éliminer le plus possible le beurre et la crème ;
  • une consommation modérée et diversifiée de fromages et des yaourts (issus de brebis ou de chèvre, très peu de vache ; éviter le lait) avec consommation quotidienne à hebdo ;
  • une consommation modérée d’œufs et de volailles, variant d’une consommation tous les deux jours à une consommation hebdomadaire;
  • une consommation modérée de chocolat, avec 2 carrés de chocolat noir (à 80 %) par jour ;
  • une consommation limitée de poisson environ 2 fois par semaine (saumon, cabillaud, sardines) et de fruits de mer ;
  • une consommation faible de viande (lapin, veau) et très peu de viande rouge et de charcuteries.
  • une consommation faible d'aliments sucrés;

Résultats à 4 ans sur 300 personnes après un infarctus : -75 % d'infarctus, -85 % de cancers, -60 % de décès.

Je vous ai fait un mémo d’une page en pdf ici….

mode-d-alimentation-mediterraneen

P.S. merci de me signaler les coquilles…

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