Sondage : neuf Français sur dix soutiennent la protestation des policiers
Alors qu'une rencontre entre François Hollande et les représentants de policiers est prévue mercredi soir, un sondage Ifop publié ce mardi révèle que 91 % des Français estiment la grogne policière «justifiée».
● Un mouvement soutenu par l'écrasante majorité des Français
Après une année éprouvante sous le régime de l'état d'urgence lié à la vague d'attentats djihadistes, les policiers réclament notamment plus d'effectifs et de moyens matériels et des peines sévères pour leurs agresseurs. Et pour 91% des Français, leur mouvement de grogne entamé le 17 octobre est «justifié», selon un sondage Ifop pour le site Atlantico publié ce mardi et réalisé auprès de 1000 personnes. Ce score très élevé est d'autant plus notable qu'il est le même quelle que soit la tendance politique.
Ainsi, 83% des sympathisants du Front de Gauche jugent cette mobilisation «tout à fait» ou «plutôt» justifiée, c'est également l'avis de 86% des sympathisants du Parti socialiste. À droite, ce score s'élève même à 94% pour les proches des Républicains et 97% pour le Front national.
Peu de mouvements sociaux ont rencontré une adhésion aussi forte depuis plus de quinze ans, qui est comparable à celle des éleveurs laitiers puis bovins en 2009 et 2010. Elle rappelle surtout la précédente vague de protestation des policiers qui en 2001, remportait déjà plus de 90% d'adhésion parmi les sondés. A titre de comparaison, moins de 66% des personnes interrogées comprenaient les mobilisations contre la loi travail du printemps dernier.
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● Faible mobilisation pour dénoncer le «laxisme» judiciaire
Les syndicats de policiers ont peu mobilisé ce mardi avec leur premier appel à se rassembler devant les tribunaux pour dénoncer notamment le «laxisme» de la justice à l'égard des agresseurs des forces de l'ordre. Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, Synergie Officiers, l'Unsa et des syndicats de commissaires (SCPN, SICP) avaient appelé à «des rassemblements silencieux» devant les palais de justice, chaque mardi de 13H00 à 13H30.
Mais pour la première, peu ont répondu: les policiers étaient environ 150 ce mardi après-midi à Paris, une centaine à Bobigny (Seine-Saint-Denis) et Bordeaux, une quarantaine à Lille et Toulouse, une trentaine à Marseille et Lyon, une cinquantaine à Rennes, Nice, Carcassonne ; une vingtaine à Rouen et Ajaccio et une quinzaine à Strasbourg.
Et c'était encore le cas ce mardi soir à Nancy avec une centaine de policiers rassemblés, ainsi qu'à Rennes (130), et Béziers. A Brest, ils étaient environ 200, tandis qu'à Toulouse, entre 100 et 150 policiers se sont réunis vers 22H00 dans le centre de la ville, rejoints par quelques pompiers.
Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, présent à l'Assemblée nationale, a totalement réfuté ce mardi ce reproche de «laxisme» : «Comme de la météo, il y a la réalité et la température ressentie» a-t-il déclaré.
Le Garde des Sceaux avait reçu la semaine dernière les organisations syndicales de policiers, qui lui «ont fait part de ce sentiment qu'il y avait une forme d'impunité». Au «sentiment», Jean-Jacques Urvoas a opposé la surpopulation des prisons et plusieurs chiffres. Il a indiqué que l'an dernier, 17.860 condamnations avaient été prononcées pour des infractions contre des personnes dépositaires de l'autorité publique (dont une majorité de policiers et gendarmes).
● «Des décisions concrètes» par le gouvernement
Samedi, Manuel Valls s'était rendu dans un commissariat de Tours (Indre-et-Loire). Le premier ministre avait formulé sur Twitter son «ferme engagement à poursuivre le renforcement des moyens de notre police». «Je suis ancien ministre de l'Intérieur, je sais ce que nous devons au courage de nos policiers, de nos gendarmes, de nos sapeurs-pompiers», avait-il également déclaré en clôture de l'une des «universités de l'engagement» organisées par le Parti socialiste.
En parallèle, Bernard Cazeneuve a rencontré dimanche dans le Val-de-Marne une cinquantaine de personnels du commissariat de Créteil. Il avait annoncé plus tôt, dans la semaine songer à prendre des «décisions concrètes».
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