[Propagande] Orban a perdu avec 98 % des voix…
On ne se lasse décidément pas du naufrage de la presse…
Revenons sur le référendum en Hongrie de dimanche.
Le Premier Ministre Orban a décidé de jouer un “coup politique” en posant la question suivante au peuple :
« Voulez-vous que l'Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non hongrois en Hongrie sans l'approbation du Parlement hongrois ? ».
Car c’est en effet ce que va faire Bruxelles dans tous les cas, statuant à la majorité.
Le référendum hongrois a les mêmes règles que le référendum néerlandais sur l’Ukraine :
- il est seulement consultatif, et n’engage pas le gouvernement
- il n’est sensé être valable que si 50 % des électeurs sont d’accord.
Comprenons bien une chose : on a donc affaire à une simple opération “politique”, le référendum n’a aucun intérêt autre que celui de “sondage” :
- la question n’a aucune portée : ce sont les règles de l’UE, intangibles en l’espèce : le gouvernement n’a donc aucune marge de manœuvre – en théorie…
- le référendum n’est que consultatif
- et le pourcentage de participation n’a aucun sens si le non l’emporte, vu que c’est la position du gouvernement ! Ce genre de point n’est important que si le peuple veut imposer sa volonté au gouvernement, pas s’ils sont d’accord ! (= si le Non l’emporte avec 51 % de participation, le referendum consultatif est valide, et le gouvernement applique le Non voté ; si le Non l’emporte avec 49 % de participation, le referendum consultatif n’est pas valide, et donc le gouvernement applique… sa politique, donc le Non…)
Je précise au passage que je trouve ce genre de consultation assez détestable, car elle agite des passions délétères : le gouvernement est contre l’entrée de migrants, eh bien, qu’il agisse en conséquence, mais cela ne sert à rien d’exciter la xénophobie par ce genre de campagne… Je rappelle aussi que le plus simple aurait été de ne pas déstabiliser la Syrie puis d’entretenir une guerre civile à nos frontières – tout se paye un jour… Mais bref – ce n’est pas le sujet.
L’UE a réagi fidèlement à son habitude :
“Si des référendums sont organisés sur chaque décision des ministres et du Parlement européen, l’autorité de la loi est en danger”, s’est alarmé cet été Jean-Claude Juncker, le président de la Commission. Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a pour sa part dénoncé dimanche un “jeu dangereux”
Le résultat est tombé :
- 98,3 % de NON
- mais seulement 40,3 % de participation
Le scrutin consultatif n’est donc pas “validé” (sic.) ce qui ne veut pas dire grand chose mais bon. En tous cas, le peuple a voté dans le sens voulu par Orban, qui ne va donc évidemment pas changer d’avis !
L’opposition à Orban avait appelé à boycotter le vote, afin de ne pas dépasser les 50 % et avoir un référendum validé (ce qui est à mon sens un souci démocratique, quoi qu’on pense de la question). La gauche était d’ailleurs divisée, pour changer :
Pour mémoire, le Parlement :
On notera enfin que s’il y a eu 60 % d’abstention, on est encore loin des 71 % d’abstentions aux élections Européennes 2014 ! (mais 40 % aux dernières législatives)
Gros succès dans les nouveaux pays à l’Est, l’UE…
En tous cas, on peut dire que dans ses conditions, Orban a donc reçu une vaste adhésion de la population à sa politique (qu’on peut critiquer), et que même si la participation avait été plus importante, le nom aurait sans doute facilement eu 70-80 %…
Mais le meilleur a donc été le compte rendu de nos médias – sans commentaire :
Mention spéciale à l’article du Monde quand même :
Dingue ça qu’il persiste, c’est étonnant qu’avec 98 % de NON, il ne dise pas que du coup il accueillera plein de migrants…
Mais je termine par cette pépite toute Mondesque :
(appel par le parti d’extrême-droite, c’est important de le relayer donc…)
vu que la presses en inquiétait beaucoup il y a quelques jours, des fois que le Oui l’emporte… :
P.S. pour éviter des plaintes, vous notez que le sujet n’est PAS la politique à mener pour les migrants, donc les commentaires qui ne respecteront pas le sujet du billet (= médias) pourront être supprimés.
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