Négociations sur la Syrie : Poutine accuse la France d'avoir cherché à « envenimer la situation »
Pour changer, la vision russe (à prendre avec recul…)
Source : Russia Today, 12-10-2016
Au lendemain de l’annulation par Moscou d’une rencontre qui était prévue à Paris entre François Hollande et Vladimir Poutine, le président russe s’est déclaré offensé par le comportement de la diplomatie française sur le dossier syrien.
«Ce n’est pas la France qui doit être offensée par le veto russe, mais plutôt Moscou qui doit être offensé», a déclaré le chef du Kremlin, mercredi 12 octobre, lors du forum de l’investissement de Moscou. Vladimir Poutine reproche à Paris de s’être engagé à respecter les amendements déposés par Moscou sur sa proposition de résolution au Conseil de Sécurité de l’ONU concernant la Syrie, puis d’avoir soumis un texte qui n’en tenait aucun compte – un comportement ayant contraint la Russie a user de son droit de veto.
Vidéo : Poutine : «Ce n'est pas à nos partenaires d'être offensés par cette situation»
«Lorsque Jean-Marc Ayrault s’est rendu à Moscou, Sergueï Lavrov [le chef de la diplomatie russe] lui a assuré que Moscou n’avait pas la volonté d’utiliser son droit de veto si la France prenait en compte les amendements proposés par Moscou», a déclaré le président russe. En d’autres termes, la France et la Russie se sont entendues sur le contenu de la proposition française.
Or par la suite, poursuit Vladimir Poutine, le ministre des Affaires étrangères français a rencontré les dirigeants américains. Résultat : «La résolution française ne mentionnait pas du tout la responsabilité de l’opposition et de ses combattants dans la crise actuelle en Syrie.» Une manière, selon le dirigeant russe, de se plier à la volonté de Washington. «Servir les intérêts politiques des Etats-Unis, est-ce le rôle d’un pays sérieux qui prétend à un titre de grande puissance?», a-t-il regretté.
Les déclarations du chef du Kremlin sur la diplomatie française font référence à une proposition de résolution de la France sur un cessez-le-feu à Alep, soumise au Conseil de Sécurité de l’ONU le samedi 8 octobre, et rejetée en raison du veto russe. Paris avait par la suite posé son veto à la contre-proposition de Moscou, à l’unisson avec Washington et Londres.
Poutine : la rencontre avec Hollande n’a pas été «annulée», c’était seulement le mauvais moment
Le lendemain de ces désaccords, dimanche 9 octobre, François Hollande avait annoncé qu’il pourrait annuler sa rencontre avec Vladimir Poutine, prévue lors de son voyage à Paris le 19 octobre. Mardi 11 octobre, le président russe avait finalement fait savoir qu’il comptait «reporter» sa visite diplomatique dans la capitale française, où il devait également inaugurer un centre spirituel et culturel russe au Quai Branly.
Lors de son intervention au forum économique de Moscou, mercredi, le chef d’Etat russe a souhaité dédramatiser l’incident diplomatique : «En vérité, nous n’avons même pas annulé la visite [à Paris]. Nos interlocuteurs français ont tout simplement laissé entendre que le moment n’était pas très bon pour ouvrir officiellement notre centre culturel et pour discuter de tous ces sujets humanitaires, et qu’il valait mieux reporter l’événement». Une suggestion à laquelle le Kremlin a répondu de manière positive, selon Vladimir Poutine. «Nous ne nous imposons pas», a souligné ce dernier.
Voir la vidéo sur l’annulation de la rencontre avec Hollande
Poutine : les Etats-Unis savent que le convoi humanitaire a été attaqué par des terroristes
Concernant la situation syrienne elle-même, le chef du Kremlin a annoncé, mercredi, connaître le responsable de l’attaque du convoi humanitaire de la Croix rouge et de l’ONU du 19 septembre dernier, qui avait provoqué la mort d’une vingtaine de civils près de la ville d’Alep. «C’était l’un des groupes terroristes [syriens]. Nous le savons, et les Etats-Unis le savent également – mais préfèrent accuser la Russie de manière fallacieuse», a déploré le dirigeant russe.
A l’issu du drame, le Pentagone avait soutenu que les véhicules humanitaires avaient été détruits par des bombardements aériens et que des avions de guerre russes se trouvaient dans la zone concernée durant les événements. Moscou avait nié ces accusations, et fait savoir qu’un drone américain surveillait le convoi, de sorte que Washington ne pouvait ignorer ce qu’il s’était réellement passé.
«Nous n’avons jamais voulu de rupture avec les Etats-Unis»
Vladimir Poutine a également profité de son intervention au forum de l’investissement de Moscou pour rappeler que les tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et la Russie, au sujet notamment du dossier syrien, n’étaient pas le fait de cette dernière. «Nous n’avons jamais voulu de rupture avec les Etats-Unis. Au contraire, nous aspirons à de bonnes relations avec ce grand pays, la plus grande économie du monde», a insisté le chef d’Etat.
Washington, selon le président russe, a pour sa part contribué à refroidir les relations entre les deux pays ces derniers mois, en accusant Moscou de piratage en Amérique – la publication par WikiLeaks, notamment, des mails de la direction du Parti démocrate. Les Etats-Unis, selon Vladimir Poutine, chercheraient de cette manière à «distraire l’attention de l’essentiel des informations relayées par les hackers, qui révèlent une manipulation de l’opinion publique» de la part des responsables politiques américains.
Source : Russia Today, 12-10-2016
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Source : Pravda France, le 12 octobre 2016.
La France a présenté au Conseil de Sécurité un projet de résolution sur la Syrie que la Russie n’aurait pas pu avaliser. Elle l’a fait exprès pour faire monter la tension, a déclaré Vladimir Poutine au VIII Forum d’Investisseurs « VTB Capital « Lappel de la Russie ! » qui se tient le 12 octobre à Moscou.
« Nous avons déclaré que nous étions prêts à soutenir l’initiative du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU Staffan de Mistura sur le retrait des milices armées d’Alep. La réaction de la partie française a été plutôt positive. Nous nous attendions à réaliser un travail fructueux, ensemble avec la France et d’autres membres du Conseil de Sécurité », a dit Poutine, selon l’agence RIA-Novosti.
Comme le chef d’État russe l’a raconté, le chef du Quai d’Orsay Ayrault s’est rendu à Moscou et a explicité les grands points de la résolution. En guise de réponse, le ministre des Affaires Etrangères de Russie Sergheï Lavrov a promis que la Russie n’allait pas opposer son veto à condition que l’on tienne compte des amendements russes. A son tour, le ministre français a promis de s’exécuter en assurant tout un chacun que Paris ne voulait absolument pas « se faire plomber par un veto ».
Moscou était mécontente que, dans la version française, « le gouvernement syrien était tenu pour responsable de tous les griefs et il n’y avait pas un seul mot sur l’opposition », a précisé le président russe.
« Juste après, le chef de la diplomatie française a pris son envol de Moscou à Washington. Le lendemain, il avait sa grande sortie avec Monsieur Kerry, et ils ont accusé la Russie de tous les pêchés mortels. Personne n’a voulu converser avec nous de rien ni discuter de quoi que ce soit. Ils ont juste poussé la résolution au Conseil de Sécurité en s’attendant ouvertement à notre veto », a ajouté Vladimir Poutine.
Selon lui, cela a été fait non pas pour adopter cette résolution, car les organisateurs étaient au courant de la position de la Fédération de Russie. « Cela a été fait pour obtenir ce veto. Pourquoi faire ? Mais pour faire monter la tension, provoquer une hystérie anti-russe dans les médias se trouvant sous leur contrôle en trompant sa propre population et ses concitoyens », a fait valoir le leader russe.
« Mais je ne sais si ça correspond ou non aux intérêts des pays européens de servir de façon aussi simpliste les intérêts de la politique extérieure ou peut-être même de la politique intérieure de ses alliés, en l’occurrence, les Etats-Unis. Vraiment je ne sais ! Est-ce que cela répond au rôle d’un pays sérieux voulant faire de la politique sérieuse et qui le clame haut et fort ? Un pays qui désire avoir une politique internationale indépendante ? Un pays qui veut s’appeler une grande puissance ? », s’est demandé Poutine.
« Nous sommes prêts à travailler avec tous les partenaires y compris avec nos partenaires français et européens pour soigner ce problème extrêmement important et grave », a ajouté le président de Russie.
En parlant de la pression exercée sur la Russie dans le cadre de la pacification syrienne, Vladimir Poutine a souligné que le chantage contre Moscou ne réussirait jamais.
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Pour sourire un peu dans ces guerres de propagande :
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