Les Chroniques de Sapir : La Fiscalité et les dépenses publiques dans le contexte de la campagne électorale (Partie 1)
Un sujet qui (comme moi) devrait vous intéresser, surtout en tant que contribuable....
La question de la fiscalité et des dépenses publique fait débat dans le cadre de l’élection présidentielle. Nous allons essayer d’y voir plus clair lors de l’émission d’aujourd’hui « Les chroniques de Jaques Sapir » avec comme invités :
https://www.crashdebug.fr/media/MP3/2016_10_24_Sapir_oaimdfic.ctq.mp3
INVITES: Charles SANNAT, ayant fait carrière dans la banque BNP et qui rédige quotidiennement Insolentiae, à l'adresse http://insolentiae.com
Et Louis ADAM Expert-comptable et Commissaire aux comptes
Et Louis ADAM Expert-comptable et Commissaire aux comptes
La première question que j'aimerai vous poser est celle-ci : ne pensez-vous pas que l'on assiste à une sorte de surenchère assez démagogique sur cette question des impôts ? Plus sérieusement, que peut-on croire dans des déclarations à propos de baisses d'impôts et de dépenses, qui ne sont ni précises ni reliées entre elles ?
Charles Sannat. «… La fiscalité au sens très large, elle repose avant tout sur le travail et la vraie question à se poser est [la suivante] : Comment dans une période, dans un moment de notre histoire économique où nous voyons tous que le travail est en voie de ratification, en tout cas le mode de fonctionnement de la société de demain nie le moyen de répartition de la richesse créée, comment on va faire pour adapter notre système fiscal à ce nouvel état de fait. Et là-dessus il n'y a aucune réponse… »
Louis Adam. «… Oui il y a une démagogie, depuis les années 80, on a des baisses d'impôts : impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés… Je rappelle qu'il a été à 50 pourcents et là il est à 33 pourcents… Il y a un problème de base, pas simplement de taux et il y a un problème de solidarité un peu au niveau des impôts, car ce que l'on oublie c'est que l'impôt c'est certes pour couvrir les dépenses mais c'est aussi d'une certaine manière pour rétablir un peu les inégalités de revenu… Je vais donner un seul chiffre… en France un étudiant du supérieur coûte en gros 15.000 euros… mais quand on regarde les pays qui investissent là-dessus, les États-Unis sont à 26.500 euros et le Royaume-Uni est à 2. 000 euros; quels choix sont faits ? »
La deuxième question touche à ce que l'on appelle l'« optimisation fiscale ». De manière parfois légale et parfois illégale, un certain nombre d'acteurs économiques arrivent aujourd'hui à soustraire leurs revenus à l'impôt, faisant peser une large partie de la charge sur les mêmes, qu'il s'agisse des classes moyennes ou des PME. N'est-ce pas un problème majeu r?
C.S. « Je pense que l'optimisation fiscale est l'enfant terrible de la mondialisation, de la globalisation et… de la construction européenne puisque en Europe même… c'est organisé savamment… aussi bien le dumping social que son petit frère le dumping fiscal. Est-ce que l'on peut lutter réellement contre l'optimisation fiscale… En réalité ce n'est pas de l'optimisation c'est de la fraude fiscale tolérée, c'est de la fraude fiscale organisée, c'est de l'évasion fiscale organisée, légalisée par Bruxelles, qui accepte qu'au sein même de l'espace économique… On peut aller se faire imposer en Irlande mais on peut recruter un petit Bulgare à 184 euros par mois de salaire minimum et de le faire travailler en France, où le SMIC est de 1500 euros en brut… » L.A. « Qui fait cette optimisation fiscale ? Ce sont les conseillers fiscaux. D'où viennent les conseillers fiscaux ? En majorité de l'École Nationale d'impôts. Donc l'État paye la formation des gens pour diminuer l'impôt, c'est quand même un peu contradictoire… Quand on regarde les banques françaises, le Crédit Mutuel CIC fait 45 pourcents de ses profits à l'étranger… la BNP, elle fait 35 pourcents, 2,4 milliards d'euros de bénéfices, c'est énorme… On voit là effectivement tout le problème d'optimisation fiscale… »
Source(s) : Sputniknews.com via Contributeur anonyme
Informations complémentaires :
Crashdebug.fr : Evasion fiscale : ces « 600 milliards qui manquent à la France »
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