jeudi 13 octobre 2016

Les candidats à la primaire de la droite et l’économie : zéro partout

Les candidats à la primaire de la droite et l'économie : zéro partout




Austérité récessive et chèque en blanc aux multinationales

Bien sûr, les candidats ne manquent pas de s'égratigner sur leurs programmes économiques, s'appuyant sur de vraies différences (hausse de la TVA ou pas, baisse des impôts pour les ménages ou pas), mais pour qui examine leurs propositions, on constate qu'elles sont très proches. Tous les candidats proposent une baisse des dépenses publique d'environ 100 milliards (85 à 90 pour Le Maire, 80 à 100 pour Juppé, 100 pour NKMet Sarkozy, 110 pour Fillon) trouvant le moyen de dépasser l'ultralibérale IFRAP. Si Jacques Sapir a bien décrypté les propositions de Juppé, il est effarant que les journalistes ne questionnent pas les candidats sur les conséquences de telles mesures sur la croissance : selon les estimations du FMI, une telle coupe des dépenses réduirait le PIB de la France de 4,5 à 8,5% !



Mais, ce faisant, c'est le même logiciel qui est à l'œuvre, celui qui échoue depuis plus de quatre ans. Et penser qu'accélérer plutôt que de changer de logiciel résoudra nos problèmes est complètement illusoire. Au contraire, les coupes prévues ne feraient que prolonger notre torpeur économique, tout en dégradant la qualité de notre service public, alors même que l'exemple britannique, sur lequel je vais bientôt revenir, nous démontre que ce n'est pas la voie à suivre. Les milliards de baisses d'impôt sur les entreprises sont à contre-temps d'une époque où leurs bénéfices sont au plus haut, et ne feraient qu'enrichir des actionnaires, qui n'en ont pas besoin, au détriment de l'ensemble de la collectivité. De même, la suppression de l'ISF est à contre-temps d'une époque où les inégalités explosent.


Bref, même s'il est dans le vent de l'époque, les programmes des candidats aux primaires dites de la droite et du centre sont quasiment aussi mauvais les uns que les autres, démontrant qu'ils n'ont absolument pas réfléchi à ces sujets, se contentant paradoxalement de copier ce qui a été fait ses dernières années, tout en y ajoutant quelques postures destinées à se différencier. Pauvre France.

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