mardi 11 octobre 2016

Convention démocrate : le sans-faute de Bill Clinton, “humaniseur” en chef de Hillary, par Philippe Boulet-Gercourt

Convention démocrate : le sans-faute de Bill Clinton, "humaniseur" en chef de Hillary, par Philippe Boulet-Gercourt

Un bien bel article de propagande de la fin juillet…

Source : Le Nouvel Obs, Philippe Boulet-Gercourt, 27-07-2016

Dans un discours drôle et vivant, l’un de ses meilleurs, l’ex-président a décrit une Hillary généreuse et passionnée que l’Amérique ne connaissait pas. À elle de transformer l’essai.

Et Hillary fut. La première fois, en fin d’après-midi, quand les délégués l’ont choisie officiellement comme candidate. C’était prévu, mais ce fut un moment d’Histoire avec un grand H. La deuxième fois, le soir, a commencé de façon plus inattendue, par une phrase que l’on aurait crue sortie tout droit d’un roman : “Au printemps 1971, j’ai rencontré une fille…”

Bill Clinton était là, derrière le podium, observant la foule avec son air gourmand inimitable. Il allait nous sortir le grand jeu. Il l’a fait : à bientôt 70 ans, il reste un orateur extraordinaire. Il a littéralement captivé son audience, surtout pendant la première demi-heure, quand il a raconté sa rencontre et ses premières années avec Hillary. Et il a fait ce que personne d’autre n’avait réussi : il l’a humanisée.

S’il existait une école pour hommes politiques, on y repasserait en boucle ce genre de discours (lui préfère parler de “discussion”).

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Bill Clinton a tissé avec maestria une histoire personnelle, celle de sa rencontre et de sa vie avec Hillary, avec toutes les anecdotes et blagues d’usage, sur un canevas que beaucoup ne connaissent pas : celui d’une Hillary qui a commencé très tôt, bien avant lui et avant même d’avoir fini ses études, à lutter pour améliorer le sort de populations discriminées ou socialement désavantagées.

Une admiration mutuelle

Elle l’a fait sur le terrain, de façon concrète, obtenant de vrais résultats et parfois des avancées impressionnantes, depuis la lutte contre les écoles ségréguées en Alabama jusqu’à l’assurance-maladie des enfants en passant par la lutte contre le Sida.

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La liste était longue, mais l’ex-président a trouvé le moyen d’en faire une histoire vivante et souvent émouvante.

“Cette femme ne s’est jamais satisfaite du statu quo dans quelque domaine que ce soit. Elle a toujours voulu faire avancer les choses”, a-t-il dit.

Glamour ? L’activisme social ne l’est pas, encore moins les textes de loi obscurs mais aux effets réels, et le mot “boring” (“ennuyeux”) est revenu deux fois dans le discours de Bill Clinton :

“La vie, dans le monde réel, est compliquée et le vrai changement, difficile. Il y a même des gens qui pensent que c’est barbant.”

Mais qu’y a-t-il de plus humanisant, dans un CV ? Bill est le premier, hier, à avoir fait découvrir à l’Amérique cette facette mal connue mais essentielle de son épouse. Il a aussi, au passage, livré une clé importante de sa relation avec Hillary : l’admiration mutuelle. Au-delà des scandales et de l’adultère en série (dont il n’a évidemment pas dit un mot), “j’ai épousé ma meilleure amie” et “nous n’avons cessé depuis de marcher, parler et rire ensemble”, a-t-il confié.

Impossible de dire si cette Hillary bien en chair et compassionnelle n’était qu’un moment fugace ou si au contraire la narration de son époux s’imprimera durablement dans l’esprit des électeursBill Clinton a marqué un point (et comment !), mais cette campagne a tendance à tout dévorer à un rythme effréné, ponctuée par une violence terroriste qui empêche tout débat digne de ce nom.

À Hillary de convaincre

Il n’est donc pas impossible que l’histoire oublie la prouesse de Bill pour retenir plutôt le soutien d’un Bernie Sanders très ému et son geste symbolique fort, demandant à la convention de nommer Clinton par acclamation.

On attendait un comptage des votes de délégués agité par les divisions, il s’est passé dans un calme remarquable. Le dernier carré de sanderistas irréductibles tentera sans doute encore quelques barouds d’honneur aujourd’hui et demain, mais le parti démocrate est maintenant solidement rangé derrière Hillary Clinton.

Celle-ci a un peu plus de trois mois pour convaincre l’Amérique qu’elle n’est pas la “caricature” (dixit Bill) que les Républicains “ont créée pour faire campagne contre elle”. Elle seule peut le faire. Elle a brisé hier un plafond de verre, devenant la première femme candidate d’un grand parti à la présidentielle. Il lui reste à briser la glace.

Philippe Boulet-Gercourt

Source : Le Nouvel Obs, Philippe Boulet-Gercourt, 27-07-2016

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C’est beau, mais c’est beau, on dirait du…

Ce qui me fait rire aussi c’est qu’on se garde toujours de parler du fait qu’elle faisait partie des “jeunes Républicains” en 1964, et qu’elle a milité pour l’élection du Républicain Barry Goldwater, qui défendait notamment la suppression de la sécurité sociale, l'interdiction du contrôle syndical, la désaffiliation de l'ONU et l’usage de l’arme nucléaire contre l’URSS…

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Bon, après, c’est vrai que l’humaniseur en chef est aussi au mieux de sa forme, ce qui a pas mal fait parler durant ladite convention…

Sacré Bill !

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