dimanche 25 septembre 2016

Quelques vérités chiffrées sur l’immigration

Quelques vérités chiffrées sur l'immigration

Est-il seulement possible de débattre calmement d'immigration. Entre les béni-oui-oui qui annoncent que le pays aurait besoin de 10 millions d'immigrés en 30 ans, et ceux pour qui « être français, ce serait être blanc et catholique », « la France serait championne d'Europe » ou qui évoque un « grand remplacement », il est souvent difficile de débattre calmement du sujet, ce que je vais tenter.



Un double coût, une absence de besoin et une urgence d'assimilation

Pour notre pays, un agrégat d'études sérieuses indique un coût que l'on peut estimer autour de 0,5% du PIB, le chiffre avancé récemment par l'OCDE, entre le chiffre de Xavier Chojnicki dans l'Express (qui parlait d'un gain de 0,2% du PIB) et celui de Jean-Paul Gourévitch, qui évoque 0,9% du PIB. Nous sommes loin des chiffres avancés par Marine Le Pen : soit elle dit n'importe quoi, soit elle prend les Français pour des imbéciles. Mais l'autre coût de l'immigration, c'est la pression à la baisse sur les salaires, ce qui explique l'intérêt du patronat sur le sujet. En 1980, l'arrivée de 125 000 Cubains à Miami, qui a provoqué une hausse de 8% du nombre de travailleurs, a provoqué un vrai effondrement du salaire moyen des classes populaires par rapport au reste du pays, comme le montre The Economist.

Devant l'évidence, comment ne pas être effaré par les déclarations de Valérie Rabault et Karine Berger, du PS, il y a 5 ans, qui disait que notre pays avait alors besoin de 10 millions d'immigrés d'ici à 2040 pour notre système de protection sociale, notre capacité d'innovation et la régénération de notre population. Comment peut-on proposer une telle chose alors que 6 millions de personnes sont en recherche d'emplois ! Passons sur le délire d'une croissance infinie et rapide de la population implicite, alors que les ressources de la planète ne sont pas infinies et que le Japon ne vit pas plus mal que nous, avec sa population en baisse. Cela nuance le discours de ceux qui disent que l'Europe a besoin de migrants alors même que cela ne s'applique pas à la France, à la démographie équilibrée.



Bien sûr, certains verront dans notre démographie la preuve du grand remplacement. Pourtant, ces idées ne sont que des fantasmes. Comme je l'ai déjà écrit des dizaines de fois, même si c'était déjà beaucoup trop (du fait de l'état de notre marché du travail, et des problèmes d'assimilation), la France a accueilli bien moins de migrants que nos grands voisins depuis 20 ans. Depuis 1995, le nombre d'immigrés a plus que doublé en Grande-Bretagne, contre une hausse de 25% chez nous (soit, pour les identitaires inquiets, trois fois moins que le solde naturel des naissances sur la période, environ). Et même si les pays européens représentent la moitié du flux britannique à date, contrairement à ce que certains commentateurs affirment, beaucoup plus de non européens s'installent au Royaume-Uni qu'en France.



Mais ces débats m'ont aussi permis de lire une étude intéressante de l'INSEE, qui rapporte que 16% des naissances ont au moins un grand-parent immigré d'origine du Maghreb. Pour les identitaires excités pour qui un quart de sang venant d'Afrique du Nord vaut contamination islamiste indélébile, cela est inquiétant, mais ce sont des raisonnements nauséabonds qu'il faut autant combattre que les idées effarantes du PS. Même si l'assimilation est en grande partie en panne, et qu'il y a bien trop de personnes d'origine immigrée qui se déclarent en rupture avec la République (les 28% qui jugeraient que la religion passe avant nos lois), ce n'est pas une raison pour cracher à la figure des 72% qui ne pensent pas ainsi. Cette vision aryenne est du pain béni pour le recrutement des islamistes.


Nous devons tendre la main à ceux qui respectent nos valeurs et la République, et refuser la stigmatisation qui les assimile à ce qu'ils ne sont pas. Mais il faut aussi fermement lutter contre ceux qui ne la respectent pas (comme avec un burkini). Et pour notre pays comme pour eux, il convient aussi, comme cela aurait du être fait depuis longtemps, viser un solde migratoire nul car il n'y aucune raison de faire autrement.

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