Gaulois : Sarkozy pousse ses adversaires à la faute
Il n'est pas très fréquent que je sois d'accord avec Nicolas Sarkozy, l'opposition que j'ai pour lui m'ayant poussé, il y a presque dix ans, à ouvrir un blog, à voter contre lui en 2007 et blanc en 2012. Cependant, dans la polémique pas si dérisoire sur ses propos sur les Gaulois, il pousse ses adversaires à la faute, aveuglés qu'ils sont par leur opposition et le bruit médiatique.
Une ode au modèle assimilationniste Français
Alain Juppé a répliqué : « ça voudrait dire qu'on est tous pareil, qu'on coupe nos racines. Mais quand on coupe les racines d'un arbre, il meurt ». Mais ainsi, il cède à la caricature : ce n'est pas parce que l'on décide de privilégier ce qui nous rassemble que l'on doit forcément oublier ce qui nous différencie. Pire, n'emprunte-t-il pas la voie multi-culturaliste, qui est aussi celle de l'enseignement des cultures d'origine ? Bruno Le Maire, lui, a réagi « ne nous caricaturons pas dans nos paroles », sans que l'on voit de caricature dans les propos de Nicolas Sarkozy, qui ne sont pas nouveaux dans sa bouche, ou ailleurs… Quelques uns font mine de ne pas voir que l'on peut parfaitement vanter le fait d'être « de sang mélé » et parler de « nos ancêtres les Gaulois », l'un n'excluant en aucun cas l'autre…
Le FigaroVox a publié un papier intéressant sur le récit national, même si je suis moins pessimiste que son auteur, voyant au contraire une adhésion croissante à ce récit par rapport à il y a vingt ans, et une levée progressive de ce tabou, comme si nous étions en phase de digestion des élans natiophobes. Dans ce cadre, et même si ce qu'il dit est juste, il est presque dommage que Nicolas Sarkozy semble s'être cru bon de devoir apporter des compléments à sa déclaration initiale, pour calmer le tollé dérisoire de personnes souvent mues par des raisons politiciennes, ou qui ne comprennent pas qu'il exaltait la capacité de notre pays à se rassembler, par-delà nos différences. Car ce que certains voient comme une provocation aurait pu au contraire applaudir un discours bien moins clivant.
Mais finalement, le plus consternant, ce sont les réactions si partiales et partielles de tant de médias et politiques qui sont tombés abraracourcix sur l'ancien président, par principe, sans véritablement porter attention à la teneur de ses propos, qui me semblent, pour une fois, largement louables.
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