lundi 12 septembre 2016

Détruire la Famille : un objectif de l’ingénierie sociale républicaine

Détruire la Famille : un objectif de l'ingénierie sociale républicaine

[JAMAIS, la société française traditionnelle fondée sur l’entraide virile des groupes familiaux n’aurait acceptée que des étrangers fassent la loi en leur contrée. Aujourd’hui, nous nous sentons démunis face à l’invasion migratoire parce que la République a substitué la « famille recomposée », la « famille homoparentale », la « famille monoparentale »…à la famille patriarcale étendue, structurante et solidaire].

L’ingénierie sociale républicaine, nous l’avons vue dans un autre texte, a déconstruit méthodiquement l’organisation sociale du peuple français. Nous savons que cette démolition contrôlée s’est attaquée principalement aux communautés d’habitants, aux communautés de métiers, aux confréries, aux ordres, à l’Eglise, aux paroisses, aux terroirs, aux structures familiales, à la nation ethnique… L’un des objectifs était de faire de l’individu isolé la cellule de base d’une organisation sociale simplifiée : la masse des individus esseulés d’un côté et l’Etat qui les contrôle de l’autre. Et rien entre les deux.

Une société fondée sur un entassement d’individus réduits à des sortes de grains de sable identiques est une aberration anthropologique. La cellule de base de la société française traditionnelle (comme de toutes les sociétés humaines non encore réduites à des termitières) est la Famille. Pour construire le nouvel ordre, la République va donc s’en prendre prioritairement à la Famille et aux liens de parenté.

Disloquer la famille traditionnelle

Pour bien comprendre l’importance des liens familiaux avant 1789, voici une citation un peu longue mais significative. Elle est tirée d’un ouvrage de Robert Muchembled, historien faisant référence en matière d’histoire sociale :

« La communauté rurale possède une cohésion interne très forte et très contraignante (...) Trois ordres de relations obligatoires jouent un rôle primordial : la parenté, l’amitié et le voisinage. Un individu, Ego, n’a pas le choix en ce domaine. Il appartient à ces réseaux qui le définissent et qui l’encadrent souvent très étroitement (…). Aux yeux des autres, Ego transporte une identité collective qui permet de le situer avec précision (…). La parenté comporte elle-même trois cercles distincts (…). Le principal vient des liens du sang. Dans l’ordre il concerne les frères et les sœurs, les grands-parents et les petits enfants, les oncles et les tantes, les cousins et ainsi de proche en proche d’autres parents. Ces personnages participent à la signature de contrats avec Ego le principal intéressé, lui apportent leur caution et leur aide en justice, sont prêts à venger un affront qui lui est fait, et réciproquement. Un deuxième lien de solidarité provient de l’alliance. Le mariage n’unit pas seulement deux individus. Il relie entre eux deux groupes familiaux, désormais obligés de s’entraider. (…) L’intensité des solidarités en question (…) amène à faire épouser des querelles de famille par des gens qui n’y ont pas participé (…) Nul ne peut se soustraire à de telles obligations sans passer pour un lâche. Le troisième cercle est celui de la parenté spirituelle. Il lie les parrains et les marraines au groupe familial de leur filleul (…). L’entrecroisement de ces liens familiaux étendus compose des ensembles structurés autour de familles dominantes (…). D’autres dimensions de la sociabilité précisent encore le tableau. L’une d’elles repose sur l’amitié, concept particulièrement fort, très proche de la parenté (…) L’être isolé est mal perçu dans cet univers où tout est fait pour dire à l’homme de se serrer près des autres ». (Robert Muchembled, Cultures et société en France du début du XVIe Siècle au milieu du XVIIe siècle, Sedes, 1995).

Cette famille élargie constituait donc un obstacle de taille à l’entreprise républicaine d’ingénierie sociale. Il fallait donc, selon l’expression de l’historien Xavier Martin, « desserrer les liens de familles »[1]. Sieyès d’ailleurs le dira sans ambages : « Un législateur éclairé verrait jusqu’où on peut permettre les liens de famille ». Saint-Just entend immoler sans pitié à l’intérêt public les « affections privées » et le conventionnel Lequinio voudrait « que les enfants ne connussent point leur père » car, écrit-il ailleurs : « la société générale se fortifierait par la rupture de tous les liens particuliers ». Un autre conventionnel, Courtois, affirme même que pleurer sur la tombe d’un père, d’un frère ou d’un ami est « un vol fait à la cité ». Danton, quant à lui, voudrait déposséder la famille de son rôle éducatif pour le confier à la « nation » car, dit-il, « tout se rétrécit dans l’éducation domestique ». L’idée sera reprise quelques années plus tard par Heurtault de Lammerville, député du Directoire, qui estimera, fantasme républicain récurrent, que les institutions républicaines devraient « saisir l’enfant au berceau » pour le garder ensuite jusqu’à la tombe.

« Intérêt public », « société générale », « cité », « nation » : ne nous laissons pas berner par cette rhétorique. Tous ces mots renvoient au pouvoir central. Pouvoir républicain, pouvoir de contrôle sur les citoyens, pouvoir de capter l’intégralité des forces et des affections sans qu’il y ait un « détournement d’énergie citoyenne » (X. Martin) sur la Famille. Car les liens familiaux « volent la cité » : ils privent la République d’une partie de l’affection qui lui est due en totalité. Vieille chimère totalitaire : l’opprimé doit aimer son oppresseur. Mais il faut aussi supprimer tout ce qui divise le corps social, en fait, tout ce qui fait écran entre l’individu et le Pouvoir : « le citoyen appartient à la patrie » (Cambacérès. NB : La Marseillaise avec son « Allons Enfants de la Patrie » ne dit pas autre chose), il faut donc soustraire l’individu à l’abusive emprise familiale pour le confier à l’Etat et à l’Etat seulement. Ou plutôt, il faut supprimer les structures familiales qui contiennent et protègent l’individu comme la bogue protège le fruit. Pour cela, il faut diminuer la force symbolique du mariage, atteindre le pater familias, réviser filiation et transmission mais aussi s’attaquer au nom.

Déconstruire le mariage

L’institution du mariage civil par la Constitution du 03 septembre 1791 et la loi autorisant le divorce sur « simple allégation d’incompatibilité d’humeur » (septembre 1792) font d’un acte religieux irréversible un acte administratif révocable. Ces lois désacralisent donc le mariage et par contrecoup diminuent la portée de l’alliance entre les « deux groupes familiaux » dont parle Muchembeld. La loi sur le divorce institue d’autre part que l’unité de base de la société n’est plus comme autrefois la Famille solidaire et indéfectible mais l’individu errant selon ses humeurs et ses caprices du moment. Le mariage n’est donc n’est plus une fondation stable sur laquelle le groupe de parenté peut s’appuyer et construire, mais au contraire une planche pourrie à la merci des désirs d’Ego. La Restauration abolira le divorce en 1816. Il sera rétablit en 1884, dès le retour au pouvoir des républicains. En 1999 la République instituera le PACS et en 2013 le mariage homosexuel : de vastes galéjades qui finiront de déconstruire le mariage.

Tuer l’image du Père

Le deuxième axe d’attaque contre l’institution familiale est concentré sur le Père, clé de voûte du système de parenté. Il s’agit essentiellement de diminuer jusqu’à annuler l’importance du Père afin de priver la Famille de son « chef » comme le peuple fut privé de sa noblesse. Une loi de 1792 place la majorité à 21 ans (au lieu de 25ans) et, incitant Ego à s’émanciper de la parole du Père, un décret du 28 août 1792 abolit la « puissance paternelle » sur les majeurs. Pour protéger cet Ego qu’on espère rebelle, la loi successorale de 1794 impose l’égalité entre les héritiers : le Père ne dispose donc plus du pouvoir de sanctionner (ou d’avantager) l’un ou l’autre de ses enfants, ce qui diminue considérablement son autorité. Une loi de 1896 restreindra encore le droit de regard des parents sur le mariage de leurs enfants et une autre de 1907 mettra fin à l’obligation du consentement des parents par des « actes respectueux ». La République réaffirme ainsi la prééminence de l’individu désamarré de sa famille et de ses « obligations familiales ». A travers la neutralisation des parents, garants des intérêts globaux de la famille et chargés notamment de prévenir les mésalliances, la République pose que le mariage est affaire de désir individuel et non d’alliance entre des groupes familiaux. Ajoutons qu’une loi de 1938 supprimera la « puissance maritale » et qu’une autre de 1970 abolira la notion de « chef de famille », le « nom patronymique » disparaissant au profit du « nom de famille ». Il est vrai que nous entrons alors dans l’ère de ces « papas poules » fragiles et bafoués, fort éloignés des patriarches d’autrefois magnifiquement campés par un Jean Gabin.

Brouiller la transmission des biens, de la parenté, du nom

La troisième attaque va porter sur la transmission. Transmission du patrimoine tout d’abord : la loi successorale de 1794, instituant l’égalité dans le partage, va émietter le patrimoine familial et dilapider les biens familiaux. Le morcellement des fortunes familiales va donc atteindre directement la puissance économique de l’institution. Transmission de parenté ensuite : la transmission de parenté est traditionnellement du domaine de La Famille. En instituant que la filiation peut être transmise par Ego hors de la structure familiale et du mariage, le pouvoir central enlève au cadre familial une prérogative essentielle. Par la loi du 12 brumaire an II -20 novembre 1793- stipulant qu’un enfant naturel ou illégitime a autant de droits successoraux qu’un enfant naturel, le Pouvoir décide ainsi de la composition juridique de la Famille, ce que confirmera une loi de 1972 qui établit que l’enfant naturel et l’enfant né d’un adultère « entrent dans la famille de son auteur » (1975 : dépénalisation de l’adultère). Les lois de 1793 et de 1972 dissocient de fait la filiation et le nom (puisque l’enfant illégitime ou adultérin ne porte généralement pas le nom de son géniteur). Significatif de cette volonté de dissocier la filiation et le patronyme ancestral, une loi de 2003 prévoit que les parents peuvent choisir librement le nom de leur enfant (celui du père, celui de la mère, ou même un autre nom que celui de leur père ou de leur mère !). GPA, PMA, mariage homosexuel, finiront de brouiller la filiation et la transmission de parenté. 

La « famille » aujourd’hui

En 2016, une « famille » peut se composer de deux femmes avec un enfant conçu par PMA ! Nous sommes bien loin de la famille patriarcale dont parle Robert Muchembled. Une telle dégradation dans les structures familiales n’est pas le fruit du hasard. Nous avons vu qu’elle a été provoquée par une succession de lois, de décrets, de jugements… qui précèdent largement la demande sociale.  La loi sur le divorce de 1884 par exemple n’est pas le fruit d’une « volonté du peuple ». En 1885, il y aura seulement 4000 divorces, 20 000 en 1914 et 40 000 en 1970, moment où les chiffres commencent vraiment à grimper (125 000 aujourd’hui). Même chose pour la loi dite du « mariage pour tous » qui a été promulguée malgré une forte opposition sociale. Le mariage civil lui-même a mis longtemps à trouver une légitimité et la famille patriarcale traditionnelle survivra jusqu’aux années 1950-1960 malgré les multiples assauts qu’elle a subis.

Alors il est vrai qu’Ego s’est émancipé et qu’il peut écouter ses désirs sans se soucier de ses parents divorcés qu’il ne voit presque plus, de sa femme, s’il est parvenu à en garder une, de ses enfants, s’il est parvenu à en avoir. Son lot ? Le célibat ou le divorce, les anxiolytiques ou la déprime, le mal-être et de plus en plus le suicide. L’homme est un animal social qui vit pour les siens : c’est ce que son homologue de la société traditionnelle avait compris. Certes Ego n’était pas libre au sens étroit où nous l’entendons aujourd’hui, mais il avait des raisons de vivre.

Le mondialisme républicain a émietté les familles : il les a déconstruites patiemment jusqu’à ce que le corps social ne soit plus qu’un tas d’individus isolés. Cette déconstruction systématique de la Famille a été une des conditions, condition fondamentale, de la politique d’immigration. JAMAIS, la société française traditionnelle fondée sur l’entraide virile des groupes familiaux n’aurait acceptée que des étrangers fassent la loi en leur contrée. Aujourd’hui, nous nous sentons démunis face à l’invasion migratoire parce que la « famille recomposée », la « famille homoparentale », la « famille monoparentale », la « famille transgenre »… a pris la place de la famille patriarcale étendue, structurante, solidaire et « couillue ». Et cela est d’autant plus dramatique que nous nous trouvons en confrontation avec des populations qui, elles, ont conservé pour le moment leurs solidarités familiales.

 

Antonin Campana

 

Source : Autochtonisme.com

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Le baiser de la mort
Crashdebug.fr : Agenda 21

 

 

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