Bruxelles annonce la distribution de cartes bancaires aux réfugiés
En complément : « Sans les Grecs, la crise des réfugiés serait hors de contrôle » Contributeur anonyme
Christos Stylianides, le commissaire à l’aide humanitaire a annoncé son projet de donner des cartes de débit, alimentées par l’UE, aux réfugiés en Turquie.
« Les réfugiés ayant besoin d’une aide humanitaire recevront une carte de débit électronique », a expliqué Christos Stylianides lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
« De l’argent sera versé tous les mois sur leurs comptes. Ils seront donc en mesure d’acheter ce dont ils ont besoin pour nourrir et loger leurs familles et envoyer leurs enfants à l’école, au lieu de les faire travailler. »
Le projet du commissaire à l’aide humanitaire sera financé par les 3 milliards d’euros promis à la Turquie par l’UE lors de la signature de l’accord sur les réfugiés. Le projet a été développé en collaboration avec le Programme alimentaire mondial de l’ONU, le gouvernement turc et le Croissant rouge turc.
Christos Stylianides a souligné la bonne coopération entre les autorités turques et européennes sur les sujets d’aide humanitaire, ajoutant que le travail continuait, « malgré les tensions politiques ».
L’annonce du projet a surpris, à quelques jours d’une visite en Turquie de la Représentante de l’UE aux Affaires étrangères, Federica Mogherini et de Johannes Hahn, le commissaire à l’élargissement. Il pourrait s’agir d’une tentative d’engagement censée adoucir le président Recep Tayyip Erdoğan, aux tendances autoritaires, qui a accusé l’UE de lui tourner le dos avec un putsch manqué.
La multiplication des arrestations et la purge effectuée non seulement dans l’armée, mais aussi au sein des systèmes judiciaire, éducatif et médiatique après la tentative de coup d’État ont en effet été dénoncées par les capitales européennes.
>> Lire : La Turquie déclare l’état d’urgence après le putsch avorté
Il y a près de quatre ans, le Programme alimentaire mondial et le Croissant rouge avaient lancé un projet pilote en distribuant à des milliers de réfugiés des cartes contenant des crédits d’aide, au lieu de l’approvisionnement de base traditionnel.
Le mois prochain, l’UE suivra donc cet exemple, en distribuant des cartes de débit qui aideront à plus d’un million de réfugiés en Turquie, pour la plupart, syriens, à vivre.
Le commissaire n’a pas mentionné la somme qui serait versée chaque mois. Il n’était pas non plus en mesure de fournir des précisions sur ce que les réfugiés pourront et ne pourront pas acheter avec ces cartes. Il a néanmoins indiqué que le projet aurait une enveloppe de 348 millions d’euros et ciblerait « les plus vulnérables » d’une manière plus digne que les distributions alimentaires. Le système a par ailleurs l’avantage de dynamiser l’économie turque là où les réfugiés sont installés.
L’UE et la Turquie ont renforcé leur coopération depuis l’accord, signé au mois de mars et censé sortir l’Europe d’une crise des réfugiés de grande ampleur.
En échange de sa coopération pour empêcher les migrants d’atteindre les côtes grecques, la Turquie devrait recevoir 3 millions d’euros d’aide aux réfugiés, la réouverture de sa candidature d’adhésion et la libéralisation des visas de ses citoyens voyageant vers l’UE. La viabilité de l’accord est cependant menacée, Ankara et Bruxelles s’étant mutuellement accusées de ne pas respecter les conditions requises après la tentative de putsch en Turquie en juillet.
>> Lire : L’accord UE-Turquie, victime collatérale du coup d’État raté?
Source : Euractiv.fr via Contributeur anonyme
Informations complémentaires :
Crashdebug.fr : Centre humanitaire pour les réfugiés : le pari d'Hidalgo prend forme
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