[NOS Terroristes] Le photographe d'Osmane fréquentait les décapiteurs de l'enfant syrien… (Incroyable mais vrai)
Une sacrée histoire aujourd’hui… (pas parfaite, car je n’ai trouvé PERSONNE hier parlant arabe pour m’aider, conséquence de très faibles réponses à mon dernier appel. Si quelqu’un peut s’y coller aujourd’hui…). N'hésitez pas à aller en parler en commentaire des médias mainstream… Je comptais donc pointer le “2 poids 2 mesures” classique en Syrie, où le pauvre-petit-garçon-tout-mignon-blessé-par-les-méchants-assado-russes fait la Une des médias, “plein d’émotions” devant “le vrai visage de la guerre en Syrie”. Et cela fait la Une de tous les médias, comme on l’a vu ici : Mais où n’a jamais les photos des enfants du côté gouvernemental tués par les “gentils terroristes modérés” que nous soutenons. Genre cet enfant du côté gouvernemental blessé le 4 aout par le Front al-Nosra (qui a encore fait du “bon boulot” apparemment) : Vous me direz, la police nous a aussi interdit de voir les images du drame de Nice : (mais Osmane n’a apparemment pas besoin de respect lui, il est arabe, et ça nous arrange, alors… Idée : interdire ce genre de photo en Une ? Ou dans certaines conditions ?) Notez aussi que du coup, cela a permis de ne pas parler de la “petite” manifestation du jour au Yémen contre les frappes de l’ Arabie Saoudite : qui, raffinement, a osé bombarder durant la manifestation… Et je comptais bien sûr reprendre l’histoire de Abdullah Tayseer al-Issa, l’enfant décapité le mois dernier à Alep par des “rebelles modérés” – sachant qu’on peut raisonnablement avancer qu’il est plus grave d’être “décapité” que simplement “blessé”… Mais il y a bien mieux en fait, à propos de cette photo… I. Les suites de la décapitation d’AbdullahMais revenons d’abord sur la décapitation du pauvre Abdullah il y a tout juste un mois, le 19 juillet. Les barbares ont été facilement identifiés, car ce sont des commandants du groupe Harakat Nour al-Din al-Zenki: groupe de l’armée syrienne Libre longtemps classé “modéré” et aidé par les Américains… Sympas les “modérés”, quoi… Du coup, devant l’effroi international, la brigade al-Zenki a publié coup sur coup le jour même deux communiqués, pour une fois en anglais : “In the name of Allah” (mazette !), elle désavoue le crime, et indique que les auteurs de l’assassinant ont été arrêtés et vont être traduits devant un comité judiciaire ah-hoc pour enquêter sur ce crime… Ceci étant, je signale en passant, toujours dans l’idée du “2 poids 2 mesures”, que 4 jours plus tard, cette brigade a tiré des missiles dans un parc public d’Alep durant un pique-nique, faisant 10 morts et 44 photos blessés. Voici une photo du drame, qui n’a donc étrangement pas intéressé nos médias, bien qu’il y ait des enfants morts pourtant (attention, c’est très très moche, âmes sensibles s’abstenir – z’êtes prévenus. C’est ici.) D’ailleurs, entre-temps, une autre vidéo est sortie du jour de la décapitation, où ils effrayent le pauvre enfant : L'enquête aura donc été sérieuse et très rapide, puisque dès le 6 aout, la brigade publie des vidéos des combats du jour : Et devinez-quoi ? On y retrouve des têtes connues… : Le boucher (a priori. On voit mal avec son masque vert, mais la vidéo est en plus étrangement coupée juste au moment où il se rapproche, comme si la brigade n’avait pas voulu qu’on puisse l'identifier) : Avec même une photo de famille : Et on retrouve donc la fine équipe des décapiteurs – sympa ! Petite vidéo de synthèse : Ce jour-là a d’ailleurs été prise cette photo du même Mohammad Ma’yuf : qui sera fièrement reprise par The Guardian le 8 aout, sans commentaire bien entendu si ce n’est de “combattants anti-régime d’Assad” : Mais revenons à Osmane… II. Le Photographe d’Osmane : Mahmoud RaslanLe photographe dont les médias diffusent l'œuvre est bien entendu crédité : Il s’agit de Mahmoud Rslan, un habitant d’Alep. On nous en fait même le dithyrambe classique dans ce cas là : En fait, il est souvent qualifié de journaliste-activiste. On le voit ici prendre ladite photo, avec son tee-shirt bleu immanquable : III. Les étranges fréquentations du photographeMahmoud Raslan a un compte Facebook très actif. On le voit filmer plein de choses, et il est très bien accueilli par pas mal de combattants, avec qui il semble très ami… Regardez cette vidéo par exemple. On voit assez vite vers qui il penche : On note au passage le petit matériel amateur des “rebelles” : Admirez le drapeau djihadiste sur le véhicule dans cette vidéo. Bon, alors, vous la voyez arriver la chute ? Eh bien le 6 aout, après les durs combats de la journée, notre photographe va voir des combattants revenus du front, et fait un inoubliable selfie :
Ça a beaucoup plus à pas mal de Syriens ça… Soulignons qu’un seul média mainstream a parlé de ça, le Parisien (et ce n’est clairement pas en une, je l’avais loupé de prime abord…) On notera dans l'article cette réaction de l’AFP qui en dit long sur le métier : Bref, ou est le problème d’oeuvrer à la propagande des décapiteurs, vu que l’information est VRAIE ? Eh bien qu’ils ne voient pas le problème, c’est le problème… C’est drôle, ils voyaient plus le problème quand c’était Merine Le Pen qui tweetait des horreurs… #MédiasHorsJeu ? Finalement, Raslan a fini par réagir, en écrivant à la correspondant d’ABC News que, pas de bol, il passait juste par là et que, dingue, il ne connaissait pas l'implication de la brigade dans la décapitation (qui ne l’a pas beaucoup marqué a priori ; et puis comme quoi, on peut être barbare sans que ça se voit quand on croise les gens)… : Bref… Alors prions, pour que la paix revienne, et pour les trop nombreux morts, à commencer par le petit Abdullah, qui a eu le tort de mourir en n’appartenant pas au bon camp – le nôtre… |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire