Lait, burkini : le gouvernement aux abonnés absents
La semaine dernière, l'actualité a été dominée par le bras de fer entre les producteurs de lait et Lactalis, et la poursuite du débat sur le burkini, avec la décision du conseil d'Etat. Mais il y a une chose qui réunit ces deux actualités : le fait que, dans les deux cas, le gouvernement se contente de commenter en laissant faire les différents protagonistes, sans jamais agir !
Ces démissions de notre gouvernement
Pourtant, Hollande sait être décisif quand il le veut, sur le mariage pour tous, un des rares sujets sur lequel je l'ai soutenu, sur les 50 milliards de transfert de cotisations sociales des entreprises aux ménages ou sur la loi dite travail, visant à détricoter plus encore notre droit social, deux choix auxquels je me suis opposé. Mais là, que ce soit sur la crise des producteurs de lait ou le burkini, le gouvernement ne fait rien, si ce n'est parler, pas toujours d'une manière très productive.
Bien sûr, pour les agriculteurs, dans les cas les plus extrêmes, le gouvernement finit par lâcher quelques aides souvent d'autant plus dérisoires qu'elles ne sont que temporaires, et que parfois, l'UE leur demande de les rembourser… Et l'on peut croire que ce sera l'issue du conflit sur le lait, avec quelques concessions de Lactalis, qui ne seront que temporaires, sans pour autant peser sur les situations futures. Stéphane Le Foll peut bien stigmatiser Lactalis, mais que fait-il concrètement ? C'est lui et ses amis qui ont déconstruit l'ancienne PAC, faisant des agriculteurs les variables d'ajustement de la filière, dans une position de rapport de force extrêmement défavorable, qui les fait vendre à perte ! Pourtant, un autre modèle existe, comme les pays asiatiques le montrent en protégeant leurs agriculteurs.
Idem sur le burkini. Manuel Valls peut continuer à commenter la décision du Conseil d'Etat, et à débattre par média interposés avec ses ministres, mais que fait-il concrètement pour les maires qui ont osé interdire cette tenue ultra-miliante qui n'a aucune place dans notre République ? Lui qui sait être si résolu sur certains sujets, se complait dans une inaction verbeuse que le triste choix du Conseil d'Etat place dans une situation assez inconfortable, où il ne pourra pas justifier l'absence d'une loi.
Bien sûr, ce reproche vaut aussi largement pour Nicolas Sarkozy, qui a laissé faire la crise agricole sous son mandat, mais qui avait agi sur la burka. En refusant d'agir réellement sur ces deux sujets, François Hollande hypothèquerait plus encore ses chances de plus en plus maigres pour 2017. Pourquoi mettre au pouvoir des personnes qui refusent par dogmatisme de l'exercer ?
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