Lactalis contre les producteurs de lait : symbole d'une époque
Aujourd'hui, les éleveurs rencontrent les dirigeants de Lactallis, devenu leur bête noire pour payer le litre de lait 25,7 centimes, 1 à 3 de moins que les autres grands acteurs de la filière. Une dérive effarante qui n'est malheureusement qu'une illustration extrêmement symptomatique de notre époque. Tout marché et rapports de force La situation des agriculteurs s'est dégradée avec le démantèlement progressif de la PAC, chose que tous les pays asiatiques ne se risqueraient pas à faire, eux qui continuent de protéger leurs producteurs de riz. Les prix planchers ont été retirés et les quotas progressivement supprimés, en avril 2015. La baisse des importations Chinoises et l'embargo russe ont achevé de dégrader la situation en réduisant la demande, poussant les prix à la baisse. Abandonnés aux fluctuations exubérantes du marché, les producteurs de lait sont désormais la variable d'ajustement d'un système, où, à leur contraire, les grands industriels n'ont pas de gros problèmes à défendre la rentabilité de leurs opérations. C'est ce qui explique les manifestations autour du siège de Lactalis et les discussions prévues. Tout ceci montre une nouvelle fois que dans ce monde dérégulé économiquement, c'est seulement la loi du plus fort qui s'impose. Et ici, les grands industriels, Lactalis au premier rang, ont une position de force bien plus solide que les milliers d'éleveurs, ravalés au rang de variables d'ajustement. Si le monde manque de lait, alors, ils pourront vivre de leur travail car les cours pourront couvrir leurs coûts de production. Si des éléments perturbent le marché, ils peuvent alors se retrouver à vendre le fruit de leur travail à perte… Ceci montre la brutalité intrinsèque de ces marchés dérégulés. Il est effarant que nous fassions subir cela à ceux qui nous nourrissent, qui mériteraient un peu plus de considération, et surtout, de protection de notre part, comme les pays asiatiques, eux, continuent à le faire. La condition agricole, comme la crise actuelle du lait le démontre, est une véritable honte pour notre société. Jamais nos dirigeants, droite et gauche confondus, n'auraient dû abandonner nos agriculteurs à cette loi du marché, où l'immense majorité d'entre eux jouent perdant face à plus fort qu'eux. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Dites ce qui vous chante...
Mais dites-le !