Refus de la concurrence déloyale et du moins-disant social
A défaut de posséder des véhicules ou d'employer des chauffeurs, Uber fait d'importants investissements judiciaires, tant l'entreprise sait jouer des failles de nos législations et affronte des initiatives réglementaires locales. En France, après la dérisoire interdiction du service Pop, c'est l'URSAAF, qui l'attaque pour travail dissimulé. Etonnament pour certains, cela est venu un an après une initiative similaire en Californie où des collectifs de chauffeurs demandaient à être requalifiés comme salariés de l'entreprise. A défaut d'être riche de l'argent qu'elle génère, Uber est immensément riche du soutien des marchés, ce qui lui avait alors permis de leur offrir la bagatelle de 100 millions de dollars pour acheter les contestataireset ainsi éviter toute remise en cause de son modèle d'affaire aux actifs si légers.
Mais un juge a refusé l'accord à l'amiable, arguant que « l'accord dans l'ensemble n'est pas juste, adéquat et raisonnable », Uber ayant « un contrôle important sur la capacité d'un conducteur à accepter ou rejeter une demande de course ». Outre-Manche, c'est l'organisme de régulation des compagnies de transport à Londres qui perturbe les plans d'Uber. Il faut dire que les VTC y sont bien plus nombreux que les taxis. De nouvelles règles ont été imposées aux VTC : un test d'anglais, un contrôle des modifications de l'application et l'ouverture d'un centre d'appel, et d'autres sont encore au stade de propositions, qui réduiraient certains des atouts de l'entreprise. La licorne a riposté sur deux fronts, en dépêchant sa flotte d'avocats à Londres, mais en agissant également auprès de ses clients, par une pétition.
Ce qui est frappant aussi, c'est de constater le relatif laisser-faire de notre pays, pourtant toujours présenté comme si résistant au changement, par rapport aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, face à des entreprises qui bouleversent l'organisation de nos sociétés. Et si, contrairement aux fables ultralibérales, la France manquait au contraire de résistance face à tous ces changements ? |
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