vendredi 19 août 2016

Faire du « code » pour travailler tout de suite

Faire du « code » pour travailler tout de suite

Je fais un aparté ce matin, dans mon mode « vacances », et je publie exceptionnellement deux Une, car je voudrais m’adresser aux plus jeunes de nos lecteurs/trices.

Dans ce monde effrayant que nous voyions se profiler à l’horizon, nous n’avons pas de certitudes, mais il y a UNE chose que l’on sait, c’est que l’informatique, les imprimantes 3D, les usines Nano et la robotique se tailleront la part belle, même si la population doit en payer le prix.

Nous le savons, aussi s’il y a UN secteur qui est à l’intersection de tous ces domaines, un secteur qui sera porteur, c’est bien la programmation. Je viens d’une époque où il fallait parler directement aux processeurs pour pouvoir tirer la substantielle moelle des ordinateurs. Cette époque est révolue, les machines sont tellement puissantes que vous pouvez utiliser ce que l'on appelle des « langages de hauts niveaux » qui seront eux-mêmes traduits en code assembleur.

Finis les syntaxes absconses et le code machine, vous pouvez utiliser des langages orientés objet comme C++ ou java.

Certes, c’est difficile, très difficile même (moi-même j’apprends le C++ en ce moment), mais si vous vous accrochez, vous trouverez un job, car justement la plupart des gens échouent, par manque de motivation ou tout simplement par manque de ressources personnelles.

Alors, vous allez en baver, vous aller me maudire, mais quelle joie lorsque vous exécuterez votre premier programme, et que cette satanée machine vous obéira au doigt et à l’œil.

Croyez-moi, l’informatique n’en est encore qu’à sa « préhistoire », et les programmeurs seront les rois de ce nouveau monde, à la fois numérique et interconnecté.

Amicalement,

L'Amourfou.

Un extrait du code informatique de Duqu 2. Kaspersky

« Changez de vie. Apprenez à coder. » Le slogan qui accueille les visiteurs à l’entrée du site Le Wagon.com est clair : en neuf semaines intensives, cette formation lancée en 2014 promet à ses élèves d’acquérir les fondamentaux du développement Web, afin de pouvoir postuler comme développeur ou monter son propre projet entrepreneurial.

Deux mois seulement pour se reconvertir ou doper radicalement son employabilité ? La formule paraît presque trop belle. Pourtant, elle séduit de plus en plus de jeunes en début de carrière, constate Romain Paillard, l’un des fondateurs de ce programme décliné dans dix villes (cinq en France, quatre en Europe et un à Beyrouth). Les raisons de cet engouement sont nombreuses, explique cet ancien avocat, lui-même reconverti : « Certains ne veulent plus avoir de patron. Avec le code, on peut travailler depuis une plage à Bali. D’autres souhaitent migrer vers des jeunes boîtes innovantes ou rêvent de monter leur start-up. »

Rémi Lebigre décide, lui, de se reconvertir pour une raison encore plus courante : l’impossibilité de trouver un travail. Après des études de neurosciences à l’université Pierre-et-Marie-Curie, à Paris, et un deuxième master en management des connaissances sur la vie en entreprise, il passe neuf mois à chercher un emploi, sans succès. Il se tourne alors vers la 3W Académie, qui forme des développeurs et des webmasters, et finance de sa poche  000 euros pour les trois mois de formation au Web.

Un investissement rentable pour ce jeune homme âgé de 25 ans : « Au lendemain de ma formation, j’étais en CDI comme développeur pour une agence de communication digitale ! Je gagne 32.000 euros brut par an et c’est moi qui ai proposé le salaire. Mes horaires sont très souples : si je le souhaite, je peux partir à 17 heures pour mon cours de sport. »

« C’est un peu comme à l’armée »

Depuis, M. Lebigre a reçu une dizaine de coups de fil de jeunes souhaitant se reconvertir comme lui. Le secteur est porteur : d’après le syndicat professionnel Syntec numérique, le secteur logiciels et services informatiques a créé 12.000 emplois en 2014, après en avoir créé 7000 en 2013.

Le chemin n’est pourtant pas des plus faciles. Lorsque Naïs Alcaraz décide, après des études de communication, d’intégrer l’école 42, la formation en informatique lancée par Xavier Niel (fondateur de Free et actionnaire à titre personnel du Monde), elle doit passer par la « piscine », un mois en immersion intensive qui vise à sélectionner les candidats les plus motivés.

Une étape difficile : « Les deux premières semaines ont été assez horribles, je partais de zéro, c’était difficile, je pleurais tout le temps. Le rythme, c’est un peu comme à l’armée : on a vraiment la tête sous l’eau, d’où ce nom de piscine. » Certains élèves abandonnent en cours de route car, pour réussir, il faut avoir une certaine maturité. « La pédagogie est extrêmement libre, il faut se motiver et se discipliner, il vaut mieux avoir déjà un peu d’expérience », précise Naïs Alcaraz. Elle s’accroche, avec succès.

Aujourd’hui, à 26 ans, elle travaille pour le pure player Slate. « J’ai posté un CV en ligne, ma demande de stage a été retwittée 150 fois. J’ai eu très vite une dizaine de propositions, les gens étaient avides et je n’ai eu qu’à choisir. »

Si les entreprises sont séduites, c’est moins par les diplômes – la plupart de ces formations n’en délivrent pas – que par les compétences opérationnelles des candidats, explique Djamchid Dalili. Le fondateur de la 3W Académie reproche au système académique d’être trop théorique : « Je suis passé par une école d’ingénieurs. On nous transforme en encyclopédies. Pour coder, on n’a pas besoin de connaître l’histoire de l’informatique. Il faut apprendre à faire : certains élèves de BTS ou IUT informatique abandonnent leur cursus pour venir chez nous. »

« Philosophie » propre au numérique

C’est aussi par son efficacité qu’Alice Clavel a séduit la start-up française Save : « Ils ont été surpris par l’aspect pratique de mes connaissances. La plupart des ingénieurs et informaticiens qui postulent ont de très bonnes bases théoriques mais sont incapables d’écrire une ligne de code. » Sortie du centre de formation Le Wagon en mars 2015, Alice est passée par la prestigieuse école de commerce ESCP. Déçue par le niveau médiocre de ses cours, elle apprend à coder à la suite d’un stage dans une start-up berlinoise.

Au Wagon, les premières semaines sont rudes, le contenu est dense, mais la jeune fille est séduite par la méthode pédagogique : « On travaille en binôme et on change de partenaire tous les jours pour apprendre à connaître tout le monde et à travailler avec différents niveaux. Contrairement aux croyances populaires, il y a très peu de mathématiques. En revanche, il faut aimer la logique et être rigoureux. On apprend la patience et on ravale sa fierté. »

Peu importe les études d’origine : à condition d’être curieux et prêts à s’investir, le code s’ouvre à tous les profils. Nicolas Sadirac, directeur général de l’école 42, affirme même apprécier la diversité, source de richesse : « Parmi les diplômés, on a des étudiants qui sortent des Beaux-Arts, d’autres d’écoles d’ingénieur, de doctorat de psychologie, de master de sociologie, d’école vétérinaire… On a même un moine tibétain. »

Si les compétences peuvent s’apprendre sur le tas, il est en revanche indispensable d’intégrer un certain état d’esprit. Romain Paillard évoque une « philosophie » propre au milieu numérique qu’il essaie d’insuffler aux élèves du Wagon : « Ils apprennent à se documenter par eux-mêmes, à s’améliorer sans cesse, à travailler en collaboration, avec cette idée fondamentale que rien n’est jamais acquis. Un développeur qui travaille depuis trente ans continue à apprendre chaque jour. »


Camille Thomine

Margherita Nasi

 

Source : Lemonde.fr

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