Burkini : une interdiction bienvenue et très Française
C'est une polémique qui poursuit nos débats sur le voile et la burqa, à la stupéfaction d'une partie du monde anglo-saxon, qui ne veut pas comprendre les enjeux posés par ces morceaux de tissus. De plus en plus de maires prennent des arrêtés pour interdire le port du burkini sur la plage, après une polémique sur le projet annulé de privatisation d'une journée burkini dans un parc aquatique. Pas sa place dans l'espace public C'est une polémique extrêmement révélatrice des valeurs de notre pays, par opposition à celles des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne. Et très largement, la réaction de la société Française me réjouit, montrant que les valeurs de notre projet national de société sont plus fortes et me semblent plus justes que celles de ces autres pays, qui, au nom du multiculturalisme, laissent faire n'importe quoi. Qu'une partie de la presse anglo-saxonne se moque de nous : je suis heureux de vivre en France, et jamais je ne souhaiterais vivre chez eux ! Cette grande fracture avait déjà eu lieu lors du débat sur l'interdiction de la burka en France, qui semblait assez extravagante vue d'outre-Manche, où bien des commentateurs ne comprennaient pas les enjeux de ces interdictions, en disant long sur leur société. D'abord, une partie de ceux qui défendent le burkini le présentent de manière biaisée, entre comparaison hasardeuse et visuels de femmes qui ont l'air heureuse dans leur burkini, comme si toutes celles qui le portaient étaient heureuses de le faire et le faisaient uniquement pour de bonnes raisons. Et ils semblent trop souvent oublier le sens de ces morceaux tissus pour les femmes. Mais une journaliste du Telegraph a bien résumé une partie du sens du burkini : « une tentative pour normaliser le traitement du corps de la femme comme étant quelque chose qu'on devrait cacher (…) Le burkini dit haut et fort 'je ne dois pas être une source de tentation. C'est de ma faute si un homme a envie de moi ou s'il me viole ». En France, Elisabeth Badinter définit des frontières claires et fermes. Car ce dont il s'agit ici, c'est bien de défendre la place et les droits de la femme dans nos sociétés, qui sont menacés par la tolérance coupable à l'égard de pratiques préhistoriques qui en font des êtres inférieurs aux hommes. Nous devons refuser fermement toute dérive qui consisterait à accepter le moindre signe dont le sens va dans cette direction malheureuse. Céder une fois, c'est ouvrir la boîte de Pandore du retour à l'âge de pierre pour les femmes, comme ces pays qui pratiquent la lapidation, y compris contre des femmes victimes de viol. Voilà pourquoi, à titre personnel, je suis plutôt hostile au port du voile dans l'espace public. Le port du burkini pose aussi un problème religieux, contredisant la loi de 1905, mais aussi représentant une forme de promotion d'un islamisme trop souvent agressif. Voilà pourquoi, même si l'on peut toujours regretter une forme de mollesse de nos dirigeants (l'interdiction ne devrait-elle pas venir du gouvernement ?), je suis rassuré sur l'état de notre pays. La tonalité change progressivement à gauche, avec notamment la voix exigeante d'Elisabeth Badinter. La ministre Laurence Rossignol s'est également opposée au port du burkini, démontrant que cette gauche semble s'éloigner du relativisme effarant qui poussait Danièle Mitterrand à accepter l'excision ! Courrier International a publié un papier titré « vu d'Algérie, burka et burkini, une provocation inutile en France ». Jacques Sapir a produit un remarquable papier sur le sujet. Bref, même si rien n'est gagné, notre pays va dans la bonne direction : un heureux consensus contre le burkini semble émerger. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire