Nouvelle semaine tendue entre mouvements sociaux et ouverture de l'Euro de football
Une nouvelle semaine tendue s'annonce, mais même si je comprends la lassitude de mes compatriotes, je tiens à leur rappeler que ce n'est surtout pas le moment de lâcher prise, car c'est justement là-dessus que compte le gouvernement pour imposer le diktat de Bruxelles…Une grève des cheminots qui dure, un nouvel appel à la grève dans l'énergie, et un préavis des pilotes d'Air France : alors que l'Euro de football démarre vendredi, la semaine s'annonce encore périlleuse sur le front social pour le gouvernement.Coincé entre l'opposition au projet de loi travail et des revendications plus catégorielles, l'exécutif a multiplié les gages, au cas par cas, mais refuse de plier sur le texte de la ministre du travail, Myriam El Khomri. Le premier ministre, Manuel Valls, a appelé à la « solidarité » avec les Français, du fait des intempéries, tandis que le président François Hollande, évoquant l'Euro 2016, a estimé dimanche que « personne ne comprendrait que les trains ou les avions (…) puissent empêcher le bon déroulement, non pas de la compétition – elle n'a rien à craindre –, mais le bon déroulement du déplacement des spectateurs ». En face, l'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL appelle à « renforcer la mobilisation » avec, en ligne de mire, la manifestation nationale du 14 juin à Paris. Trafic toujours perturbé à la SNCFLa grève lancée mercredi à la SNCF a encore fortement perturbé le trafic ferroviaire ce week-end, et a été reconduite jusqu'à lundi, jour de l'ultime table ronde consacrée au nouvel accord sur l'organisation du temps de travail à la SNCF. Pour la CGT et SUD-Rail, l'accord d'entreprise qui doit être proposé lundi n'est « pas au niveau » pour préserver les dispositions actuelles pour les cheminots. Les deux organisations réclament aussi la réouverture des négociations au niveau de la branche pour obtenir une première convention collective commune à toutes les entreprises du rail (fret/voyageurs, privé/public) plus ambitieuse que celle soumise à signature jusqu'au 8 juin. A ces revendications s'ajoute leur opposition à la loi travail. Décidée à obtenir le retrait d'un texte porteur de « régressions sociales », l'intersyndicale appelle à poursuivre la mobilisation cette semaine « dans les secteurs professionnels et sur tout le territoire ». Lire le reportage : Grève à la SNCF : « Je ne vais pas m'asseoir sur mes conditions de travail pour 2,5 millions de footeux » Le trafic ferroviaire sera donc encore perturbé lundi, mais s'améliorera légèrement, avec en moyenne six TGV sur dix, et la même proportion de TER, selon les prévisions de la SNCF. Les Intercités rouleront au rythme d'un train sur trois (aucune circulation la nuit) et les Transiliens, touchés à la fois par le mouvement social et les crues, d'un sur deux. Si un trafic normal est annoncé sur le RER A, toutes les autres lignes sont impactées par la grève et/ou les crues : un train sur trois annoncé sur le RER B (pour sa portion au nord de Gare du Nord), un sur quatre sur le RER C, dont la circulation est interrompue dans Paris intra-muros par la crue de la Seine. A l'international, le trafic sera quasi normal. Les Eurostar, comme les Alleo (Allemagne), circuleront normalement. Mais les trains Thalys, Lyria (Suisse), Ellipsos (Espagne) et SVI seront touchés dans des proportions allant d'un train sur quatre (SVI) à trois sur quatre (Thalys, Lyria). Lire : Grève SNCF : les raisons de la mobilisation Pétrole, énergie, déchets, aviation, RATP : les mouvements « s'étendent »Pour l'intersyndicale, c'est le gouvernement qui est « responsable de la situation de blocage », « par son silence et son mépris ». Et, avec la perspective de la manifestation nationale le 14 juin à Paris, à laquelle plusieurs organisations de taxis appellent aussi à participer, les mouvements « s'étendent », affirme-t-elle.
Lire aussi : Un compromis est-il possible entre la CGT et le gouvernement ? Lassitude de l'opinion publiqueL'opinion publique semble toutefois être gagnée par une certaine lassitude : selon un sondage BVA pour i-Télé et Orange publié dimanche, 54 % de Français désapprouvent désormais la poursuite des grèves et manifestations contre la loi travail. Interrogés sur leur perception du mouvement social, 45 % des Français l'approuvent, alors que le projet de loi est examiné par le Sénat, après son adoption à l'Assemblée via le recours à l'article 49-3. Il y a trois semaines, la même enquête avait donné un résultat exactement inverse, avec 54 % des Français approuvant les grèves et manifestations, contre 45 %. Les sympathisants des partis à la gauche du PS approuvent à une écrasante majorité (94 %) le mouvement social, ceux d'Europe Ecologie-Les Verts aussi (55 %). En revanche, ceux du PS ne sont que 36 % à l'approuver. A droite, les sympathisants du FN approuvent aussi majoritairement la fronde (52 %), alors que globalement, sept sympathisants de droite sur dix sont contre.
Source : Le Monde.fr
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