vendredi 15 avril 2016

Ubu devient Arturo Ui

Ubu devient Arturo Ui

On ne sait pas si c'est du Shakespeare ou une clownerie dans un cirque un peu minable. François Hollande a compris qu'on l'avait démasqué. Il n'est qu'un usurpateur ! On lui a arraché son faux nez et sa couronne en carton-pâte est tombée. Alors il attend que le rideau tombe et en attendant, histoire de passer le temps, il cherche toutes les occasions pour faire « une connerie de plus », afin de finir en apothéose. Un peu seul au milieu de la piste, il supplie du regard le clown blanc pour qu'il lui donne un coup de pied de plus dans son gros derrière. Une connerie de plus, un coup de pied de plus !

Cette histoire de déchéance de la nationalité française pour les djihadistes ayant été condamnés par les tribunaux restera, évidemment, comme l'une des plus belles « conneries » de ce quinquennat qui n'en a pourtant pas manqué.

D'abord, parce que le terroriste islamiste qui tire à la kalachnikov dans la foule des badauds avant de se faire sauter avec sa ceinture d'explosifs se contrefiche de cette nationalité française, même s'il est né en France et s'il y a fait (aux frais de la République) toute sa scolarité. Avant même de rejoindre le paradis d'Allah et ses centaines de vierges, il était déjà d'un autre monde qui, par définition, faisait brûler le drapeau tricolore et crachait sur Marianne.

Ensuite, parce que Hollande, pourtant président de la République (mais on a vu que c'était à la suite d'une imposture) et donc garant de nos institutions, ignorait que cette déchéance était déjà… dans nos textes. Il veut la mettre dans la Constitution. C'est évidemment la première fois dans l'histoire de l'humanité qu'un chef d'Etat veut changer le texte fondateur, la Constitution, pour trois, cinq, mettons dix individus car, ce qu'il semble aussi ignorer, la justice n'a que très rarement à s'occuper des… kamikazes.

Enfin parce qu'ayant avancé de deux pas, reculer d'un, puis ré-avancer sur la pointe des pieds d'un demi pas, il a réussi l'exploit de diviser son propre camp et celui de ses opposants. Certes, il faut reconnaitre que la gauche n'était déjà plus qu'un gigantesque tripot où les chefs de bande tentaient de se crever les yeux mutuellement, faute de pouvoir s'entretuer en public et que la droite ne valait guère mieux. L'occasion de se ridiculiser une fois de plus, les uns comme les autres, était trop belle pour la rater.

Mais ce spectacle de fin de règne a tout de même de quoi sidérer le brave peuple qui, comme les terroristes, se contrefiche de cette déchéance et qui sait que, pendant ce temps-là, pendant qu'on amuse la galerie et le tapis avec ces broutilles, le chômage continue à augmenter, les déficits à se creuser, l'Etat à se déliter dans la pire des déliquescences et que les paysans désespérés vont, avant longtemps, mettre le feu aux préfectures.

En vérité, ce n'est ni du Shakespeare (bien sûr) ni même des clowneries. Hollande ne ressemble plus au roi Ubu d'Alfred Jarry comme au début de son quinquennat. Il devient petit à petit et, bien sûr, toutes proportions gardées, Arturo Ui, le héros de Brecht, avec son gang et ses choux fleurs.

Il n'aura jamais été un chef d'Etat mais il nous aura interprété un bon nombre des personnages de notre répertoire : Pinocchio, le grand menteur, Tartuffe, bien sûr, M. Jourdain, en faisant du libéralisme sans le savoir, Don Juan, avec toutes ses femmes, et bien d'autres. Mais même en nous vendant aujourd'hui ses choux fleurs il aura toujours été mauvais comme un pou.

On comprend que, dans les coulisses, certains commencent à s'impatienter et il semble bien que, dans la salle, le public ait déjà sa provision de tomates…

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