Que penser de la baisse du chômage ?
Les chiffres du mois de mars sont spectaculaires, avec une baisse de 60 000 du nombre de chômeurs de catégorie A, permettant au solde trimestriel d'être également nettement négatif, malgré la hausse du mois dernier. Faut-il y voir les effets de la conjoncture, des mesures prises par le gouvernement ou encore l'effet des opportuns ajustements statistiques réalisés il y a quelques mois ? Entre manipulations et vents portants ? Les chiffres des derniers mois sont troublants, avec de fortes variations, dans un sens ou dans l'autre. Qui plus, alors que le nombre des demandeurs d'emplois de catégorie A baisse de 60 000, à 3,53 millions dans la métropole, celui incluant les catégories B et C baisse de seulement 8 700, -0,2% contre -1,7%. Sur trois mois, la baisse est plus de deux fois plus forte pour la première (-49 500) contre la seconde (-23 900). Il y a 5 454 100 demandeurs d'emplois en métropole et 5 765 700 en incluant les DOM. Ce décalage opportun, puisque ce sont les statistiques de la catégorie A qui servent d'étalon aux statistiques du chômage, rappelle opportunément les ajustements statistiques réalisées comme par hasard en plein milieu de l'été dernier, et qui ont précédé le début d'inversion de la courbe du chômage. En outre, le gouvernement a mis en place des mesures dont l'objectif semble davantage l'amélioration des statistiques que la création d'emplois. Mals dans le brouillard statistique établi par le gouvernement, entre changements statistiques et multiplications de mesures, on ne peut pas non plus exclure que ces chiffres soient également en partie le résultat des près de 50 milliards d'euros de baisses des cotisations sociales patronales mises en place par le gouvernement, et plus encore, du léger, mais réel frémissement de notre croissance, du fait de la baisse de l'euro, du pétrole et des taux d'intérêt. Mais, quand on additionne toutes ces raisons, on en vient à se dire que l'effet structurel des mesures gouvernementales est dérisoire, étant données toutes les raisons qui poussent à une baisse… A défaut de s'être véritablement attaqué aux causes du chômage, François Hollande préfère compter sur des dopants statistiques et législatifs ainsi que sur les meilleurs vents de la conjoncture. Il semblerait que ces calculs politiciens soient en partie fondés, même si les Français ne sont pas dupes. |
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