Un progressisme d'oligarque schumpéterien
Le ministre de l'économie a lancé sa nouvelle bombe dans les locaux d'un incubateur d'entreprises : « vous êtes là pour brutaliser, faire changer en profondeur des paradoxes que nous partageons entre la France et le Japon (…) on n'aime malgré tout pas celles et ceux qui réussissent trop bien, c'est assez rapidement suspect, il faut réussir mais pas trop (…) nous devons de part et d'autre prendre beaucoup de risques, et les French Tech, ce sont des pépinières de risques. Ces lieux d'innovation sont pour moi des archétypes de ce dont nos sociétés ont besoin (pour) sortir de l'atonie ». Il a poursuivi en se présentant comme un tenant du progressisme, opposé au conservatisme, appelant à un dépassement du clivage droite-gauche. Il faut dire qu'il n'est pas le seul à vouloir faire travailler le dimanche…
Le progrès façon Macron, c'est donc la brutalité schumpéterienne, les destructions d'emplois ou les baisses de salaire que provoquent ces magnifiques innovations comme Uber, laissant bien sûr au passage pour une poignée de dirigeants et les actionnaires, des profits colossaux, ces milliardaires dont il a fait des exemples pour la jeunesse sans doute. On retrouve encore une fois toute la superficialité du discours du ministre qui fait de tout ce qui est nouveau quelque chose de positif. En fait, son raisonnement n'est pas sans parenté avec celui des fanatiques religieux, tant il manque de la plus élémentaire nuance, sans compter son aspect barbare, appelant les entrepreneurs à brutaliser une société qui compte 6 millions de demandeurs d'emploi et tant de personnes en souffrance, depuis sa bulle dorée.
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