vendredi 29 avril 2016

Laissez-moi poser une question à l’Amérique, par Donald J. Trump

Laissez-moi poser une question à l'Amérique, par Donald J. Trump

Source : The Wall Street Journal, le 14/04/2016

Qu’a fait le “système” pour vous et votre famille ? Pas étonnant que les électeurs veuillent un changement.

PHOTO: GETTY IMAGES/BLEND IMAGES

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Par DONALD J. TRUMP

14 avril 2016

Le samedi 9 avril, au Colorado avait lieu une élection sans électeur. Les représentants ont été désignés pour la candidature à la présidence, et pourtant les gens du Colorado n’ont pas eu l’occasion de voter pour dire quel candidat ils préféraient.

Un vote prévu a été annulé. Et un million de républicains du Colorado ont été mis à l’écart.

Ces jours derniers, quelque chose de bien trop prévisible s’est produit : les politiciens ont furieusement défendu le système. “C’est le règlement,” nous a-t-on dit encore et encore. Si le “règlement” peut être utilisé pour empêcher les habitants du Colorado de voter pour obtenir de meilleurs accords commerciaux, ou des frontières renforcées, ou mettre fin à l’achat de votes du Congrès par des intérêts privés – et bien, c’est le système et nous devons faire avec.

Laissez-moi poser une question à l’Amérique : Qu’a fait le “système” pour vous et votre famille ?

Pour ma part, cela ne m’intéresse pas de défendre un système qui depuis des décennies a servi les intérêts des partis politiques au détriment du peuple. Les membres du club – les consultants, les instituts de sondages, les politiciens, les experts et les intérêts privés – se sont enrichis et sont devenus plus puissants, tandis que les Américains se sont appauvris et ont été écartés.

Personne n’a fait pression pour annuler le vote du Colorado. Des politiciens à l’intérieur du système ont décidé de l’annuler. Et c’était une mauvaise décision.

Des chefs responsables devraient être choqués par l’idée que des membres de partis puissent tout simplement annuler des élections en Amérique, s’ils n’aiment pas ce que les électeurs pourraient voter.

Le seul remède à des décennies de régime désastreux aux mains d’une élite est une volonté populaire bouillonnante. A chaque échéance concernant ce pays, le peuple s’est révélé avoir raison et les élites dirigeantes tort. Les élites ont tort sur les taxes, sur la taille du gouvernement, sur le commerce, sur l’immigration et sur la politique extérieure.

Pourquoi ferions-nous confiance à des gens qui n’ont pris que de mauvaises décisions pour substituer leur volonté à celle de l’Amérique dans cette élection présidentielle ?

Ici, je me distingue du sénateur Ted Cruz.

M. Cruz a parcouru le pays en fêtant sa victoire sans électeur au Colorado. Pour un homme qui se proclame en guerre contre “l’establishment” (on ne le devinerait pas d’après la liste de ses donateurs et soutiens), on pourrait penser qu’il exigerait un vote des habitants du Colorado. Au lieu de ça, M. Cruz se réjouit de leur privation du droit de vote.

Ainsi, M. Cruz fanfaronne joyeusement chaque fois qu’un cadre du parti spolie des électeurs dans un district du congrès en nommant des délégués qui voteront l’exact opposé de la volonté des habitants de ce même district.

C’est parce que M. Cruz n’a pas de légitimité pour être démocratiquement élu. Il aurait été mathématiquement éliminé par les électeurs.

Pendant que je m’autofinance, M. Cruz récolte des millions de la part d’intérêts privés. Et malgré cet avantage financier, M. Cruz n’a remporté que trois primaires en dehors de son État et est à la traîne de deux millions de votes – un écart qui ne peut que se creuser. M. Cruz perd à chaque fois que les gens sont appelés aux urnes. La privation de vote n’est pas un des outils de la stratégie Cruz – c’est la stratégie Cruz.

La grande ironie de cette campagne est que le “Washington cartel” que M. Cruz critique est le même groupe sur lequel il compte pour sa stratégie de privation de vote.

Ma stratégie de campagne est de gagner grâce aux électeurs. Celle de Ted Cruz est de gagner malgré eux.

Ce à quoi nous assistons actuellement n’est pas un usage correct de la loi mais un abus flagrant de cette même loi. Les représentants sont censés suivre la volonté des électeurs, mais le système est miné par des membres du parti qui utilisent les représentants comme “agents doubles” pour rejeter la volonté des électeurs.

Le peuple américain ne peut pas avoir foi en ce système. Il doit être réformé.

De la même manière que j’ai dit que je réformerai nos politiques injustes de commerce, d’immigration et économique qui nuisent aux Américains, je compte bien travailler en partenariat avec le chef du Comité national républicain et les plus hautes instances du GOP [Grand Old Party, acronyme du Parti républicain américain, NdT] pour réformer notre système de vote. Ensemble nous restaurerons la confiance – et le droit de suffrage – du peuple américain.

Il ne doit y avoir aucun doute sur le fait que ce sont les électeurs et non les donateurs qui choisissent les candidats.

Comment en sommes-nous arrivés à un point où les politiciens défendent un système truqué de sélection de représentants avec plus de ferveur qu’ils n’en ont mis pour protéger nos frontières ?

Peut-être est-ce parce que les politiciens se soucient plus de la sécurité de leur réseau que de celle du pays.

Ma campagne se battra, bien sûr, pour chaque délégué. Nous travaillerons au sein du système existant tout en se battant pour le réformer à l’avenir. Mais nous le ferons de la bonne façon. Ma campagne recherchera le maximum de transparence, une représentation maximale et une participation maximale des électeurs.

Nous livrerons une campagne qui devra renforcer les électeurs, pas les marginaliser.

Inspirons-nous des patriotes du Colorado qui se sont unis pour protester. Faisons du Colorado un symbole de ralliement de tous les oubliés dont les appels se sont heurtés depuis des décennies aux oreilles sourdes et aux yeux fermés de nos dirigeants à Washington.

Les politiciens de carrière se sont fait leur place depuis longtemps. Faisons en sorte qu’on se rappelle 2016 comme l’année où le peuple américain s’est fait la sienne.

M. Trump est un candidat républicain à l’élection présidentielle.

Source : The Wall Street Journal, le 14/04/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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